vendredi 20 mars 2015

La mort du roman national...



« Dans sa postface à l'ouvrage Lieux de mémoire (1978), l’historien Pierre Nora fait le constat du délitement historique du roman national "sous la pression des mémoires collectives", notamment celle de la Shoah. La supranationalité européenne et les idées internationalistes de mai 68 sont aussi passées par là ».

Didier Pasamonik, dans "ZOO" de novembre/décembre 2014 "premier magazine culturel sur la bd et les arts visuels".

Didier Pasaonik est une sorte de "spécialiste" de la bd communautariste. Il a notamment "travaillé" sur les dessins de presse sous l’affaire dreyfus  ou été "conseiller scientifique" pour les expositions "De Superman au Chat du rabbin" coproduite par le Musée d'art et d'histoire du judaïsme à Paris en 20072008, "Maus, Mus, Mouse : Variations suédoises autour de la BD d'Art Spiegelman" produite par l'Association suédoise des auteurs de BD pour le Mémorial de la Shoah à Paris en 2011 ou "Antisémitisme : Une affaire européenne... et belge, une histoire graphique de l'antisémitisme en Belgique " à Liège en 2012



dimanche 8 mars 2015

Les forces armées de Novorossia - III ème partie - Tchétchènes, volontaires des mouvements politiques et volontaires étrangers.





Le « bataillon de la mort » Tchétchène :

Батальон «Смерть».  C’est sous ce nom délicat que sont regroupés les 300 tchétchènes combattants en Nouvelle-Russie. La plupart sont d’anciens militaires qui bien que tchétchènes et musulmans se considèrent comme dépendant de la Fédération de Russie (ce qui est vrai). Ils seraient engagés dans la région de Donetsk et portent sur les manches ou casquettes des drapeaux de la république de Tchétchénie. Les journalistes ont beaucoup insistés sur le fait que ce bataillon serait prioritairement dans le Donbass, pour « récupérer » les tchétchènes qui combattent dans l’autre camp. Allez savoir…


















Unité Nationale Russe (RNE):

Unité Nationale Russe (Русское национальное единство). Groupe nationaliste radical panrusse lié à l’Armée Orthodoxe Russe (RPA). Cette organisation est dirigée par Aleksandr Barkashov, qui a créé un groupe de volontaires armés pour aller soutenir activement les séparatistes russophone au Donbass. Il semblerait qu'ils ont tissé des liens avec les volontaires français et serbes. 
Les miliciens armés de ce "parti" portent leurs propres insignes (celui de leur mouvement avec une croix orthodoxe) ainsi que leur propre drapeau.



















































Parmi les autres partis nationalistes russes dont des membres sont partis se battre au Donbass, figure "Русский Образ" ("Russkiy Obraz"- "Image Russe" ?), un petit mouvement ultra nationaliste calqué sur une organisation serbe du même type. Leurs membres portent une insigne de manche avec l'insigne du mouvement et le nom (en russe) "Légion impériale" comme Sergueï Zinchenko (voir photo) qui a combattu avec d'autres militants de ce parti dans le groupe "Batman".






Les volontaires nationaux-bolcheviks et du Parti Autre Russie :

Petit rappel :Les nationaux-bolchéviques russes (appelés "Nazbols") se distinguent par une idéologie qu'on pourrait vaguement qualifier de "communisme nationaliste". Le parti national-bolchevik russe reste attaché à la figure de l'écrivain Limonov, qui fut longtemps un des dirigeants les plus influents du parti. 


Au niveau idéologique, certains politologues classent ce mouvement à "l’extrême droite" de l’échiquier politique, notamment en raison de ses positions nationalistes. Cependant ce point de vue ne fait pas l'unanimité puisque d’autres, estimant que le nationalisme n’est pas un critère discriminant du positionnement droite/gauche, Ils considèrent que les aspects anticapitaliste et révolutionnaires du mouvement sont déterminants pour le classer à "gauche". Certains adeptes du national-bolchévisme rejettent formellement l’étiquette « extrême droite » dont ils dénoncent notamment le libéralisme. Au contraire, ils affichent une certaine nostalgie de l'URSS, qui regroupe à la fois le souvenir d'un étatisme puissant et une exaltation de la « Russie éternelle » comme avait pu le faire Staline pendant la Seconde Guerre mondiale. Le national-bolchévisme est donc un mouvement politique qui affirme vouloir regrouper des opposants au système quels qu'ils soient. Refusant à la fois le capitalisme et le gauchisme occidental, le national-bolchévisme est parfois qualifié de mouvement « tercériste ».



Plus récemment, le géopoliticien russe Alexandre Douguine a fusionné l'idée politique nationale-bolchevique avec la conception géopolitique eurasiste. De ce fait, tous ces partis se définissent maintenant comme eurasistes et sont favorables à la création d'une Europe allant de Reykjavik à Istanbul, de Gibraltar à Vladivostok.


Au début de l'année 2006, le PNB a éclaté. Une fraction majoritaire a exclu Édouard Limonov du Parti. Limonov a maintenu son action avec ses partisans sous le même nom et une troisième fraction a rejoint l'Union de la jeunesse eurasiste, branche jeune du parti d'Alexandre Douguine.

Drapeau utilisé par la faction pro-Limonov du PNB

Le PNB (parti national-bolchevik) mène aujourd'hui des actions communes avec l'opposition démocratique et libérale, le Parti Communiste, l'extrême gauche, et d'autres organisations de citoyens sur les thèmes de la défense des libertés et des droits civiques et sociaux. Il attaque farouchement le gouvernement de Vladimir Poutine et considère l'État, la bureaucratie et la police comme corrompus.
Il est par ailleurs membre de "L’Autre Russie" (en russe : Другая Россия, Drougaïa Rossiïa) qui est une coalition d’opposition civile russe. Cette alliance réunit les représentants de différents mouvements et mouvances politiques et de défense des droits de l’homme.


Dès le début des événements en Crimée, puis au Donbass, les militants du PNB et de la coalition "Autre Russie" sont intervenus pour soutenir les populations russophones (et cela malgré leur opposition à la politique intérieure de Poutine).


Très tôt, "Autre Russie" a organisé des collectes de fond pour aider à l'équipement des volontaires armés et de l'aide humanitaire pour la population des deux jeunes républiques de Donetsk et Lougansk et ont ouvert des centres de collecte à Moscou, Saint-Pétersbourg, Nijni Novgorod, Severodvinsk, Syktyvkar etc...

Limonov entouré de volontaires du PNB.



En outre, lorsque les événements de nouvelle Russie ont pris une tournure franchement militaire, Limonov et des militants du PNB ont organisé un mouvement de volontaires nommé "brigade internationale" (Интербригады) et qui accueille vraisemblablement quelques volontaires étrangers non-russes dont entre autres quelques lettons.

Ces hommes ont participé à la défense de Slavyansk, Kramatorsk et continuent de se battre dans les forces armées de la République populaire de Donestk ou de Lougansk. Il semblerait que la compagnie 
« Herpeste » (Мангуст) du bataillon ZARYA soit composé de nombreux volontaires issus du PNB.

A priori, tous ces volontaires ne portent aucune insigne rappelant leur parti d'origine, même au sein de cette "brigade" dont on ne sait que peu de choses.













Organisation PHALANGE:

(“Фаланга”) Petit groupe nationaliste (voir même néo-fasciste) d’origine polonaise historiquement opposé aux nationalistes ukrainiens nostalgiques de l'UPA et de ce fait solidaire de la cause des russophones du Donbass, L’Organisation PHALANGE est dirigé par Bartosz Becker qui a entretenu des liens avec le Hezbollah. 

Emblème de l’organisation Phalange.

Les premiers volontaires polonais seraient sur place depuis mai 2014. Il sont apparus avec une bannière sur laquelle figure des fusils croisés sur fond noir. Il est probable qu'ils servent au sein du Bataillon Ruthène IVAN GEORGIEVICH KUNDRI.

Bartosz Becker à gauche.





Bataillon Ruthène IVAN GEORGIEVICH KUNDRI:

Le Bataillon de volontaires ruthénien créé le 23 août 2014 comme composante de la Milices Populaire de Lougansk.  Le nom de l'unté a été choisi en l'honneur d’un missionnaire orthodoxe des Carpates et vétéran de la Grande Guerre Patriotique soviétique. le Bataillon Ruthène IVAN GEORGIEVICH KUNDRI est composé de 387 volontaires slovaques, polonais et hongrois, placés sous les ordres d’un certain “Yantso”.
Les Ruthènes sont l’un des quatre grands peuples slaves avec les Russes, les polonais, les Ukrainiens et les Biélorusses. Avec une culture distincte, ils sont considérés comme une minorité dans la plupart des pays où ils sont présents. Reconnus en Ukraine sous le gouvernement de Yanoukovitch, les Ruthènes se sentent menacés dans le régime issu du soulèvement de la Place Maïdan et leur proximité culturelle avec les russes expliquent la création de ce nouveau groupe de combat.

Il est réputé dangereux et composé d’ex-membres des forces spéciales ukrainiennes, spécialisées dans le sabotage, les techniques de guérilla et les opérations sur les arrières ennemis. Il bénéficie de nombreux soutiens au sein de la population civile et dispose d’un réseau de renseignement particulièrement efficace.



Légion de Saint Stéphane:

La légion de Saint Istvan (Легион Святого Иштвана - Szent István Légiojál) est une organisation d’extrême-droite hongroise traditionaliste, qui prône le retour des valeurs et cultures traditionnelles, ainsi que la chrétienté, en Europe. Elle est essentiellement eurosceptique et soutient activement la Russie dans la crise ukrainienne. Elle a également adopté les positions eurasiennes de Dougine.



Elle a détaché un groupe de combattant en Crimée et en Ukraine afin de soutenir activement les séparatistes. Elle assure des tâches de sécurité territoriale avec son bataillon « Muscovy » et coopère activement avec le bataillon « Variag » ou encore le bataillon Nouvelle-Russie. Les membres de la "légion" réfutent le terme de "brigade" les concernant, car trop connoté communiste et se déclarent plus proche de Salazar ou Degrelle que de Tito ou Buddionny.





Détachement JOVAN SHEVITCH:

Otryad « Iovan Shevitch » – Отряд «Йован Шевич ») Groupe armé de volontaires serbes («tchetniks») composé de vétérans de la guerre dans les Balkans, qui combat aux côtés des milices russophones au Donbass. Fort de quelque 205 combattants – souvent qualifiés de « mercenaires » – le Détachement JOVAN SHEVITCH comprend également des combattants bulgares et russes. Il est commandé par Bratislav Zivkovic  et porte ses propres insignes dont le drapeau caracteristique, noir avec tête de mort et tibias croisés et l'inscription  "Pour la Roi et le Patrie - La liberté ou la mort".


Les premiers groupes à utiliser le nom de tchetniks furent des unités d'insurgés en lutte contre l'Empire ottoman apparues en Macédoine et en Serbie du sud au début du xxe siècle, puis en Albanie, les « tchétas ». Le mot « tchéta » (чета ou četa en serbe, çeta en albanais) provient lui-même du turc çete, signifiant « gang » ou « bande », vraisemblablement du fait de la récupération par les tchetniks eux-mêmes de la désignation que leur donnaient les soldats turcs.

Dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale, le terme Tchetniks désignait l’Armée yougoslave de la patrie, un ensemble d'unités de résistance armée contre les occupants allemands et italiens. Le mouvement fut rapidement débordé par les Partisans communistes de Tito, mieux structurés, et, face à la puissance de ces derniers, les Britanniques décidèrent le roi Pierre II d'appeler l’Armée yougoslave de la patrie à se rallier aux partisans de Tito : devant pareil dilemme, certaines unités passèrent sous les ordres de Tito,  d’autres luttèrent à la fois contre les communistes et les nazis tandis que d'autres abandonnèrent la résistance pour collaborer avec l'occupant.

Les groupes paramilitaires serbes que l'on a appelés « Tchetniks » en 1991-1996, notamment en Bosnie-Herzégovine, ont deux origines, mais le même objectif. Certains étaient des militaires de carrière serbes de l'Armée populaire de Yougoslavie, originaires de Croatie ou de Bosnie-Herzégovine, et donc devenus citoyens de ces pays lors de leur indépendance, mais qui, plutôt que d'intégrer leurs forces armées, préfèrent changer d'écusson au profit d'unités spécifiquement serbes, régulières (armée de la Republika Srpska de Bosnie-Herzégovine) ou non (« Tchetniks »). D'autres étaient des civils d'origine serbe, qui s'engagèrent volontairement dans les unités « Tchetniks ». Dans les deux cas, leur objectif était le maintien au sein de la Fédération yougoslave, des territoires où ils sont majoritaires et de protéger les serbes dans les régions où ils sont minoritaires.













Unité Continentale – Brigade Continentale :

A l’origine, les « Brigades continentales » sont une organisation géopolitique créée début 2014 à Belgrade, en Serbie, avec des mouvements nationalistes serbes. S’y sont alors greffé des volontaires français désireux de se rendre au Donbass.


Unité Continentale est alors devenue un petit groupe armé franco-serbe qui dans l’avenir devait s’accroître afin de créer une véritable brigade de volontaires pour combattre au Donbass. Cet objectif n’ayant pas obtenu les résultats espérés, le groupe ne rassembla à son apogée qu’une vingtaine de volontaires. Une précision : malgré une tradition française du mercenariat vers les pays africains, il s’agit là d’authentiques volontaires, motivés par « l'honneur, l'amitié, et des convictions politiques et idéologiques ».


Ces convictions politiques et idéologiques ont plusieurs sources. Pour les serbes, il y a une certaine ressemblance entre les guerres yougoslave et ukrainienne, puisque déjà à l’époque, les USA avaient démembré la Yougoslavie afin de pouvoir plus facilement exploiter ses terres. L’OTAN qui soutient l’Ukraine reste donc le vieil ennemi, et les russophones du Donbass, des frères slaves.
Pour les français, il y a indéniablement une part de romanisme, Novorossia représentant pour eux l’exemple-type d’une « révolte contre le monde moderne ». 
Mais leur engament découle aussi et surtout d’un constat géopolitique. A juste titre, ils considèrent la Russie comme un pays continental (dans le sens européen) dont la civilisation possède à l’origine plus de points communs avec la civilisation française, que le magma américano-mondialiste. Leur présence tend à montrer au peuple russe que tous les Français ne sont pas d’accord avec leur gouvernement : ils sont des français opposés à l’impérialisme américain et à l’atlantisme qui veulent imposer un mode de vie unique au monde entier. 
Pour eux, les nations européennes ont le choix entre un avenir au sein d’une Union européenne assujettie aux États-Unis par le traité transatlantique ou l’idée d’une grande Europe alliée avec la Russie. A ce propos, ils insistent sur le fait qu’ils ne défendent pas la Russie ou son dirigeant, mais les populations russophones du Donbass. Le Donbass est géographiquement, culturellement et linguistiquement russe. Pour « Unité Continentale », dissocier le Donbass et son peuple de la Russie, serait aussi bête que s’offusquer que la France soutienne une rébellion séparatiste au Québec ou en Wallonie, par exemple.


Parmi les volontaires français, on compte quelques anciens militants nationalistes ou patriotes que la proximité avec des volontaires communistes (étrangers ou novorusses) ne gêne pas outre mesure. Et pour cause, le discours des membres d’Unité Continentale reflète une certaine filiation avec l’idéologie nationaliste-révolutionnaire voir national-bolchevik. Le véritable ennemi étant le capitalisme, l’impérialisme et la mondialisation.
Sur ce sujet, Unité Continentale est asseez clair : « Aujourd’hui, le parti qui a élu Ianoukovitch (Parti des Régions) est allié au parti communiste ukrainien. Même si les russophones ne s’intéressent plus à Ianoukovitch, les images de la victoire de 1945 et du front de l’Est restent des vecteurs de mobilisation patriotique forts dans cette région. Le respect rendu à Lénine faisait partie d’un ciment patriotique et social qui n’implique en aucun cas que la Russie de Vladimir Poutine ne soit communiste.
En détruisant les statues de Lénine et les monuments aux morts de l’Armée Rouge, les partisans de Svoboda (le parti d’extrême droite ukrainien) ont agressé le sentiment national russe et le souvenir de la « guerre sacrée ». D’où la réaction : drapeaux à l’effigie de Staline et du Tsar. La Russie actuelle, que nous soutenons, n’est pas communiste. Mais elle a compris que les sentiments nationaux et les souvenirs galvanisants, quels qu’ils soient, ne doivent pas être dégradés, car il en va de l’instinct de survie d’un peuple. Une leçon que la France, en jetant de plus en plus aux oubliettes ses héros nationaux au nom du relativisme progressiste, n’a pas du tout assimilée. »


Beaucoup de volontaires français (mais pas tous) ont déjà servis dans l’armée française et à ce titre, effectués diverses missions en Afrique ou en Afghanistan. Certains dans les chasseurs alpins, d’autres dans quelques formations parachutistes. Malgré cette expérience, ils ont surtout effectués des missions d’observation, de patrouille, mais toujours à proximité des lignes ennemies, sous les bombardements. Ils n’ont jamais été confrontés directement à l’infanterie ukrainienne. Cela s’explique par la barrière de la langue. Aucun d’entre eux ne parlant russe, ils doivent communiquer par gestes. Les armes dont ils disposent ont été récupérées par les milices populaires de Donetsk, qui les ont équipés.




A son apogée, « Unité Continentale » disposait d’un groupe français de taille variable (environ 8 soldats, en plus d’un groupe serbe et d’un groupe espagnol) et d’une unité médicale française. Depuis, les espagnols (communistes) ont quittés le groupe pour rejoindre l’unité communiste de la brigade Prizrak, dont les français dépendent également. Il semble que des volontaires brésiliens ai fait partie ou font encore partie du groupe armée d'Unité Continentale, ainsi que des russes.




Il y a eu récemment d’autres changements. Des désaccords avec le commandement d’Unité Continentale ont mené la plupart des derniers volontaires français à la quitter. Ils sont actuellement une petite dizaine à se redéployer dans différents secteurs, selon leur préférence.

Les volontaires de cette unité portent alternativement les insignes de leur mouvement d'origine, des écussons de nationalité français ou serbes, ainsi que des emblèmes de manche aux couleurs de la république de Donetsk ou des forces armées de Nouvelle-Russie.







































La Brigade Internationale CARLOS PALOMINO et les volontaires espagnols :

La Brigada Internacional « Carlos Palomino » est le nom du premier groupe de volontaires espagnols à avoir rejoint la région de Lougansk en août 2014. Constituée d’une dizaine de combattants, qui revendiquent l’héritage des brigades internationales de 1936, le nom de leur unité dérive d’un jeune militant espagnol poignardé à Madrid en 2007 par des néo-nazis.


Il apparaît qu’au début, les volontaires espagnols ont rencontrés plus ou moins les mêmes problèmes que ceux venus de France. A savoir, la barrière de la langue qui les a cantonnés à des missions de sécurité dangereuses, mais éloigné du front principal des combats. C’est peut-être pour cette même raison qu'après avoir transité par le bataillon Vostok, ils ont à un moment rejoint le groupe « Unité Continentale », au sein de la Brigade Prizrak. 
Ils ont semble-t-il été accueillis sans problèmes, bien que les espagnols se revendiquent communistes et les français d’un certain nationalisme révolutionnaire. A cette époque, Victor Lenta leader du groupe français affirmait : «Notre unité est très diversifiée. Vous pouvez trouver les nationalistes, ultra-nationalistes ou communistes ici, mais il n'y a aucun problème. Nous ne faisons aucune discrimination contre quiconque pour leur religion, de race ou d'idéologie. L’OTAN est notre ennemi et nous accueillons toute personne tant qu'ils sont prêts à se battre notre ennemi commun. »


Mais la presse de gauche en Espagne et en Catalogne les a désapprouvés, faisant valoir que le fait de se battre aux côtés des nationalistes français signifiait que Novorossia ne valait pas mieux que Kiev. Pour des raisons de « confort politique » donc, les espagnols ont pris la décision de quitter « Unité Continentale ». En fait ils n’ont pas été très loin, restants dans la brigade Prizrak, mais rejoignant un autre bataillon de cette grande unité, l’unité 404, à très forte identité communiste.

Dès le début les espagnols se sont affichés avec le drapeau de la république espagnole (1931-1939), l'insigne des Brigades Internationales (l'étoile à trois branches) et divers symboles issus de la culture anti-fascite ou communiste.









L’Unité 404 :

L’unité 404 est l’une des deux unités 100% communistes au Donbass. La première étant le bataillon du mouvement néo-communiste russe « Essence du temps », qui dépend de la brigade Vostok dans la région de Donetsk (mais dont les mmembres sont surtout des russophones, bien qu’il y ai quelques volontaires étrangers), la deuxième étant cette « unité 404 » dit aussi « bataillon communiste » qui officie au sein de la brigade Prizrak dans la région de Lougansk.

Pris en charge par Piotr Biriukov et Alexei Markov, l’unité 404 dispose d’un nombre conséquent de volontaires étrangers dans ses effectifs (environ 300 hommes), dont outre les espagnols, des italiens, des grecs etc… ainsi que des ukrainiens… mais communistes ! En effet, les communistes restent une force importante au Donbass, ils étaient même une majorité dans le premier Conseil de la République populaire de Lougansk.


Alexei Markov

Pour Alexei Markov, l'un des deux commissaires du bataillon, les choses sont clairs: Ils se battent "contre le fascisme et pour donner le pouvoir au peuple". Les hommes du bataillon doivent suivre une discipline militaire très stricte (l’alcool est d'ailleurs proscrit) n'ont pas de soldes particulières, ils vivent et sont armés grâce aux dons des partis communistes russes et ukrainiens. Ils ne reçoivent rien de la république populaire de Lougansk, à laquelle ils ne sont pas officiellement intégré et qu'ils considèrent parfois comme trop corrompue ( un constat qu'on retrouve dans d'autres unités).

Piotr Biriukov

Pour les espagnols, « ce qui change vraiment, c’est la hiérarchie. Tout ici est plus égalitaire, il n'y a pas de commandants. Il y a un commissaire politique qui est en charge de la discipline et de moral des soldats. Et nous avons deux leaders: un en charge de la formation militaire et du repos à l’arrière, l’autre en charge de conduire les camarades dans la bataille. »

L’unité 404 utilise son propre écusson de manche en plus de celui de la brigade Prizrak, un losange bleu frappé d'une étoile rouge et de la faucille et du marteau communiste.










Deux ukrainiens communistes de l'unité 404.