La francisation du meeting en metingue est un délice de langage que l'on doit ici au grand parolier Maurice Mac-Nab, sans pour autant affirmer que l'expression soit de lui. Peut-être est-elle tout simplement argotique, car on la retrouve dans la chanson "Plus de patrons !" d'Aristide Bruant.
La chanson de Mac-Nab s'inspire des grandes grèves de Vierzon, qui ont eu lieu en 1886. Zéphyrin Camélinat, ancien ouvrier graveur, "l'honneur du pays" dans la chanson est le même qui fut directeur de la Monnaie sous la Commune et élu député de la Seine en octobre 1885. Émile Basly était un ancien mineur, élu député du Pas-de-Calais en octobre 1885.
La chanson de Mac-Nab s'inspire des grandes grèves de Vierzon, qui ont eu lieu en 1886. Zéphyrin Camélinat, ancien ouvrier graveur, "l'honneur du pays" dans la chanson est le même qui fut directeur de la Monnaie sous la Commune et élu député de la Seine en octobre 1885. Émile Basly était un ancien mineur, élu député du Pas-de-Calais en octobre 1885.
Camélinat, ouvrier bronzeur sous le second empire. |
Camélinat sous la IIIème république. |
Cette version qui donne un peu dans le musette est beaucoup moins bonne que celle de Marc Ogeret dans son disque "Chansons contre". Jugez mes salauds !
Le Grand métingue du
métropolitain.
C’était hier, samedi, jour de
paie
Et le soleil se levait sur nos
fronts ;
J’avais déjà vidé plus d’un’
bouteille
Si bien qu’ j’m’avais jamais
trouvé si rond.
V’là la bourgeois’ qui rappliqu’
devant l’ zingue :
« Brigand, qu’ell’ dit, t’as donc
lâché l’ turbin ? »
Oui, que j’ réponds, car je vais
au métingue,
Au grand métingu’ du métropolitain
!
Oui, que j’ réponds, car je vais
au métingue,
Au grand métingu’ du
métropolitain !
Les citoyens, dans un élan
sublime,
Étaient venus guidés par la
raison.
À la porte, on donnait vingt-cinq
centimes,
Pour soutenir les grèves de
Vierzon.
Bref, à part quat’ municipaux qui
chlinguent
Et trois sergots déguisés en
pékins,
J’ai jamais vu de plus chouette
métingue,
Que le métingu’ du métropolitain
!
J’ai jamais vu de plus chouette
métingue,
Que le métingu’ du métropolitain
!
Y avait Basly, le mineur
indomptable,
Camélinat, l’orgueil du pays…
Ils sont grimpés tous deux sur
une table,
Pour mettre la question sur le
tapis.
Mais tout à coup on entend du
bastringue,
C’est un mouchard qui veut fair’
le malin,
Il est venu pour troubler le
métingue,
Le grand métingu’ du
métropolitain !
Il est venu pour troubler le
métingue,
Le grand métingu’ du
métropolitain !
Moi j’ tomb’ dessus, et pendant
qu’il proteste,
D’un grand coup d’poing j’y
renfonc’ son chapeau ;
Il déguerpit sans demander son
reste,
En faisant signe aux quat’
municipaux ;
À la faveur de c’que j’étais
brind’zingue
On m’a conduit jusqu’au poste
voisin…
Et c’est comm’ça qu’a fini le
métingue,
Le grand métingue du
métropolitain !
Et c’est comm’ça qu’a fini le
métingue,
Le grand métingue du métropolitain
!
Peuple français, la Bastille est
détruite,
Et y a z’encor des cachots pour
tes fils !…
Souviens-toi des géants de
quarante-huit
Qu’étaient plus grands qu’ ceuss’
d’au jour d’aujourd’hui
Car c’est toujours l’pauvre
ouvrier qui trinque,
Mêm’ qu’on le fourre au violon
pour un rien…
C’était tout d’ même un bien
chouette métingue,
Que le métingu’ du métropolitain
!
C’était tout d’ même un bien
chouette métingue,
Que le métingu’ du métropolitain
!
"Plus de Patrons!" ici chanté par Marc Ogeret.
"Plus de Patrons!" ici chanté par Marc Ogeret.
J'suis républicain socialisse,
Compagnon, radical ultra,
Revolutionnaire, anarchisse,
Eq' coetera... Eq' coetera...
Aussi j'vas ans tous les
métingues,
jamais je n'rate un' réunion,
Et j'pass' mon temps chez les
mann'zingues
Ousqu'on prêch' a révolution.
C'est vrai que j'comprends pas
grand'chose
A tout c'qu'y dis'nt les
orateurs,
Mais j'sais qu'i's parl'nt pour
la bonne cause
Et qu'i's tap'nt su' les
exploiteurs.
Pourvu qu'on chine l'ministère,
Quon engueule d'Aumale et Totor
Et qu'on parl' de fout' tout par
terre! ..
J'applaudis d'achar et d'autor.
C'est d'un' simplicité biblique
D'abord faut pus d'gouvernement,
Pis faut pus non pus
d'République,
Pus d'Sénat et pus d'Parlement,
Pus d'salauds qui vit à sa guise,
Pendant qu'nous ont un mal de
chien...
Pus d'lois, pus d'armé', pus
d'église,
Faut pus d'tout ça... faut pus de
rien !
Alors c'est nous qui s'ra les
maîtres,
C'est nous qui f'ra c'que nous
voudrons,
Y'aura pus d'chefs, pus
d'contremaîtres,
pus d'directeurs et pus d'patrons
!
Minc' qu'on pourra tirer sa
flemme,
On f'ra tous les jours el' lundi
!
Oui... mais si n'y a pus
d'latronspéme,
Qui qui f'ra la paye l'sam'di ?
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