samedi 24 mars 2012

Abd El-Kader عبد القادر بن محي الدين


J'ai vu hier la maison des canons avec lesquels on renverse les remparts (Musée d'artillerie); je vois aujourd'hui la machine (l'imprimerie) avec laquelle on renverse les rois. Ce qui en sort ressemble à la goutte d'eau venue du ciel : si elle tombe dans le coquillage entrouvert, elle produit la perle; si elle tombe dans la bouche de la vipère, elle produit le venin.

Abd El-Kader, 1852, dans Abd El-Kader sa vie politique et militaire, d'Alexandre Bellemare, Hachette, 1863.

Et nos chevaux blancs ? C'est la monture des princes.Quand l'aurore se montre, ils font pâlir la lune d'effroi.


Lui, l'homme fauve du désert,

Lui, le sultan né sous les palmes,
Le compagnon des lions roux,
Le hadji farouche aux yeux calmes,
L'émir pensif, féroce et doux ;

Lui, sombre et fatal personnage
Qui, spectre pâle au blanc burnous,
Bondissait, ivre de carnage,
Puis tombait dans l'ombre à genoux ;

Qui, de sa tente ouvrant les toiles,
Et priant au bord du chemin,
Tranquille, montrait aux étoiles
Ses mains teintes de sang humain ;

Qui donnait à boire aux épées,
Et qui, rêveur mystérieux,
Assis sur des têtes coupées,
Contemplait la beauté des cieux ;

Châtiments (1853), Victor Hugo



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