lundi 9 avril 2012

La presse réactionnaire pendant la Semaine sanglante.




Le Bien Public : « Il faut faire la chasse aux Communeux... Nous n’avons pas le goût d’insulter des ennemis vaincus, mais, en vérité, de pareils misérables ne sont pas des ennemis ; ce sont des bandits qui se sont mis eux-mêmes en dehors de l’humanité. »

L’Opinion Nationale : « Le règne des scélérats est fini. On ne saura jamais par quels raffinements de cruautés et de sauvagerie ils ont clos celle orgie du crime et de la barbarie... Deux mois de vol, de pillage, d’assassinats et d’incendies. »

La Patrie : « Si Paris veut conserver le privilège d’être le rendez-vous du beau monde honnête et fashionable, il se doit à lui-même, il doit aux hôtes qu’il convie à ces fêtes une sécurité que rien ne puisse troubler... Des exemples sont indispensables. Fatale nécessité, mais nécessite. Ces hommes, qui ont tué pour tuer et pour voler, ils sont pris et on leur répondrait : clémence ! Ces femmes hideuses, qui fouillaient à coups de couteaux la poitrine d’officiers agonisants, elles sont prises et l’on dirait : clémence ! »

Le Moniteur Universel : « Pas un des malfaiteurs sous la main desquels s’est trouvé Paris pendant deux mois ne sera considéré comme un homme politique ; on les traitera comme des brigands qu’ils sont, comme les plus épouvantables monstres qui se soient vus dans l’histoire de l’humanité. Plusieurs journaux parlent de relever l’échafaud détruit par eux afin de ne pas même leur faire l’honneur de les fusiller. »

Le Gaulois, sous la signature de Sarcey : « La mort n’est point un châtiment... C’est une précaution. Voilà des milliers d’hommes en proie à un accès d’épouvantable démence. Ils volent, ils assassinent, ils brûlent. C’est de l’aliénation mentale, je le veux bien. Mais des aliénés de celle espèce et en si grand nombre, et s’entendant tous ensemble, constituent pour la société à laquelle ils appartiennent un si épouvantable danger qu’il n’v a plus d’autre pénalité possible qu’une suppression radicale. »

Le Figaro : « Nous devons traquer comme des bêtes fauves ceux qui se cachent : cela sans pitié, sans colère, avec la fermeté qu’un honnête homme met à accomplir son devoir. »
Et dans un autre numéro : « Il reste à M. Thiers une tâche importante : celle de purger Paris... Jamais occasion pareille ne se représentera pour guérir Paris de la gangrène morale qui le ronge depuis vingt ans. L’armée est entrée par la brèche, au milieu des barricades et des ruines fumantes ; donc les Parisiens doivent subir les lois de la guerre, si terribles qu’elles puissent être. Aujourd’hui la clémence serait de la démence. »

L’Indépendance Française : « Enfin !! Enfin, Paris est débarrassé de cette tourbe de bandits, de pillards, d’incendiaires, de voleurs qui l’infestaient depuis deux mois... Au moment où le souffle nous revient, où l’air rentre dans nos poumons flétris par l’impur courant de ces monstres odieux, un seul cri peut sortir de nos lèvres et ce cri sera celui de tous les Français : Pas de pité pour ces infâmes. Un seul châtiment peut expier de pareils crimes : La mort ! »


2 commentaires:

  1. Quelle que soit l'opinion, quel que soit le parti, ces textes sont bien écrits. Je ne parle du fond mais de la forme.

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    1. Peut-être... mais à vrai dire, ce n'est pas la question. Cela montre surtout à quel point la presse conservatrice et réactionnaire était impitoyable envers Paris et son peuple, qu'elle assimilait à une vile multitude juste bonne à être exterminer.

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