Maxime Vuillaume, à Genève en 1871. |
MES CAHIERS ROUGES SOUS LA COMMUNE. Toux ceux qui s'intéressent de près ou de loin au mouvement communaliste de 1871, ont croisé ce titre.
L'on-t-ils lu?
Qui sait encore, qu'en passant devant le numéro 9 de la rue du Sommerard, le rez-de-chaussée servait de poste aux gardes nationaux du 248ème bataillon pendant le 1er siège et la Commune?
A l'étage habitait Maxime Vuillaume.
De nos jours la devanture comme tout le vieux quartier latin est envahi par les épiciers du moule-bites de cyclisme au mousqueton de grimpeur.
Quelle misère!
A l'étage habitait Maxime Vuillaume.
De nos jours la devanture comme tout le vieux quartier latin est envahi par les épiciers du moule-bites de cyclisme au mousqueton de grimpeur.
Quelle misère!
Ce quartier où hier encore, les librairies fleurissaient de toutes parts et que cette saleté de vieux campeur a tué!
Là, où les étudiantes ricaines aux jambes aux hormones de poulet vont s'éclater dans les pubs à cocktails, des hommes vivaient comme des chiens!
Ce quartier de la Maub', et ces venelles tenant du coupe gorge où les maçons de la Creuse s'entassaient dans les garnis qu'on retrouvait de la rue Boutebrie, rue des Carmes, rue des anglais et qui s'étaient engagés en masse dans le 248ème bataillon. Unité rouge qui si elle n'a pas combattu contre les prussien, a fait son devoir contre les versaillais. Au point que ceux-ci humilièrent ces ouvriers combattants, qui avaient en charge la défense de la barricade de la place (saint)Michel, en enfonçant des bouteilles dans la bouche des cadavres...
Là, où les étudiantes ricaines aux jambes aux hormones de poulet vont s'éclater dans les pubs à cocktails, des hommes vivaient comme des chiens!
Ce quartier de la Maub', et ces venelles tenant du coupe gorge où les maçons de la Creuse s'entassaient dans les garnis qu'on retrouvait de la rue Boutebrie, rue des Carmes, rue des anglais et qui s'étaient engagés en masse dans le 248ème bataillon. Unité rouge qui si elle n'a pas combattu contre les prussien, a fait son devoir contre les versaillais. Au point que ceux-ci humilièrent ces ouvriers combattants, qui avaient en charge la défense de la barricade de la place (saint)Michel, en enfonçant des bouteilles dans la bouche des cadavres...
C'est là qu'on en revient à Maxime Vuillaume, qui évoque dans ses CAHIERS ROUGES, cette scène de barbarie militaire pendant les combats de la semaine sanglante. Ce jour où Paris s'est vu piétiné par Versailles et qui depuis, ne l'a plus jamais lâché.
Paru à l'origine dans les cahiers de la quinzaine, de notre citoyen de la révolution et de la grâce Charles Péguy, réédités encore sous formes de cahiers chez Oldenforff si je ne dis pas trop de conneries, MES CAHIERS ROUGES est depuis sorti sous forme de livre.
D'abord en 1953, au Club Français du Livre avec un préface de
Claude Roy. Jolie couvrante jaune reproduisant une affiche comuneuse. Hélas, on a expurgé le texte de quelques cahiers, la mise en page est limite.
Il faut attendre 1971 et le centenaire de la Commune pour qu'une meilleure édition voit le jour chez Albin Michel, toujours incomplète malheureusement, mais de bien meilleure facture.
En 1999, c'est l'excellente collection Babel qui s'y colle, en éclipsant toujours certains achiers, avec une couverture tout au moins aussi décalée et bizarre que la préface de Gérard Guéguan ( qui a fait mieux depuis avec son excellente biographie-roman de Jean Fontenoy ).
Signalons qu'en 2010, Nabu Press, cet éditeur ricain qui réédite sous forme de fac-similés nombres d'ouvrages rares, chers... s'y est mis aussi.
Heureusement pour nous, Maxime Jourdan ( auteur d'un bouquin excellent sur le journal LE CRI DU PEUPLE de Vallès, d'une réédition du dictionnaire de l'argot attribué au même insurgé et de son TABLEAU DE PARIS ) a l'année dernière, pour le 140ème anniversaire des évènements, fait rééditer une version "inédite" des CAHIERS ROUGES. Inédite ? Le terme peut paraître impropre, mais cependant, il n y en a pas d'autres puisque cette fois, les cahiers sont repris dans leur intégralité, annotés, et merveilleusement indexé ( ce qui est indispensable pour un ouvrage de référence comme celui-ci ). Celle-là est paru aux éditions de la découverte. C'est du lourd, du bon, la pagination, la maquette, la mise en page se prête parfaitement à l'esprit originale des cahiers autrefois paru à la quinzaine.
En bref, Maxime Jourdan a fait d'une lecture indispensable, d'un livre incontournable... une édition parfaite ( avec la préface de Descaves) aussi indispensable qu'incontournable. Et nous l'en remercions, pour les journées qu'il a passé aux archives, et à toutes ses nuits blanches qui redonne aux CAHIERS ROUGES la place qu'ils méritent.
Pour ceux qui confondent encore la Commune avec les "indignés" babacoolisants, gauchisant, boboisants et consorts, contentez vous des misérables bulletins que les Amis de la Commune font paraître et qui n'apportent rien au débat historique ni politique, sinon de confondre la dernière révolution du XIXième siècle français avec leurs évier post-stalinien et néo soc-dem où Dombrowski serait un sans papier, Louise Michel une intermittente du spectacle et Varlin un permanent de la CGT.
Il s'agit dans ses CAHIERS ROUGES de l'histoire, glanée de témoins en témoins, de la Commune du peuple, d'une génération estudiantine, socialiste révolutionnaire, républicaine, proudhonienne ou blanquiste ( selon les cas ) avec la définition de ces termes, contemporaines aux évènements et non aux fantasmes actuels. Elle apparaît avec la plume de Vuillaume dans une forme quasi journalistique ( mais mieux vaut être quasi, que quasi-modo n'est ce pas? ), sous cette forme si française de la chronique et qui va des souvenirs du premiers siège contre les prussiens, à fuite de Paris, son exil en Suisse, en passant par des anecdotes non dénuées d’intérêt, à ses liens avec les plus éminents membres ou acteurs de la Commune dont la création du Père Duchêne avec Vermersch et Humbert. C'est impossible à décrire comme ça, mais subitement je pense à la petite cantinière de la garde nationale, à la cour martiale du Luxembourg, aux égarements racheliens de Vermersch, à Rigault sirotant sa grenadine avant d'aller à la mort, à ses portraits de Roullier , Protot ou du vieux Razoua fumant la pipe et dégustant son absinthe blanche dans la misère de son exil helvétique.
Baissez le rideau devant la mascarade Mélanchonienne! Les tribuns vivent, meurent doucement. Le peuple, lui, est immortel!
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