samedi 30 mars 2013

Marie-Louise Berneri - Neither East nor West



Fille aînée du militant et penseur anarchiste italien Camillo Berneri et de Giovannina Caleffi, elle est née le 1er mars 1918 à Arezzo (Toscane). Suite aux persécutions de son père par la police fasciste, la famille émigre en France en 1926, où Marie-Louise (et sa soeur Giliana), va faire ses études en psychologie infantile à la Sorbonne. Elle commence à militer avec des anarchistes français à la même époque. En avril 1936, elle part s'installer à Londres. Elle retourne ensuite en France, avant d'aller rendre visite à son père en Espagne. Elle retournera à Barcelone pour assister aux funérailles de son père, assassiné en mai 1937 par les staliniens.


Elle rentre ensuite en Angleterre auprès de Vero Recchioni (Vernon Richards) avec qui elle assurera la rédaction et l'édition du journal "Spain and the World" (1936-1939) et deviendra sa compagne en décembre 1937. Bonne oratrice, elle prend part à diverses conférences et actions militantes, récolte des fonds pour les orphelins de la guerre d'Espagne et anime l'Union des groupes anarchistes de Grande Bretagne. Elle sera également rédactrice des journaux "Revolt!"(1939), puis "War Commentary" (seul organe antimilitariste dans un pays en guerre), et de"Freedom". Elle fera également vivre les éditions "Freedom Press". Elle entretiendra une importante correspondance avec les compagnons d'Amérique et d'Europe. En 1945, les autorités anglaises désirant mettre un terme à ces "activités séditieuses" (antimilitaristes) intentent un procès à Marie-Louise, Vernon Richards, Philip Sansom et John Hewetson, mais alors que ses compagnons sont condamnés à 9 mois de prison, elle est acquittée (grâce un article de la loi anglaise qui dit qu'une femme ne peut conspirer avec son mari (sic). Elle poursuit alors son travail éditorial. Son action ne se limite d'ailleurs pas à la stricte propagande militante; passionnée par la psychologie, elle popularisera en Angleterre les ouvrages de Wilhelm Reich, et s'intéressera avec son compagnon à la photographie.


En décembre 1948, elle donne naissance à un fils (qui ne vivra pas). Atteinte d'une infection virale contractée lors de son accouchement, elle meurt de 13 avril 1949.


Après sa mort, se constituera un Comité en sa mémoire, lequel éditera ses ouvrages posthumes: "A tribute" (1949)," Journey through Utopia " (Voyage à travers l'Utopie) 1950, "Neither East nor West"(1952) anthologie de ses articles de 1939 à 1948.

A noter également que son nom sera donné, de 1951 à 1957, à une Colonie libertaire d'enfants (Colonia Maria Luisa Berneri), créée par sa mère Giovanna et Cesare Zaccaria, à Piano di Sorrento (Italie).

"Nous ne bâtissons pas notre mouvement sur d'obscures idées. Peut-être que nous devrions produire moins d'idées, mais nous devrions être capables de les comprendre complètement et de les expliquer aux autres à tout moment."



mercredi 13 mars 2013

Uniformes de l'armée Rouge pendant la guerre civile russe 1917-1922. 2ème partie.

Infanterie et cavalerie de l'armée rouge 1919-1920.

De gauche à droite. Officier de la 25 ème division de fusiliers, 1919-1920, coiffé d'un panama, plus ou moins courant au sein de certaines formations. Soldat hongrois de la division de cavalerie internationale, composé de hongrois, autrichiens, allemands etc… rallié à la révolution et dans ce cas, équipé d'effets russes et hongrois. Officier commandant de peloton (un carré rouge au-dessus de l’étoile) de la brigade Zavolzhsky des "Hussards rouges" 1921. Cavalier de la brigade Zavolzhsky des "Hussards rouges" de Vatman 1918-1919, équipée grâce aux uniformes des régiments Sumskov (bande écarlate sur la casquette comme l'officier ici) et Elisavertgradsky (bande blanche comme l'homme de troupe ici) de l'ex armée tsariste. Plusieurs autres régiments de cavalerie rouges furent ainsi vêtus.


En été il était courant pour les officiers de l’armée rouge de porter des chapeaux à larges bords, civils ou vaguement militaires. Au fur et à mesure de la guerre civile, les bolcheviks avaient mis le grappin sur nombres de wagons dans lesquels ils surent puisés du matériel britannique, de « l’excellent équipement anglais » selon le mot de Lénine. On peut penser à des chapeaux de type « boer » ou australiens. Ils en furent même qui se vêtirent en Bersagliers italiens en 1920, toute une division ! Mais les troupes de l’armée rouge (comme les blancs) appréciaient énormément le matériel anglais, qui pouvait durer plusieurs campagnes.


La 25 ème division.
C'est une unité emblématique de l'armée rouge. Elle a été formée en juillet 1918 à Nikolaevsk, dans la province de Samara, à partir d'un noyau de volontaires de la Division traditionnellement caserné dans cette ville. A noter que la ville, sous l'instigation de Tchapaïev, a vu son nom changée en Pougatchev (le célèbre insurgé cosaque du XVIII ème siècle, nom qu'elle a conservé jusqu'à aujourd'hui). La division a d'abord reçu le nom de 2eme Division soviétique "Nikolaïev" (du nom de l'ancienne division) . En septembre elle a pris le nom de 1ere division de fusiliers, en novembre celui de 25 ème division de fusiliers. En octobre 1919 elle prit définitivement le nom de 25 ème division de fusiliers "Tchapaïev", en l'honneur de son commandant, récemment disparu et dont le pouvoir bolchevik fit très rapidement une légende. Elle a combattu dès 1918 et en 1919 contre les tchèques et les Blancs de Koltchak, puis en 1920 contre les polonais et enfin en Ukraine, dans la région de Kiev.


Tchapaïev naquit dans une famille de paysans pauvres du village de Boudaïki, qui fait aujourd'hui partie de la ville de Tcheboksary (Tchouvachie). Durant la Première Guerre mondiale, il servit comme sous-officier et fut décoré à trois reprises de la Croix de Saint-Georges. En partant il avait laissé une femme et trois enfants. Femme, qui une fois n'est pas coutume, profita de son absence pour le tromper avec un voisin. Début 1917, il obtiendra le divorce et récupérera ses enfants qu'il placera d'abord chez ses parents. Peu de temps après, il prit soin de la veuve d'un de ses amis tombé sur le front des Carpates. 
En septembre 1917, il entra au Parti bolchevique  En décembre, il fut élu commandant du 138e Régiment d'infanterie par un vote des soldats du régiment. Il commanda ensuite la 2eme Division Nikolaïev et la 25e Division de fusiliers. 
Sa relation avec la veuve de son camarade mort lui causa beaucoup de souci. Pelagia Kamishkertsevoy, portait le même prénom que sa première épouse et semblait avoir le même genre de comportement infidèle.  Sans compter que Tchapaïev la soupçonna d'espionnage au profit des blancs. Il l'avait installée près de lui, avec ses propres enfants, dans un dépôt d'artillerie prêt du front. Cette région était acquis aux blancs Toujours est-il qu'un soir, il surprit Pelagia avec le chef du dépôt et de part et d'autres de nombreux coups de feux furent échangés. Il faut dire que Tchapaïev ne se privait pas non plus de son côté. Ainsi il eut des relations non-suivies avec quelques filles cosaques et surtout avec Anna Nikitichna Steshenko, la propre épouse d'un des commissaires politiques de la division, Furmanov. Ce qui fit qu'après la mort de Tchapaïev, ce dernier fut un temps soupçonné et mis en examen... Furmanov, de son vrai nom Furman était au printemps 1917 proche des maximalistes et des anarchistes, il avait servi come infirmier pendant la première guerre mondiale, où il rencontra sa femme. Ce n'est qu'en 1918 qu'il rallia le parti bolchevik et devint un commissaire au sein de l'armée rouge. Il a plus tard combattu sur le front du Turekstan, a été gravement blessé alors qu'il étai devenu commissaire politique pour la IX ème armée rouge du Kouban et décoré de l'ordre du drapeau rouge. Il a écrit plusieurs livres sur la guerre civile mais c'est son livre sur Tchapaïev, paru en 1923, qui remporta le plus de succès.


Le 5 septembre 1919, le quartier-général de la division, près de Lbichtchensk (Лбищенск) — nommée aujourd'hui Tchapaïevsk en son honneur — fut attaqué par des blancs. Il s'agissait en fait d'un raid mené par un détachement de cosaques blancs sous les ordres du général Borodine (1192 hommes, avec 9 mitrailleuses et deux canons. La ville de Lbichtchensk était pratiquement sans défense, à part quelques 600 hommes assignés à la défense du QG, le reste (2000 hommes environ) étaient disséminés dans les dépôts, le comité révolutionnaire, les bureaux etc. Il y avait aussi 2000 paysans sans armes, pas forcément acquis aux bolcheviks. Le gros de la division étant cantonné à 40 ou 70 kms plus loin selon les unités. De plus, les 4 avions de reconnaissance dont disposait Tchapaïev ne virent rien ou plutôt ne voulurent pas voir le raid cosaque blanc qui avait commencé depuis le 31 août. Aviateurs qui passèrent d'ailleurs du côté Blanc une fois la bataille terminée. En fait de bataille, ce fut plus une immense rafle (c'est le but d'un raid) qui vit les maigres forces de l'armée rouge complètement surprises et encerclées. Peu d'entre elles purent forcer l’encerclement. Les combats durèrent malgré tout 6 heures et furent acharnés tant que les soldats rouges pouvaient tenir des poches de résistance qu'organisait Tchapaïev. Le chef de la divison avait rassemblé 100 hommes autour d'une mitrailleuse. Blessé à mort, le corps de ce dernier fut emporté sur un radeau par deux hongrois rouges qui s’échappèrent. Une autre version affirme au contraire que Tchapaïev tenta de s'échapper en traversant à la nage le fleuve Oural, sous le feu des mitrailleuses ennemies, mais disparut. Son corps ne fut jamais retrouvé. Le sort des prisonniers fut celui de tout prisonnier dans cette guerre impitoyable. Ils furent tous fusillés par paquets de 100, dont le commissaire divisionnaire Buchanan qui avait tenté de se cacher dans un four
Certains ont affirmé que le rôle de Tchapaïev a été grossi pour la légende. C'est indéniable. Tout autant que ses actions militaires n'ont pas té négligeables et ont permis de prendre Samara, Oufa, Uralsk, Orenbourg et Aktobe, des noeuds de communications importants qui étaient alors aux mains des Blancs.

Tchapaïev et des officiers de la 25 ème division.

Tchapaïev

Tchapaïev à droite.

Tchapaïev

Tchapaïev

Tchapaïev, au centre, à l'hiver 1918-1919.



Le commissaire Furmanov et son épouse, Anna Nikitichna Steshenko, entouré d'officiers de la 25 ème division.

Furmanov

Le commissaire Furmanov  et son épouse, Anna Nikitichna Steshenko.

Les commandants et les commissaires politiques de la 25 ème division d'infanterie, après l'occupation de la ville d'Oufa. Juin 1919. Au centre de la , blessé, Tchapaïev commandant de division, à côté de lui sur sa gauche le commissaire D.A.Furmanov.



Tchapïev, à gauche debout, dans sa jeunesse.

Tchapaïev, alors qu'il est sous-officier dans l'armée impériale pendant le premier conflit mondial.

Tchapaïev en 1916 avec sa première épouse.

Au centre la deuxième femme de Tchapïev, dans les années 30 avec les enfants de ce dernier.

Les hongrois des unités internationales.

Pendant les quatre années de la Première Guerre Mondiale, plus de 600 000 Hongrois furent faits prisonniers en Russie. Près de 100 000 d'entre eux combattirent aux côtés des Bolcheviks et pour le maintien du pouvoir communiste. Ils contribuèrent au succès des Bolcheviks en aidant à réprimer l'insurrection des SR à Moscou, en renforçant les unités communistes à Jaroslavl' et en jouant le rôle de leaders dans les unités internationalistes de l'Armée rouge, pendant la guerre civile. Plusieurs raisons significatives déterminèrent l'aide hongroise aux Bolcheviks : une discrimination de classe trop rigide introduite dans la vie des camps de prisonniers, aboutissant à une tension particulière entre officiers et soldats ; l'attrait exercé par les promesses communistes d'un monde nouveau, plus juste ; l'habileté des Bolcheviks à utiliser tour à tour propagande et pression. Toutefois, bien que près de 100 000 hommes aient été prêts à se battre pour les Bolcheviks russes, seule une quantité négligeable était acquise à l'idéologie communiste et très peu d'entre eux devinrent membres des divers partis communistes.
À l'été 1919,  en prenant Kiev, les bolcheviks mirent la main sur d’importants stocks de fusils "Mannlicher", bottes, sous-vêtements, casquettes de hussard et culotte – laissés par les troupes d’occupation de l'armée austro-hongroise en Ukraine (1918). Les Hongrois, qui formaient la majorité de la division de cavalerie internationale, se virent donc équipés de chemises russes mais avec bonnet rouge de hussard et pour certains escadrons de pantalons du même type avec nœud hongrois sur la cuisse. Les autres avaient un simple pantalon kaki. Les coiffes étaient encore au chiffre de l’empereur d’Autriche-Hongrie et il fallut le recouvrir d’une étoile.

Prisnnoiers austro-hongrois en Russie.

Les hussards rouges.
Les bolcheviks eurent aussi l’opportunité de vider les arsenaux de l'ex armée impériale russe, et notamment   des régiments Sumskov (bande écarlate sur la casquette) et Elisavertgradsky (bande blanche).
Ces diverses récupérations de dolmans ou de pelisses de l'ex armée tsariste furent donnés en priorité à des unités qui formèrent la brigade Zavolzhsky des "Hussards rouges".  D'autres unités portèrent aussi ce type d'équipement mais de manière plus parsemée, au front, ou dans les unités de formation à l'arrière, pour les parades.


2 ème régiment de cavalerie de Moscou, 1918-19.



Premier Mai à Kharkov 1920.

Jeunes cavaliers rouges portant l'uniforme de l'ancien 13 ème régiment "Narva" en 1918 dans la province de Tambov.







Officier de "hussards rouges" avec la culotte rouge et les bottes caractéristiques.



Brigade des "Hussards rouges" 1919-1921, parfois le képi laisse la place à un bonnet de fourrure.


mardi 12 mars 2013

Uniformes de l'armée Rouge pendant la guerre civile russe 1917-1922. 1ère partie.



Les débuts.

Après le renversement du gouvernement provisoire d'Alexandre Kerensky, dans la nuit du 24 au 25 octobre (6 au 7 dans le calendrier julien) 1917, les bolcheviks ne disposent que des volontaires de la Garde rouge et de quelques unités d'élite comme les Finnois de la division, pour asseoir leur pouvoir politique. Au vu des leçons de la Commune de Paris (dont la fin dramatique ne cessa de hanter les communistes russes au début), les bolcheviks veulent disposer d'un instrument militaire puissant, pour combattre les forces qui leur sont hostiles. Dès le 15 janvier (28 janvier), un décret du Conseil des commissaires du peuple, transforme, la Garde rouge (milice ouvrière), en Armée rouge des ouvriers et paysans, et le 23 février, ont lieu les premières levées de masse à Petrograd et Moscou et le premier combat contre l'armée impériale allemande sur le front de l'Est.


Cette nouvelle force armée n'est pour l'instant qu'une levée de volontaires, menée au combat par des officiers élus, certes motivée politiquement, mais dépourvue d'expérience militaire. L'homme qui va donner l'impulsion pour l'organiser et la rendre efficace au combat sera Léon Trotsky, commissaire à la guerre de 1918 à 1924. Le service militaire est rendu obligatoire de 18 à 40 ans, par le décret du 29 mai 1918 et on crée des commissaires militaires ou voenkomat (военный комиссариат, военкомат) pour encadrer cette mobilisation. Pour pallier le manque d'expérience des cadres, on leur adjoint des spécialistes militaires ou « военный специалист », sélectionnés par une commission spéciale dirigée par Lev Glezarov (Лев Маркович Глезаров). Ces adjoints, appelés « spetz » pour spécalistes, sont souvent recrutés parmi les anciens officiers de l'armée impériale russe, libérés à cet effet, mais dont on s'assure de la loyauté par une étroite mise sous tutelle et sous contrôle de commissaires politiques et des prises d'otage parmi les familles et les proches. Après le ralliement d'Alexeï Broussilov en 1920, la pratique se généralisera et l'effectif atteindra les 315 000 en août.


Au début de 1919, l'Armée rouge compte 42 divisions d'infanterie dotées d'une grande partie de l’arsenal de l’ancienne armée impériale : des fusils, des mitrailleuses de type Maxim, des revolvers et des grenades à main ; la cavalerie compte 40 000 sabres ; il y a 1 700 pièces d'artillerie ; les forces blindées se développent et comprennent un train blindé (une locomotive blindée + 2 wagons blindés + 2 ou 3 plates-formes de contrôle) et aussi des détachements de 150 automobiles blindées ; l'aviation est pourvue d'environ 450 avions ; la marine (sans compter les marines fluviales) est forte de 2 navires de ligne, 2 croiseurs, 24 torpilleurs, 6 sous-marins, 8 poseurs de mines et 11 transports de troupes. Au printemps 1919, l'Armée rouge est déjà une force considérable avec 1 800 000 hommes aguerris, dont 400 000 assez bien armés ; plus de 50 000 d'entre eux sont membres du parti bolchevik et 7 000 sont commissaires politiques.

Dans les premiers jours de la révolution bolchevik, il y eu à Petrogard mais surtout à Moscou, des scènes de beuveries inimaginables. Certaines unités de gardes rouges allant piller les caves. A chaque fois que les dirigeants bolcheviks appelaient des unités pour mettre un terme à ces débordements, que celles-ci étaient à leur tour gagnées par l'ivrognerie. Il fallut plusieurs jours pour endiguer cette débauche et que les choses se calment.

Si l'Armée rouge a indéniablement sauvé la révolution, elle se révèle aussi, pendant la guerre civile, un redoutable instrument répressif déjà employé contre les diverses sections du peuple russe qui n'acceptent pas le pouvoir bolchevik ou qui nourrissent un projet de société différent. De très nombreux paysans fuient dans les forêts pour éviter l'enrôlement dans les troupes rouges ou blanches, mais aussi les violentes collectes forcées des deux armées. Ils constituent des « armées vertes » qui affrontent alternativement ou simultanément l'Armée rouge et les armées blanches. Des milliers de révoltes paysannes de toute envergure seront réprimées par l'Armée rouge, pourtant constituée aux quatre cinquièmes de paysans. En 1921, Toukhatchevski n'hésite pas à bombarder les populations aux gaz chimiques pour mater la grande révolte des campagnes de Tambov. En 1920, les troupes de Trotski se retournent contre leur ancien allié, l'anarchiste ukrainien Nestor Makhno, et mettent fin brutalement à l'expérience de la Makhnovtchina. C'est aussi à l'Armée rouge qu'il revient de faire cesser l'indépendance tout juste conquise de certaines portions de l'ancien empire des tsars : elle permet notamment de rattacher de force à la nouvelle Union soviétique les éphémères États d'Arménie (1921) et de Géorgie (1922), pourtant internationalement reconnus.


La marine et l'infanterie navale.

La marine, depuis 1905, était un foyer permanent de révolte. Les conditions de vie était durs et les officiers intraitables. Noyautés ou gagnés par les idées révolutionnaires les marins de 1917 apportèrent un soutien sans précédent à la révolution, puis à la prise de pouvoir par les bolcheviks. Pendant la guerre civile, les opérations militaires sur les mers et les rivières furent minimes, donc la plupart des marins se sont battus sur terre, dans l'infanterie conventionnelle.Larissa Reisner, dont le compagnon était à la tête d'un détachement de matelots, rapporte néanmoins dans ses mémoires quelques combats fluviaux. Dans le genre le plus célèbre exemple reste celui de Kozhanov.

Kolzhanov, ici dans les années 20.

Cet aspirant avait tout juste 20 ans quand il rejoignit le parti bolchevik en 1917. De mars 1918, ou il travaillait au sein du Commissariat du peuple aux affaires maritimes, il devint en novembre 1918 chef de détachement au sein de la flottille de la Volga (des petits bateaux vapeurs et canonnières).  Il s'est distingué contre les tchèques et les autres forces blanches le long de la Volga et sur la rivière Kama, qui lui valut d'être décoré de l'ordre du drapeau rouge. En août 1919, il se verra confié les hydravions rattachés à la flottille puis le commandement d'une division d'infanterie navale qui participa aux combats contre le général Ulagay au Kouban. En mars 1921, en tant que chef de la flotte de la Baltique, il prit part à l’écrasement de Kronstadt puis fut membre du Conseil Révolutionnaire de la flotte de la Mer Noire en 1922. Sa carrière ne faisait que commencer, mais il fut victime des purges de 1937, comme de nombreux vieux combattants de la guerre civile.

Certains marins, isolés se retrouvèrent parfois dans des unités de cavalerie, quant d'autres à casue de leur charisme, de leur capacités ou de leur fidélité politique furent mis à la tête de détachements d'infanterie classique. Tel fut le cas de Vasko-Bogdan, marin «anarchiste-internationaliste» et plus tard commissaire bolchevique dans la région de Briansk., Ce dernier s'est battu dans l'OUral contre les tchèques et a même pris le commandement d'un régiment de montagne.

Vasko-Bogdan

En général considéré comme "sûr politiquement", certains détachements de marins furent confinés à des besognes de police dans les villes ou dans les ports (surtout au début), quand d'autres contingents devenus "infanterie navale" furent engagés sur les différents fronts. Au début de 1921, les marins de la garnison de Kronstadt, qui avaient acceptés le "communisme de guerre" et fermés les yeux sur les abus de pouvoir du parti bolchevik tant que la menace Blanche était visible, réclamèrent la démocratie directe, des soviets libres et la fin de l'influence prépondérante des bolcheviks. L'insurrection fut impitoyablement mâté par Trostky. Contrairement à ce que l'on peut lire chez les historiens trotskystes, Petrichenko, le meneur de la rébellion de Kronstadt (qui avait brandi le drapeau rouge et noir des anarcho-communistes en 1918, avait rejoint le parti Socialiste Révolutionnaire puis avait été en contact avec l'anarchiste Makhno), n'a jamais fait appel aux Blancs pour l'aider à lutter contre la dictature bolchevik. Après, l'écrasement de Kronstadt, il se réfugia en Finlande où l'ancien mécanicien du Petropavlovsk travailla comme charpentier. Depuis ce pays, il refusa les offres des généraux blancs, notamment celle de se joindre aux troupes tsaristes de Wrangel de Turquie en 1922. Le gouvernement finlandais le soupçonna longtemps d'avoir été un agent secret de la soviétique, ce qu'il fut, ne s'opposant pas à ce que certains anciens de Kronstadt regagne la Russie Soviétique. Arrêté en tant qu'espion soviétique par les finlandais pendant le deuxième guerre mondiale, il fuit ensuite livré au NKVD, déporté et mourut dans un camp.

Petrichenko.

Stepan Maximovitch Petrichenko (1892-1947), mécanicien à bord du Petropavlovsk, dirigea de décembre 1917 au 26 février 1918 la République soviétique de Naissaar (petite île située au large de l'Estonie). En 1921, les membres d'équipage du Petropavlovsk prirent part à la rébellion anti-bolchevique de Kronstadt.

À Brasov, le 17 août 1919, lors de l'intervention des alliés en Russie, le Petropavlovsk fut touché par trois torpilles lancées par la vedette lance-torpille britannique MB-88.
Le Petropavlovsk fut renfloué et réparé. Le 31 mai 1921 il fut réaffecté dans la Marine soviétique. Lors de sa remise en service (en même temps que deux de ses sister-ships), le cuirassé reçut le nom de Marat, en l'honneur du révolutionnaire français Jean-Paul Marat. À cette occasion, le Sebastopol devint Parizhkaia Kommuna (Commune de Paris, une autre référence à la France), et le Gangut devint Oktyabrskaya Revoluciya (Révolution d'Octobre). Le quatrième modèle (la Poltava, renommé Frounze), très endommagé pendant les révolutions russes, servit de magasin à pièces de rechange pour les trois autres cuirassés. Cette reconstruction d'anciens dreadnoughts était à l'époque courante, et permettait de rallonger la durée de vie de grands bâtiments, tout en faisant de substantielles économies.

Marin 1921-1922.

Témoignage d’un officier de la légion tchèque, Mateja M. Pleske, à propos des marins rouges pendant la guerre civile russe:

"On rencontrait fréquemment des marins, pour la plupart de la flotte de la Baltique, dans l'armée rouge. Peut-être à cause de leur appartenance au parti bolchevik, mais peu importe, de nombreux marins détenaient souvent des postes de commandement névralgique au sein de l’armée. En tant que tel, ils ont, à maintes reprises, été utilisés pour des expéditions punitives contre tous ceux qui s’opposaient au pouvoir des Soviets. Dans l’ensemble ils étaient rudes et coriaces au combat, en plus d’être courageux et tenace, constituant habituellement le noyau dur des forces soviétiques. Nous savions qu’il s’agissait d’hommes acharnés comme à la bataille de la station de Lipyagi. Ces hommes étaient des ennemis dangereux qui se battaient jusqu’à la mort."

A propos des marins, les tchèques évoquent aussi, ceux à qui ils durent faire face en août 1918, et à leurs violentes contre-attaques, dans les combats près de Iekaterinbourg. Il s'agissait des marins de la 2e brigade anarchiste de Petrograd, qui avaient remplacés les rubans aux noms de leurs navires par des rubans noirs. D'autres témoins rapportent que certains marins avaient remplacés les noms de navires sur le bandeau de leur coiffure par des slogans tel que "Plutôt la mort que l’esclavage!"


Bien des marins devaient porter des pantalons rentrés dans les bottes. Ces pantalons étaient très souvent du type « pattes d'éléphant » (que Trotsky comparera à des pantalons de souteneurs, de voyous). A ce propos, sur le front, ceux qui portaient des pantalons évasés les attachaient parfois avec des pinces de cycliste, pour plus de commodité. Les anciens ceinturons dont la boucle était ornée de l’aigle impériale était portée à l’envers. Le port des bandes de mitrailleuses en travers des bandoulières n’étaient pas réservées aux marins. Cela dit c’est l’image qui en est restée, sur les photos comme sur les images de propagande. Les Mauser c-96 (gros pistolet à canon long, enfermé dans un étui de bois qui pourrait servir de crosse) n’ont pas été autant distribués que ce que les peintures et les films ont bien voulu le faire croire. Les marins utilisaient des revolvers Nagant ou des pistolets automatiques Browning, arme de prédilection des révolutionnaires de l’époque (en plus d’autres modèles bien sûr).
Toutes ces écarts par rapport aux règlements étaient individuels, chaque marin ayant quelque chose de différent - éléments de costumes, assortiment d'armes, manière de les porter.






MARINE. De gauche à droite. Officier en grande tenue 1921 - Officier en 1917, il porte les anciens grades mais sans les épaulettes. Officier de l’infanterie navale 1918-1921. Marin "vétéran"  en tenue de bord 1921.
Marins rouges dans leur tenues qui tient autant de la légende que de la réalité. Troupe jeune, en général très motivée, ici bardée de bandes de cartouches pour mitrailleuse.

Matelot révolutionnaire ayant substitué une étrange cocarde, à moins qu'il ne s'agit de deux ancres croisées, à  la traditionnelle cocarde tsariste.

Marin travaillant pour la Tchéka en Crimée - 1920.

Femmes révolutionnaires arborant une tenue de marins au début de la révolution.

Marins décorés de l'époque tsariste. La photo permet d’observer les différents types de tenues.

Jeunes marins révolutionnaires.

Marin en 1918.

Marins en tenues blanches d'été/

Photo de marins de l'époque tsariste, juste avant la révolution, sur laquelle on peut observer le caban et le bonnet avec la cocarde.

Marins en 1921.

Marins en 1918.




Types d'officiers de l'infanterie navale en Ukraine vers 1918-1919. Le mélange d'effets de l'armée de terre et de mer est flagrant. C'était la norme pour beaucoup d'unités ne servant plus sur les côtes mais à l'intérieur, et qui tenaient malgré tout à conserver un signe distinctif

Archétype de marin révolutionnaire, avec la grenade pendante, le pistolet browning et les bandes de cartouches entrecroisées sur la poitrine.


Sur une auto-mitrailleuse, divers types de marins servant comme infanterie et en ce cas mêlant effets de leur arme d'origine, uniformes kaki et vêtements civils.


Marin révolutionnaire qui s'est attribué de splendides bottes d'officier, avec gros talons. Les marins étaient réputés pour l'excentricité de leurs tenues.

Matelots révolutionnaires à Petrograd.

Matelots révolutionnaires du Petropavlovsk en 1917, le drapeau noir permet de rappeler que nombre des équipages de la flotte de la Baltique était gagné par les idées anarchistes ou maximalistes. En inscription, "Mort à la bourgeoisie!"

Marins rouges prisonniers des interventionnistes américains dans la région de Vladivostok  qui occupent la ville de 1918 à 1922 avec les Japonais, les français, les britanniques, canadiens, italiens et serbes (en gros les alliés). Je dis "prisonniers" car c'est la légende que l'on trouve le plus souvent apposé pour cette image tiré d'un film d'archive. Les matelots ont l'air plutôt souriant. Ou bien ils sont heureux e leur sort, ou bien il s'agit d'un contingent récupéré ou "retourné" pour servir avec les blancs. Qui sait?

Marin rouge prisonnier à Vladivostok. Si les américains étaient "plus doux" avec les communistes, les japonais, eux, fusillaient systématiquement les prisonniers. Sur le bandeau, le nom du bâtiment d'origine, le bonnet était d'abord porté sans la cocarde tsariste progressivement remplacé par un bout de tissu rouge ou une étoile.

Marin révolutionnaire

Matelots révolutionnaires en tenue de bord.

Matelots révolutionnaires en 1917.

Matelots révolutionnaires faisant fonction de police à Petrograd.

Matelots révolutionnaires contrôlant un automobiliste à Petrograd.

Comme sur d'autres photos, ce marin, en plus d'avoir ôté sa cocarde tsariste r a retiré le "beskozyrok" (ruban) avec le nom du navire. Cela se faisait généralement lorsque le nom était jugé irrévérencieux envers les idéaux révolutionnaires ou rappelant par-là trop l'ancien régime. Certains marins ont commencés à porter la casquette à visière qui, auparavant, était seulement autorisée pour les sous-officiers. 

Matelots révolutionnaires avec le caban.

Dague d'officier de la Marine tsariste que certains marins rouges continuèrent à porter.

Sabre, épée, dague d'officier de la marine impériale russe. Toujours portés par les marins rouges pendant la guerre civile russe.

Effets de cuir et gaine de revolver de l'ancienne marine impériale mais utilisé par la marine rouge.

Officiers de l'infanterie navale rouge.

Soldat de l'infanterie navale juste avant 1917.

Matelot juste avant 1917 en tenue de bord d'été.

Pavel Dybenko, ancien docker  avant d'adhérer au parti bolchevik, rejoint la flotte de la Baltique en 1912 avant de commander les troupes rouges en Ukraine. Il est aussi connu pour avoir été le compagnon de la célèbre Kollontai.

Dybenko, image tiré d'un film d'archive.


Un dessin et une gravure sur bois, tous deux satyriques. Lors de l'insurrection des marins du soviet de Kronstadt contre le pouvoir du parti bolchevik, Trotsky s'empressa de décrire ceux qui avait été le fer de lance de la révolution comme des bandits portant de larges" pantalons de souteneurs"...

Les premières unités - Les volontaires : La division Bachkire en 1919 et l'armée rouge de Taman 1918.


Cavalier de la division Bachkire 1919. Officier en 1918, reconnaissable au chevron rouge sur le bras gauche et commun à tous les membres de l'armée de Taman à cette époque. Soldat de l'armée de Taman

La division Bachkire.

Les Bachkirs font partie d'une ethnie d'origine turque en Russie. La division qui comprenait cavalerie, infanterie, artillerie, mitrailleurs etc.. fut formée afin de combattre l'armée blanche de Youdenitch qui menaça dangereusement Petrograd en 1919. Après la révolution d'Octobre, ce général tsariste quitte le Caucase et se rend en Finlande. N'ayant pas réussi à établir un front antibolchevique avec les Finlandais, il se rend en 1918 en Estonie et, avec l'aide des Anglais, y organise une petite armée composée surtout d'officiers. En juin 1919, Koltchak le nomme commandant en chef des forces blanches du Nord-Ouest. Pour dégager Koltchak durement pressé, il lance aussitôt sa première offensive contre Petrograd. Le 16 juin, après une avance rapide, ses armées emportent le fort de Krasnaïa Gorka aux abords de Petrograd, mais sont repoussées peu après vers la frontière estonienne : le 12 août 1919 est constitué, sous la présidence de S. G. Lianozov, le gouvernement de la Russie du Nord-Ouest. Le 28 septembre 1919, Youdenitch lance une seconde offensive plus importante. L'Armée blanche, malgré son infériorité numérique (18 500 hommes et 57 canons, contre 26 650 hommes et 148 canons), réussit à percer le front de la VIIe armée rouge. Le 4 octobre 1919, elle coupe la voie ferrée Pskov-Petrograd ; le 16 octobre, elle prend Krasnoïe-Selo et Gatchina et le 20 octobre, atteint les faubourgs de Petrograd. C'est le plus grand danger jamais couru par la capitale de la Russie soviétique, mais le même jour deux armées rouges, la VIIe et la XVe, soutenues par des milices ouvrières, passent à la contre-attaque. L'armée de Youdenitch recule.

Quelques photos de la division Bachkir en 1919, dont l'élément distinctif est un écusson en losange avec étoile et croissant.





















L'armée du Taman.

Ce fut dans le Caucase, une des premières formations de l'armée rouge qui combattit contre l'armée des Volontaires Blanche. Elle est typique des premières unités du début de la guerre civile, déjà par sa composition, des volontaires de tous âges et issus des divers milieux de la classe ouvrière, ensuite par le mélange hétéroclite de vêtements militaires de l'ex armée impériale (moins les insignes et les épaulettes évidemment) et de tenues civiles qui donnaient à cette armée plus l'air d'une troupe irrégulière que d'une véritable armée. Pour palier à ce flagrant manque d'uniformité, ses membres portaient un ruban de tissu rouge sur le bonnet en fourrure ou sur la casquette ainsi que sur la manche gauche, le chevron spéciale de l'armée de Taman. Elle mena des combats très durs contre les régiments d'officiers blancs et dut effectuer une longue retraite dans les montagnes, quand le Kouban se souleva contre l'autorité bolchevik pour se rallier aux blancs. De ce fait, il existe très peu de photographies la concernant.







Série de dessins issue d'un livre (édition de 1967 ) racontant l'histoire de l'armée de Taman. Certes ils n'ont pas la valeur ni l’authenticité de photo d'époque, mais donnent une bonne vision d'ensemble de ce à quoi ressemblait cette formation. L'artiste est Kokorin.





















L'armée rouge à l'hiver 1918-1919.



De gauche à droite. Officier du district militaire de Moscou 1919. Au milieu, inspiré d'une célèbre photo, officier (commandant) et soldat en 1918-1920. En fait l'uniforme de l'armée tsariste avec les insignes communistes. Enfin, cosaque rouge du Kouban en 1920. L'insigne existait aussi en losange et pouvait se porter sur la manche.

Nikolai Mouralov (ou Muralov), commandant le district militaire de Moscou de novembre 1917 à février 1919.

L’uniforme typique de l'armée rouge à l'hiver 1918-1919.




Premiers volontaires de l'armée rouge, 1918. Le noeud de ruban rouge sur la coiffe ou sur la poitrine est caractéristique de cette époque.




Premiers volontaires de l'armée rouge, 1918.

L'armée rouge en 1919, inspecté et harangué par Trotsky.

Dybenko 1919.

Balakhonov

Beaucoup de soldats de la cavalerie de l'Armée rouge portaient à leurs débuts un mélange d’uniformes militaires des plus bigarrés, en plus de tenues traditionnelles des vieilles troupes cosaques. L’illustration suggère pour Jacob Filippovich Balakhonov, le sabre traditionnel « shashka », le poignard « kinzhal », la coiffe « kubanka » et un manteau de toile brune « cherkeska », qui pourrait aussi bien être noir selon la photo existant de lui en 1920 lorsqu’il commande la 5ème division de cavalerie du Kouban. Sur le bras l’insigne de cavalerie en forme, qui évoluera de 1918 à 1922, de la formée carrée, au losange, ronde puis finalement arrondie sur le dessus. Y figure un profil de cheval, deux sabres croisés et un fer à cheval, vers la fin de la guerre civile, le cheval disparaîtra au profit d’une étoile.
Plus insolite est cette insigne (swastika) du premier régiment de cavalerie Kalmuk servant dans l'armée rouge:


Cosaques rouges.

Vorochilov et Boudienny en 1918.

Boudienny en 1919.

Boudienny en 1919.

Cavalerie rouge 1918-1919.

Cavalerie rouge 1918-1919




Ci-dessous: Anton Vassilievitch Bliznyuk, instructeur du détachement de mitrailleuse de la 1ère brigade de cavalerie révolutionnaire en 1919. Il porte la kubanka et l’emblème brodé des mitrailleurs, dorée sur fond pourpre. Les marques sur sa manche témoignent de sa bravoure (il s'agit d'un héritage de l'ancienne armée, adopté en 1916 et donc également en vigueur chez les Blancs). En couvrant la retraite d’un régiment de sa division, Bliznyuk a reçu pas moins de 26 coups de sabres de la part de cosaques blancs avant d’être capturé. C’est dans ce même engagement qu’il perdit son œil droit. Bliznyuk échappa on ne sait trop comment à une exécution sommaire, échappa à ses ravisseurs en nageant dans un ruisseau glacé de montagne pour rejoindre ses lignes. Dans sa main, il tient un cigare offert par Trostky selon la légende. Il est vrai que dans son célèbre train blindé, ce dernier avait un stock spécial de tabac destiné aux soldats qui s’étaient particulièrement distingués.





Un officier blanc tout aussi chanceux... vu le nombres de barrettes cousus sur sa manche.