lundi 30 avril 2012

De libre pensée et de beaucoup de gouaille.



Son anarchisme n'était pas doctrinaire. Il était fait de syndicalisme, d'antiparlementarisme, de libre pensée, d'amour libre, de néo-malthusianisme et de beaucoup de gouaille. Pour tous, amis et adversaires, il était Benoît, Benoît tout court.

— Pierre Monatte, à propos de Benoît Broutchoux.



Benoît Broutchoux naît à Essertenne non loin de Montceau-les-Mines. Son père Sébastien Broutchoux est métallo. Il est l'aîné d'une famille de huit enfants.
Il commence à travailler très jeune dans une ferme, puis à l'âge de 14 ans, il se retrouve comme mineur à Montceau-les-Mines, où il se blesse à une jambe. Il débarque en 1898 à Paris et travaille comme terrassier sur le chantier du métro. Il commence alors à fréquenter les milieux syndicalistes et anarchistes.
Il retourne à Monceau-les-Mines au printemps 1900 et continue de militer pour la cause anarcho-syndicaliste. Le 2 juin 1900, après la mort d'un métallo gréviste, Brouillard, tué par la police, il prononce un violent discours lors de l'enterrement : il est arrêté et condamné pour « excitation au meurtre et au pillage, injure à l'armée, paroles outrageantes au gouvernement parlementaire ». À peine libéré, il est condamné pour avoir frappé un commissaire.
En cavale, il rencontre celle qui sera sa compagne, Fernande Richir, et vit désormais avec elle. Il réussit en 1902, à se faire embaucher sous un faux nom dans le bassin minier, à Lens. En octobre, un grève éclate pour obtenir la journée de huit heures. Il s'oppose au « vieux » syndicat des mineurs réformiste contrôlé par Émile Basly. Il est à nouveau condamné pour « atteinte à la liberté du travail » et « usurpation d'identité ».
Il sort de prison en 1903 et s'implique alors dans le « Jeune syndicat », la Fédération syndicale des mineurs du Pas-de-Calais et devient le rédacteur du journal « Le Réveil syndical » puis de « L'action syndicale ». Partisan de l'action directe et de la grève générale, il se rallie également aux thèses néo-malthusiennes et milite pour l'amour libre dont la voie avait été montré par l'anarchiste américaine Emma Goldman.
Après la publication d'une série d'articles sur « la possibilité d'aimer sans enfanter », il est condamné pour "outrages aux bonnes mœurs" à 20 jours de prison. Il est acquitté en appel1.
Le 10 mars 1906, c'est la catastrophe de Courrières, qui cause 1 099 victimes. La grève déferle sur tout le bassin, les deux syndicats s'affrontentTB 1. Benoît est arrêté alors qu'il marche, avec 2 000 grévistes sur la mairie de Lens.





Libéré à la fin du mois de mai, il devient gérant d'un café tout en continuant continue d'éditer l'« Action syndicale », grâce à une petite imprimerie.
En 1906, il participe au Congrès d'Amiens de la CGT avec Georges Dumoulin et Pierre Monatte. Les anarcho-syndicalistes mettent à mal la minorité guesdiste et font adopter la Charte d'Amiens, qui affirme la défense des revendications immédiates et quotidiennes et la lutte pour une transformation d'ensemble de la société en toute indépendance des partis politiques et de l'État. Cette charte est toujours revendiquée par la CGT et d'autres syndicats (FO, CNT, etc.).
En août 1907, il participe au Congrès anarchiste international d'Amsterdam, qui porta sur les rapports entre anarchisme et syndicalisme. Il vit une vive opposition entre Monate et Errico Malatesta : Monate défend un syndicalisme révolutionnaire, alors que Maltesta pense que le syndicalisme ne peut être que réformiste.
Peu avant le congrès, il a échappé à la police suite à une réunion agité organisée pour protester contre l'arrestation de son ami André Lorulot. Les pandores le cueillent à son retour en septembre à son domicile. Il est à nouveau condamné avec Lorulot, pour « incitation de militaire à la désobéissance ». Il est également condamné en décembre 1909, pour avoir encouragé les grévistes du chantier du canal du Nord, ainsi que pendant l'été 1911, pour avoir soutenu la lutte des ménagères contre la vie chère. En janvier 1912, il écope d'un an de prison après avoir échappé au bagne. Il est amnistié en juillet.
En 1914, inscrit au Carnet B, la liste des principaux suspect anarchistes, il est arrêté, puis envoyé au front. En 1916, il est gazé lors d'une attaque allemande, et est réformé. Il est alors embauché comme chauffeur de taxi à la Compagnie générale des taxis. Il collabore alors au « CQFD » du pacifiste Sébastien Faure, puis au « Libertaire ».
Il participe au Congrès de Lille de la CGT, à Lille, en 1921, qui fait suite au Congrès de Tours du parti socialiste. Il est blessé par balle par un « camarade réformiste ».
En 1925, sa santé se dégrade et en 1931, son fils, Germinal, est tué par la police à l'âge de 26 ans.
En 1940, dans la misère, et malade, il se réfugie à Villeneuve-sur-Lot et y meurt le 2 juin 1944.



Le 1er mai, journée d'action.



A l’occasion du IVe congrès de l’American Federation of Labor qui se tient à Chicago en 1884, pour la pre­mière fois dans l’histoire du mouve­ment ouvrier est lancée l’idée d’organiser une manifestation un 1er mai afin d’aboutir à la journée de huit heures. Les congressistes de l’époque ambitionnent d’atteindre leur objectif le 1er mai 1886.

1886 : la grève de Chicago

Les syndicats américains choisissent de débuter leur action le 1er mai parce que beaucoup d’entreprises américaines entament ce jour-là leur année comptable. C’est ainsi que le 1er mai 1886, la pression syndicale permet à environ 200 000 travailleurs d’obtenir la journée de huit heures. D’autres travailleurs, dont les patrons n’ont pas accepté cette revendication, entament alors une grève générale. Le 3 Mai 1886 à Chicago, devant les usines Mac Cormick, une manifestation est organisée. Elle tourne au drame et fait 3 morts. Plusieurs militants sont arrêtés, condamnés à mort et pendus le 11 novembre 1887. C'est en hommage à ces « morts de Chicago » que la date du 1er Mai est choisie en 1889, par l’Internationale Ouvrière, comme étant une journée d'action des ouvriers pour la journée de travail à 8 heures.


1889 : le congrès de la IIe In­ternationale

C’est à Paris l’année même du premier centenaire de la Révolution française que blanquistes et guesdistes tiennent au 42, rue Rochechouart, salle des Fantaisies parisiennes, le deuxième congrès de l’Internationale socialiste. Ce congrès décide qu’il sera «organisé une grande manifestation à date fixe de manière que dans tous les pays et dans toutes les villes à la fois, le même jour convenu, les travailleurs mettent les pouvoirs publics en de­meure de réduire légalement à huit heures la journée de travail et d’appliquer les autres résolutions du congrès. Attendu qu’une semblable manifestation a été déjà décidée pour le 1er mai 1890 par l’Afl, dans son congrès de décembre1888 tenu à Saint Louis, cette date est adoptée pour la manifestation.»

La manifestation du 1er Mai 1890 eut un énorme succès; il fut donc décidé de la reconduire le 1er mai suivant.


1891 : Fourmies

Le premier mai 1891, à Fourmies, le beau temps est au rendez-vous en ce premier jour du "mois de Marie", un vendredi. Sur les haies du bocage, l'aubépine veut fleurir. Les amoureux ont cueilli des rameaux de frêle blancheur pour les fiancées. Quoi qu'il arrive, les jeunes seront les héros de la fête.

La scène du théâtre est prête: une esplanade rehaussée où la mairie, l'église et des estaminets invitent aux allées et venues, au rassemblement et aux harangues.
A 9 heures, après une échauffourée avec les gendarmes à cheval, quatre manifestants sont arrêtés. Des renforts sont demandés à la sous-préfecture qui envoie en renfort deux compagnies du 145e de ligne casernée à Maubeuge. Le 84e RI d'Avesnes est déjà sur place.

Dès lors le premier slogan : "c'est les huit heures qu'il nous faut " est suivi par "c'est nos frères qu'il nous faut."


18h15 : 150 à 200 manifestants arrivent sur la place et font face aux 300 soldats équipés du nouveau fusil Lebel qui contient de 9 balles (une dans le canon et huit en magasin) de calibre 8 mm. Ces balles peuvent, quand la distance n'excède pas 100 mètres, traverser trois corps humains sans perdre d'efficacité. Les cailloux volent ; la foule pousse. Pour se libérer, le commandant Chapus fait tirer en l'air. Rien ne change. Il crie : " baïonnette !.. en avant ! " Collés contre la foule, les trente soldats, pour exécuter l'ordre, doivent faire un pas en arrière. Ce geste est pris par les jeunes manifestants pour une première victoire. Kléber Giloteaux, leur porte drapeau s'avance.

 Il est presque 18h25....le commandant Chapus s'écrie : " feu !feu !feu rapide ! visez le porte-drapeau ! "

Neufs morts, trente cinq blessés (au moins) en quarante cinq secondes. C'était à Fourmies le premier mai 1891.
Maria Blondeau, 18 ans tuée à bout portant, les yeux dans les yeux de son exécuteur, d'une balle dans la tête

Louise Hublet 20 ans deux balles au front et une dans l'oreille

Ernestine Diot 17 ans une balle dans l'œil droit, une dans le cou, son corps contient cinq balles

Félicie Tonnelier 16 ans une balle dans l'œil gauche et trois autres dans la tête

Kléber Giloteaux 19 ans trois balles dans la poitrine et deux autres dont une à l'épaule

Charles Leroy 20 ans trois balles

Emile Ségaux 30 ans cinq balles

Gustave Pestiaux 14 ans deux balles dans la tête et une à la poitrine

Emile Cornaille 11 ans une balle dans le coeur

Camille Latour 46 ans commotionné après avoir assisté à la fusillade, décédera le lendemain

Charles Leroy, Emile Ségaux, Gustave Pestiaux et Emile Cornaille ne participaient pas à la manifestation et furent atteints par des balles qui ne leurs étaient pas destinées.

Ils seront inhumés le 4 mai.



1941 : la fête du Travail

Si la notion de fête du Travail n’est pas une invention de la génération des années quarante puisqu’on trouve cette formule sous la plume de Jules Guesde dès 1890, c’est bien le gouvernement de Vichy qui fait du 1er Mai 1941, par la loi Belin, un jour chômé et payé. Le 1er Mai devient «la fête du Travail et de la concorde nationale». L’idée de légaliser cette journée de manifesta­tion internationale sera reprise à la Libération mais avec un tout autre but que la promotion de l’ordre corpora­tiste.

1947 : journée chômée

En avril 1947, sur proposition du dé­puté socialiste Daniel Mayer et avec l’accord du ministre du Travail, le communiste Ambroise Croizat, le 1er Mai devient dans toutes les entreprises publiques et privées un jour chômé et payé. Cependant le 1erMai ne sera pas assimilé à une fête légale.

1954 : les manifestations sont interdites

Alors que la guerre d’Indochine se termine pour les autorités françaises avec la partition du Vietnam, une autre guerre, une guerre sans nom com­mence en Algérie. Elle va durer huit ans.

Dès lors les manifestations seront interdites dans Paris. Celle du 1er Mai 1954 se transformera en un rassem­blement sur la pelouse de Reuilly. Il faudra attendre quinze années c’est-à-dire 1968 pour qu’à l’initiative de la Cgt, à nouveau, le monde du travail se donne rendez-vous dans les rues de Paris pour défiler un 1er Mai. Le cor­tège partira de la République pour se rendre à la Bastille symbole des liber­tés recouvrées. Depuis, les cortèges du 1er Mai ont connu des fortunes diver­ses. La manifestation la plus impor­tante de l’après-mai 1968 fut proba­blement celle de 1975, qui fut prétexte à fêter la fin de la guerre de Vietnam.

Quelles sont les origines du 1er mai ? 
Par Rosa Luxembourg.


L’heureuse idée d’utiliser la célébration d’une journée de vacance prolétarienne comme un moyen d’obtenir la journée de travail de 8 heures, est née tout d’abord en Australie. Les travailleurs décidèrent là-bas en 1856 d’organiser une journée de blocage total, avec des réunions et des distractions, pour manifester pour la journée de 8 heures. La date de cette manifestation devait être le 21 avril. Au début, les travailleurs australiens avaient prévu cela uniquement pour l’année 1856. Mais cette première manifestation eut une telle répercussion sur les masses prolétariennes d’Australie, les stimulant et les amenant à de nouvelles luttes, qu’il fut décidé de renouveler cette manifestation tous les ans.

De fait, qu’est-ce qui pourrait donner aux travailleurs de plus grand courage et de confiance en leurs propres forces, qu’un arrêt de travail massif qu’ils ont décidé eux-mêmes ? Qu’est-ce qui pourrait donner plus de courage aux esclaves éternels des usines et des ateliers que le rassemblement de leurs propres troupes ? Donc, l’idée d’une fête prolétarienne fût rapidement acceptée et, d’Australie, commença à se répandre à d’autres pays jusqu’à conquérir l’ensemble du prolétariat du monde.

Les premiers à suivre l’exemple des australiens furent les états-uniens. En 1886 ils décidèrent que le 1er mai serait une journée universelle d’arrêt de travail. Ce jour-là, 200.000 d’entre eux quittèrent leur travail et revendiquèrent la journée de 8 heures. Plus tard, la police et le harcèlement légal empêchèrent pendant des années les travailleurs de renouveler des manifestations de cette ampleur. Cependant, en 1888 ils renouvelèrent leur décision en prévoyant que la prochaine manifestation serait le 1er mai 1890.

Entre temps, le mouvement ouvrier en Europe s’était renforcé et animé. La plus forte expression de ce mouvement intervint au Congrès de l’Internationale Ouvrière en 1889. A ce Congrès, constitué de 400 délégués, il fût décidé que la journée de 8 heures devait être la première revendication. Sur ce, le délégué des syndicats français, le travailleur Lavigne de Bordeaux, proposa que cette revendication s’exprime dans tous les pays par un arrêt de travail universel. Le délégué des travailleurs états-uniens attira l’attention sur la décision de ses camarades de faire grève le 1er mai 1890, et le Congrès arrêta pour cette date la fête prolétarienne universelle.

A cette occasion, comme trente ans plus tôt en Australie, les travailleurs pensaient véritablement à une seule manifestation. Le Congrès décida que les travailleurs de tous les pays manifesteraient ensemble pour la journée de 8 heures le 1er mai 1890. Personne ne parla de la répétition de la journée sans travail pour les années suivantes. Naturellement, personne ne pouvait prévoir la façon brillante dont cette idée allait être un succès et la vitesse à laquelle elle serait adoptée par les classes travailleuses. Cependant, il a suffit de manifester le 1er mai une seule fois pour que tout le monde comprenne que le 1er mai devait être une institution annuelle et régulière.

Le 1er mai revendiquait l’instauration de la journée de 8 heures. Mais même après que ce but fût atteint, le 1er mai ne fût pas abandonné. Aussi longtemps que la lutte des travailleurs contre la bourgeoisie et les classes dominantes continuera, aussi longtemps que toutes les revendications ne seront pas satisfaites, le 1er mai sera l’expression annuelle de ces revendications. Et, quand des jours meilleurs se lèveront, quand la classe ouvrière du monde aura gagné sa délivrance, alors l’humanité fêtera probablement aussi le 1er mai, en l’honneur des luttes acharnées et des nombreuses souffrances du passé.

Rosa Luxemburg,
Sprawa Robotnicza, 8 février 1894.



L’ennemi est dans notre pays!


Zimmerwald

Pionniers rouges, marchons en colonnes,
Nos pas martèlent le sol ;
Drapeaux rouges éclatants au soleil du couchant
Émergeant de la houle des blés,
Nos pas sur le sol semblent dire en cadence :
Tu guideras nos pas, Zimmerwald.
Là-bas, émergeant de la plaine,
Paysan reprend haleine,
De la guerre a souffert bien qu’il n’ait pas de terre,
Aujourd’hui c’est toujours la misère ;
On entend sa faux qui chante dans les blés :
Tu guideras nos pas, Zimmerwald.

Sortant éreinté de la mine,
Regagnant son noir coron,
Le mineur que l’on croise et qui lève le poing
Dit : le monde va changer de base.
Le pic sur le sol, qui creuse le charbon :
Tu guideras nos pas, Zimmerwald.

Voici un régiment qui passe.
Bétail marchant vers la guerre.
Dans les rangs des yeux clairs fixent notre drapeau
Mais l’officier oblige à se taire.
Au reflet des fusils le soleil a écrit :
Tu guideras nos pas, Zimmerwald.

Partout la parole de Lénine,
De Liebknecht et de Rosa
Retentit dans les champs, les casernes, les usines,
L’ennemi est dans notre pays ;
Si la guerre éclate, le bourgeois à abattre
Sera écrasé par Zimmerwald.


Wounded Knee 1973.



Mon crime est d'être indien. Quel est le vôtre? 

Léonard Peltier.


Mary Crow Dog - Lakota Woman.

La foi en la sagesse de l'homme "civilisé" inciterait à penser que l'animosité entre les Blancs et les Indiens d'Amérique s'est dissipée au fil des générations, et qu'il faut remonter à la fin du XIXème siècle pour en retrouver les dernières manifestations. Cette autobiographie de Mary Crow Dog (née Mary Brave Bird) nous démontre le contraire. Cette indienne métisse de la tribu des Lakotas (les Sioux) y raconte la reconquête de sa propre identité, de sa culture et de ses racines ancestrales, dans une Amérique des années 1960/70 qui n'a cessé de chercher à les anéantir durant plus d'un siècle. Chacun connait l'existence des réserves indiennes, ces miettes territoriales accordées gracieusement par l'immigrant Blanc triomphant à l'autochtone Indien vaincu, généralement dans le mépris de leur Histoire et des traditions des tribus concernées. Ce que l'on a tendance à ignorer, c'est la manière dont l’État Américain a cherché à annihiler toute trace de culture indienne au cours du XXème siècle, en interdisant notamment la pratique de la plupart des rituels religieux. Dans ce pays si épris de liberté, notamment de culte, les Indiens - pour la plupart forcés lors de leur reddition à se convertir au christianisme - n'avaient donc aucune latitude pour choisir leur religion et leur mode de vie. 



Mary Crow Dog raconte dans son livre toutes les humiliations, le déni et le racisme subi par son peuple et par elle-même, la citoyenneté à deux vitesses en vigueur dans un pays si fier de sa démocratie, et qui dit citoyenneté à deux vitesses dit également inégalité devant la justice, où dans certains États, il n'y a pas si longtemps, le meurtre d'un Indien était toujours considéré comme un délit mineur, mais où un délit mineur de la part d'un Indien était passible de sanctions pénales démesurées. Jusque dans les années 1970 (et peut-être même par la suite encore), un Indien ne pouvait pas plus faire confiance à la médecine, ni même aux services sociaux ou à l'éducation de "son" pays : Mary Crow Dog raconte les stérilisations abusives de femmes Indiennes lors de banales hospitalisations, l'habitude qui consistait à retirer les enfants à leurs parents pour mieux façonner les jeunes générations aux modes de vie et de pensée des Blancs, ou encore l'extrême dureté de la scolarisation réservée aux Indiens. 




Ce livre est également un témoignage de l'Histoire du mouvement contestataire Indien initié dans les années 1970 (A.I.M.), et auquel Mary Crow Dog prit part de manière active ; elle relate notamment le plus retentissant fait d'arme du mouvement : le siège du site historique de Wounded Knee (où des sioux furent massacrés en 1890 par l'armée US), en 1973. Ce livre est également parsemé de nombreux détails sur les traditions du peuple Lakota (danse du Soleil, danse des Esprits, rôle de l'Homme-Médecine, etc...), mais sa partie historique est de mon point de vue la plus forte. Avec une amertume finalement assez modérée (n'importe qui serait haineux pour moins que ça), Mary Crow Dog narre la renaissance symbolique d'une nation dépossédée de tout, y compris de sa dignité. Les récents évènements rapportés dans la presse fin décembre 2007 (déclaration d'indépendance et renoncement symbolique à la nationalité américaine de la part de dirigeants sioux) tendent à prouver que les choses n'ont pas tellement évolué ces dernières années.


L'occupation de Wounded Knee en 1973 
par MATHIEW KING  :

L'occupation de Wounded Knee en 1973 était une question de survie. Nous nous sommes saisis de nos armes car c'était notre devoir d'assurer la survie de notre peuple. Nous devions survivre. Il fallait que nous fassions savoir au monde la façon dont notre peuple était peu à peu anéanti. Le gouvernement des États-Unis ne peut dissimuler ce qu'il nous a fait subir. Le monde doit savoir.

Aujourd'hui, le monde sait.

Il est de notre devoir de redevenir un peuple libre, de former une nation parmi les autres nations du monde. Nous sommes une nation au sens où l'Organisation des Nations Unies l'entend. Nous disposons d'une langue, d'une religion, d'un territoire, d'une histoire ; notre culture remonte à la nuit des temps.C'est plus que le gouvernement américain peut prétendre. Votre langue est celle d'une autre nation et votre religion a été empruntée à une autre civilisation ; vous n'avez rien créé en ce domaine, Et vos terres ont été prises à d'autres également. À nous !


Les Indiens forment un peuple magnifique épris de paix. Chacun d'entre nous est un leader né. Nous avons beaucoup à apprendre au monde, nous avons tant de choses à offrir aux autres nations. Nous voulons occuper notre place parmi elles. Vous ne pouvez nous masquer aux yeux du monde.


Nous devions mettre un terme au massacre de notre peuple. Ainsi, en 1973, nous avons repris une petite partie du territoire qui nous appartenait, ici dans la réserve de Pine Ridge, la colline sacrée de Wounded Knee. Il s'agit du lieu même où Big Foot et sa bande furent abattus en 1890.
Telle est la raison pour laquelle nous choisîmes d'occuper Wounded Knee. Nous n'avions pas l'intention de nous servir de nos armes. Les hommes du FBI nous avaient encerclés. 
J'étais présent avec les Anciens ; nous assumions un rôle de conciliateurs. Nos guerriers vinrent me trouver pour me demander ce qu'ils devaient faire. « La Pipe, la Pipe Sacrée, leur répondis-je. Elle est plus puissante que n'importe quel fusil, plus puissante même qu'une bombe atomique ! »


Nous avons résisté soixante et onze jours. Et les fusils n'y étaient pour rien. Le pouvoir de la Pipe nous y aida, le pouvoir surnaturel de Dieu, De cette façon, nous avons pu éviter un nouveau massacre. Il y eut des blessés, quelques morts, mais nous observâmes le précepte de Dieu. Survivre. Après l'occupation, un grand nombre de nos guerriers furent arrêtés et jetés en prison. Leonard Peltier et les autres. Accusations inventées de toutes pièces. Peu leur importait qui ils avaient capturé. Il leur fallait un Indien, attraper n'importe lequel. Telle est la justice de l'homme blanc.

Mais nous avons survécu et nous continuerons de survivre. C'est ça Wounded Knee, Survivre.



« Arrêtez la terreur à Pine Ridge! » Article du n°2 d'Osawatomie (printemps 1975), journal clandestin du Weather Underground, consacré à la répression de l'American Indian Movement dans la réserve amérindienne. La même année, Leonard Peltier y fut arrêté et incarcéré, accusé du meurtre de deux agents du FBI. L'article, lui, affirme que depuis le 1er mars 1975, deux ans après la révolte de Wounded Knee, sept membres ou sympathisants de l'AIM, dont deux femmes et un enfant, ont été assassinés.


dimanche 29 avril 2012

Sainte-Foy, une victoire pour rien...


 Nos espoirs sont élevés.
Notre foi dans les gens est grande.
Notre courage est fort.
Et nos rêves pour ce magnifique pays ne mourront jamais. 


Durant l'hiver de 1759, M. de Lévis organisa à Montréal, d'accord avec le gouverneur de Vaudreuil; la revanche de la défaite et de la mort de Montcalm. Il caressait l'espoir que le roi et son Conseil n'abandonneraient jamais la colonie et lui enverraient de puissants secours. Sa persuasion se communiqua aux soldats réguliers et aux troupes de la milice.

Dès le printemps, tous les préparatifs une fois terminés, il charge M de Bougainville de la défense de l'est, le capitaine Pouchot de l'ouest et se réserve avec Bourlamaque un retour offensif sur la capitale, à la tête d'un effectif d'environ 6,900 hommes. Ces troupes s'ébranlent le 20 avril, les unes descendant par eau, de Montréal à la Pointe-aux-Trembles, où les autres les rejoignent le 25; le lendemain, l'avant-garde se met en mouvement, commandée par M. de Bourlamaque, et marche vers la Vieille-Lorette pour atteindre les hauteurs de Sainte-Foy, en traversant les marais de la Suette, la nuit du 26 avril. Ni le tonnerre, ni la pluie d'orage, ne ralentissent la marche des soldats, qui prennent possession des maisons.

Là, un bois d'une demi-lieue sépare l'avant-garde des troupes ennemies. Elle le franchit, le matin, et se trouve en vue des Anglais à 200 toises du coteau. Par une marche de flanc, elle s'établit sur la route de Sainte-Foy. Le corps des troupes défile par la droite, en silence. Mais Murray a le temps de retirer ses troupes du Cap-Rouge avant d'être coupées par les deux ailes françaises, d'amasser les munitions dans l'église et d'y mettre le feu. Le chevalier de Lévis commença l'attaque sur son arrière-garde jusqu'à la demeure et le moulin de Dumont, sis à une demi-lieue des remparts de Québec. Les hommes que Murray y posta, pour la nuit du 26, allèrent se retrancher sur les Buttes-à-Neveu.

Rentré en ville, Murray se porte en avant, le 26 avril, à la tête de la garnison, laissant environ 400 combattants sur place : il s'avance sur deux colonnes avec 3,000 hommes, 22 pièces de canons et obusiers. A cette vue, M. de Lévis renvoie le gros des siens sur les Plaines d'Abraham. Murray développe sa ligne principale sur un quart de lieue, en avant des Buttes : quatre bataillons et les Montagnards écossais, commandés par Burton, forment la droite, à cheval sur la route de Sainte-Foy; quatre bataillons, sous les ordres de Fraser, forment la gauche, à cheval sur le chemin Saint-Luc; plus deux bataillons de réserve; en outre, la droite était couverte par le corps d'infanterie légère du major Dalling, et la gauche par la compagnie de Rangers et 100 volontaires de la garnison. L'ordre de l'attaque est alors donné.

L'avant-garde française de dix compagnies de grenadiers s'était mise en ordre de bataille, partie dans une ancienne redoute au levant du Foulon, partie dans la maison et le moulin Dumont; les trois brigades de droite à peine formées au moment de l'assaut des Anglais. Le général Murray s'applique à enlever le moulin par des forces supérieures. Mais Lévis se replie du moulin sur la lisière du bois en arrière, afin de rallier les brigades qui arrivaient de ce côté. C'est durant ce recul que Bourlamaque tombe grièvement atteint d'un boulet qui tue sous lui son cheval. Ses troupes, restées sans recevoir d'ordre, voyant vers les bâtiments les grenadiers aux prises avec un ennemi double en nombre, s'élancent d'elles-mêmes à leur secours : en face des Montagnards, les grenadiers attaquent au pas de charge : maison et moulin sont pris et repris plusieurs fois à l'arme blanche; enfin, ils leur restent et à leurs officiers, le capitaine d'Aiguebelle et le colonel d'Alguier; ils y périrent presque tous.

Pendant cette action, M. de Lévis lançait une partie de l'aile droite contre la redoute qu'elle avait abandonnée pour se replier; elle est reprise par les Canadiens ainsi que le bois à pic sur le bord du fleuve, sous la conduite de M. de Saint-Luc entouré de ses Sauvages. Le feu devint très vif, les miliciens se couchant pour recharger les armes et se précipitant ensuite pour fusiller les canonniers sur leurs pièces. Les Montréalais, animés par M. de Repentigny, se distinguent, malgré la mort du colonel Réaume, en arrêtant seuls en rase campagne le centre de l'armée ennemie. Le mouvement offensif de Murray avait échoué. Les Français allaient assaillir à leur tour. Le chevalier ordonna de refouler l'aile gauche du chemin Saint-Louis sur celui de Sainte-Foy à la baïonnette : il voulait la culbuter dans la vallée Saint-Charles. Le colonel Poulhariès, avec une brigade, fond sur les Anglais, traverse leurs rangs et les met en fuite. M. de Lévis, témoin de la débandade de l'ennemi, enfonce sa droite et la pousse de front : la déroute des Anglais est complète.

Les Franco-Canadiens les poursuivent au pas de course; mais la fuite est si rapide et les portes de la ville si proches qu'on ne pouvait réussir à en intercepter l'entrée aux fuyards. L'ennemi laissa aux mains des vainqueurs, artillerie, munitions, outils de retranchement, les morts et une partie des blessés : 1,124 en tout ou plus du tiers de l'armée. D'après l'aveu de John Knox dans son Journal, les Français auraient repris Québec en y pénétrant sur l'heure : ils étaient exténués. Ils eurent 833 hommes tués ou blessés, parmi lesquels un chef de brigade, six chefs de bataillons, 96 autres officiers, n'ayant eu d'ailleurs à opposer aux 22 canons de Murray que trois petites pièces de campagne, traînées à bras dans les marais de la Suette. Les Sauvages, qui s'étaient la plupart tenus dans le bois de Sillery durant le combat, se répandirent sur le champ du carnage pour lever les chevelures : M. de Lévis fit cesser ce massacre, dès qu'il en fut informé. L'action avait duré presque deux heures.

Dès le même soir du 28 avril, on commença les travaux du siège à huit cents verges des remparts, sous la direction de M. de Pontleroy, ingénieur en chef, et de Montheillard, commandant de l'artillerie. Murray se fortifia de son mieux, possédant un matériel complet et des munitions : il allait tergiverser et ne comptait que sur l'arrivée de la flotte d'Europe. « Si une flotte française l'eût devancée, écrit Knox, la ville serait retombée au pouvoir des vainqueurs de Sainte-Foy ».


Onze jours après, une frégate britannique entrait en rade (9 mai), acclamée par les assiégés, durant une heure entière. La frégate Lowestoffe fut suivie, le 15, de l'apparition de deux autres vaisseaux, The Vanguard et The Diana . Aussitôt M. de Lévis se détermina à lever le siège, par crainte d'être coupé dans sa retraite et de perdre ses magasins; c'était pendant la nuit du 16 mai.

Sexy zombies.


Un rockabilly. Selon moi, le meilleur morceau de Nekromantix.


The stripper mummy's death dance causes shiver and earthquakes
Out of the tomb comes sexy zombies, dead corpses awakes
The restless headless horseman is looking for his hat
A guana smelling witch is eating coffinnails with a bat
Upstairs the frenzy she-devils tempts with wild mad sin, you know
I recommend infernal torment demented bondage are go

Back in that old haunted cathouse
Where everybody used to go - All pleasures were for free
Back in that old haunted cathouse
If only I could turn back time, that's where I would be

Bloody Mary and King Kong is kissing while lost souls cry
Hand in hand watching meteors and stars on the midnight sky
A ghastly crew of wicked men arrive in the batmobile
Klingon's drunk flying their UFO - Oooh, what a thrill

Back in that old haunted cathouse
Where all my friends used to go - All pleasures were for free
Back in that old haunted cathouse
If only I could turn back time, that's where I would be

Back in that old haunted cathouse
Where all my friends used to go - All pleasures were for free
Back in that old haunted cathouse
If only I could turn back time, that's where I would be

Back in that old haunted cathouse
If only I could turn back time, that's where I would be
Back in that old haunted cathouse
If only I could turn back time, that's where I would be

Back in that...(this is where things get a little out of control!)...old haunted cathouse.




samedi 28 avril 2012

En ne votant pas, on reste soi.


J’avais toujours cru que l’abstention était le langage muet dont il convenait de se servir pour indiquer son mépris des lois et de leurs faiseurs. Voter, me disais-je, c’est se rendre complice. On prend sa part des décisions. On les ratifie d’avance. On est de la bande et du troupeau. Comment refuser de s’incliner devant la Chose légiférée si l’on accepte le principe de la loi brutale du nombre ? En ne votant pas, au contraire, il semble parfaitement logique de ne se soumettre jamais, de résister, de vivre en révolte. On n’a pas signé au contrat. En ne votant pas, on reste soi. On vit en homme que nul Tartempion ne doit se vanter de représenter. On dédaigne Tartalacrème. Alors seulement on est souverain, puisqu’on n’a pas biffé son droit, puisqu’on n’a délégué personne. On est maître de sa pensée, conscient d’une action directe. On peut faire fi des parlottes. On évite cette idiotie de s’affirmer contre le parlementarisme et d’élire, au même instant, les membres du parlement.
Je me garderai d’insister. Dans le peuple même on perd la foi : les derniers électeurs ricanent. Le paysan renonce à implorer. L’ouvrier songe à d’autres moyens… Rien de bon n’est sorti de l’Urne. Jamais, pour cause de misère, il n’y eut autant de suicides. Qu’a-t-on fait contre le chômage ? Que n’a-t-on pas fait contre la pensée ? Lois d’exception, lois scélérates… Bientôt, plus que le suffrage, le dégoût sera universel. Je tiens pour prudent de décréter vite le fameux vote obligatoire. Sans cela, au vingtième siècle, je présume que les fonctionnaires seraient seuls en carte d’électeur. Voterait, par ordre, l’état-major. Voteraient aussi les magistrats, les recors [officier de justice] et les gens de police. L’Urne, dont rien n’est sorti de bon, serait la boîte à Pandore — le gendarme.

Zo d'Axa.

Il n'y a qu'un peuple.

Il y a une bourgeoisie de gauche et une bourgeoisie de droite. Il n'y a pas de peuple de gauche ou de peuple de droite, 
il n'y a qu'un peuple.  

Georges Bernanos.


Le papier qui suit, est paru dans l’Humanité du 26 avril 2012.

Je m’appelle Maréchal. Philippe Maréchal. J’habite à Serigny-le-Cocu, dans la Sarthe. On est 231 inscrits. Il y a eu 130 voix pour Marine Le Pen. Dont la mienne. Et j’en suis fier. Je suis « la France invisible ». Ce n’est pas moi qui le dis, c’est Jean-Pierre Pernaut sur TF1. Je suis la France qui travaille, moi. Pas comme tous les assistés. Je vais voter Sarkozy au deuxième tour. Sarkozy a compris le message. Assez d’assistanat. Assez d’Arabes. Assez d’insécurité.
Par exemple, la semaine dernière, au bal du samedi de Trouvallé-le-Minus, le fils Maudru a pissé sur l’orchestre et il s’est battu avec le bassiste. L’insécurité, c’est un drame, je vous dis. Il a fallu faire venir une ambulance du Mans. Oui, il n’y a plus de médecin à Serigny-le-Cocu ni à Trouvallé-le–Minus. Forcément, avec l’insécurité. Il n’y a plus de Poste non plus et ça c’est aussi de la faute à l’insécurité.
Le fils Maudru, toujours, ce voyou. Il est pas immigré, mais c’est tout comme : il vient de Biroute-La-Tondue près de Jouy-en-Consanguine, à 15 bornes. On appelle le bled Biroute-la-Tondue à cause de ce que le village a tondu une fille qu’avait couché avec les Allemands. Faudra penser à tondre celles qu’ont couché avec les Arabes, un jour.

Etc... etc...
Malheureusement, il y en a comme ça de pleine lignes. Et ces lignes, si pauvres soient-elles, me font penser aux propos d'une jeune porte-parole de je ne sais quel organisation de gauche. C'était à la télévision, au moins 6 mois avant la campagne pour les présidentielles. Cette personne, habitant à Paris ou en région parisienne, ne mâchait pas son plaisir pour fustiger les électeurs frontistes, et à travers eux "les bouseux", les "campagnards". Enfin, ces gens, vivant en province et dont le crime est de ne pas voter comme le bien-pensant parisaniste. Ce "bobo", qui depuis 10 ans, a largement dépassé les frontières du XXème et du XIème arrondissements de Paris. Qu'on m'excuse si j'utilise le même terme que le foutriquet à rolex, mais je ne l'ai pas attendu pour médire (avec d'autres intentions que lui) sur cette engeance. De nos jours, contrairement a il y a 10 ans, le terme "bobo" est utilisé à toutes les sauces. Si bien que ce même foutriquet de Sarkozy avait récemment parlé des "bobos du faubourg st-germain". 
De qui voulait-il parler? De quels bobos? Là où il n'y a que, minaillons et dépravées BCBG! LA OU IL N' Y A QUE BOURGEOIS TOUT COURT! Et j'en veux pour preuve que le quartier st-germain à cheval sur le VIème et le VIIème arrondissements ont voté à 45% pour lui au premier tour des présidentielles.


Alors, que dire, quand on voit un quotidien comme l'Humanité, journal qui se veut de gauche donc populaire, casser du sucre sur le peuple des campagnes? Que dire quand un journal (certes de gauche parlementaire, soc-dem post stalinien) injurie ceux qu'ils disent représenter? Et cela en l’affligeant des pires mais trop banales insultes, a savoir "cocu", "consanguin", etc...
A moins que pour ces gens-là, il y ait  un "bon peuple" et un "mauvais peuple". D'un côté, le bon étant (sans doute) celui des banlieues ou des quartiers populaires qu'ils draguent, ne l'ayant plus avec eux entres autres à cause d'un tel comportement discriminatoire. Et de l'autre, le mauvais. Le peuple de province et des campagnes, qui serait selon ces défenseurs de valeurs progressistes, une sorte d'animal débile et avili. 
Le terme de "ruraux", vient aux lèvres. Celui qu'avait lancé en février 1871  Crémieux, le fier communaliste marseillais à l'adresse des députés réactionnaires. Sauf que! Sauf que! Cette expression n'était pas destiné tant aux paysans qu'aux représentants monarchistes et bonapartistes qu'ils avaient envoyés à la chambre des députés. Ce terme ne visait pas la masse des campagnes mais bel et bien ses représentants, hobereaux de la pire espèce. Sauf que, Crémieux, en est mort d'avoir dit ce mot-là. Et la racaille Versaillaise de le fusiller dans le jardin du Prado. Ce qui n'est pas le cas de l'auteur de l'article sorti dans l’Humanité, qui n'a fait que flatter l'élite bien-pensante parisienne en plus d'insulter le peuple des campagnes.
N'est-ce pas la région Bretagne, vielle terre papiste et réactionnaire qui a majoritairement voté à gauche ? N'est-ce pas des petits départements comme la Creuse ou la Dordogne, que n'importe quel parisianiste considère comme le trou du cul du monde, qui ont majoritairement voté à gauche à ces mêmes élections?



Foutre! S'il y a bien cocu et consanguin, c'est des les beaux quartiers de la capitale qu'on les trouvera! Du bon vieux pépé, maréchaliste-biffeton, en passant par son fils, gaulliste d'or et d'argent jusqu'à leurs petits enfants, rejetons cocaïnomanes, élevés  à la cuisse légère et au champagne, jeunesse dorée en plus d'être débauchée. 
Les consanguins, ce sont ceux-là. Cette bourgeoisie parisienne qui ne se mélange pas et qui n'a jamais traversé le périph'. Oui, oui, ceux-là, avec leurs orgies-poudreuses, leurs petite fac de droit, leurs cafés bon teint, leurs particules en noblesse de sous-robe, leurs petites mèches et toute cette merde.

Faudra penser à les tondre, ces catins à l'accent nasale rive gauche, à les pendre ces jeunes seigneurs... les gandins en polo ralph lauren. 
Les têtes voleront! 
Il ne faudra pas oublier de leur casser la gueule, aux intellectuels bouchés, parisianistes traînes-culs et autres grands fermiers de la bonne pensée. 
L'ennemi est là!


Celui qui signe: Un Creusois de Paris.


vendredi 27 avril 2012

Je serai leur David.


Les miens, comme les enfants d’Israël, forment une race persécutée et privée de son héritage. 
Mais je lutte pour leur rendre justice et les libérer de la tyrannie.
Je serai leur David.  

Louis Riel




Kingdom coming... The year of Jubilo.




Say, darkies, hab you seen de massa, wid de muffstash on his face,
Go long de road some time dis mornin', like he gwine to leab de place?
He seen a smoke way up de ribber, whar de Linkum gunboats lay;
He took his hat, and lef' berry sudden, and I spec' he's run away!

De massa run, ha, ha! De darkey stay, ho, ho!
It mus' be now de kindom coming, an' de year ob Jubilo!

He six foot one way, two foot tudder, and he weigh tree hundred pound,
His coat so big, he couldn't pay the tailor, an' it won't go halfway round.
He drill so much dey call him Cap'n, an' he got so drefful tanned,
I spec' he try an' fool dem Yankees for to tink he's contraband.

De darkeys feel so lonesome libbing in de loghouse on de lawn,
Dey move dar tings into massa's parlor for to keep it while he's gone.
Dar's wine an' cider in de kitchen, an' de darkeys dey'll have some;
I s'pose dey'll all be cornfiscated when de Linkum sojers come.

De obserseer he make us trouble, an' he dribe us round a spell;
We lock him up in de smokehouse cellar, wid de key trown in de well.
De whip is lost, de han'cuff broken, but de massa'll hab his pay;
He's ole enough, big enough, ought to known better dan to went an' run away.