vendredi 6 avril 2012

TOLEDO 1936.


Quelques rares photos du siège de l'Alcazar de Tolède. 

Dans cette série de clichés, peu ou visiblement pas de miliciens anarcho-syndicalistes de la CNT. On peut en distinguer au moins un, reconnaissable à son calot peint aux couleurs de la vieille confédération, en rouge et noir. Des miliciens, parfois jeunes, parfois un peu plus vieux de l'UGT ( syndicat socialiste) ou du peut-être du PCE dont le fameux ou tristement célèbre "Quinto Regimiento" de Lister a combattu à Tolède. Ils sont reconnaissables à leurs foulards rouges. 
Des miliciennes aussi. Beaucoup prennent la pose. Il doit s'agir soit d'un moment d'accalmie ou d'un secteur nettoyé et que les balles des assiégés de l'Alcazar ne peuvent atteindre. La plupart portent le calot de l'armée régulière espagnole, avec quelques fois le nom de l'unité ou un sigle peint à la peinture rouge ou blanc (UHP, Unios Hermanos Proletarios). Sur certains de ces calots on peut distinguer le symbole de la faucille et du marteau, sur un autre une sorte d'aigle (???). En tout cas il s'agit bien de membres d'une milice populaire d'obédience communiste.
Quelques miliciens, arborent le casque réglementaire de l'armée espagnole qui ressemble au casque allemand.
Y sont mêlés des membres de la Guardia de Asalto, les gardes d'assauts, force de police urbaine créer par les socialistes avant la guerre civile pour disposer d'une unité de sécurité républicaine contrairement à la Garde Civile, essentiellement rurale et réactionnaire. A l'instar des miliciens, ils portent un mono, sorte de bleu de travail, d'un bleu très sombre dont les pattes de collets sont ornées de grenades blanches et le calot bleu au passepoil blanc qui est une sorte de tenue " de campagne" allégé. Normalement les gardes d'assauts, portent une casquette plate (un officier en porte une près d'une barricade), une vareuse qui forme un ensemble homogène, élégant et moderne. L'un d'entre eux a enfilé un brassard aux couleurs républicaines rouge or et mauve. Peut-être pour se distinguer de la minorité des gardes d'assauts (surtout dans le sud), qui se sont ralliés au coup d'état des Nationaux.
Il existait alors trois forces de police, la vielle Garde Civile qui s'est largement rallié au "Golpe", bien que certains soient restés fidèles à la république. La garde d'assaut, à tendance socialiste, dont certains éléments, peu nombreux ont rejoints les nationaux. Et enfin les carabiniers, sortes de douaniers, qui s'est divisé dans les deux camps.
Sur ces photos, tous sont équipés du mauser espagnol, du brelage qui va avec et pour certains des pochettes à grenades Laffite. Les "Dinamiteros" dont l'un d'entre eux est coiffé d'un chapeau souple de l'armée d'afrique est chargé de grenades et semble s'escrimer à en jeter depuis l'intérieur d'une maison délabré.
On peut également voir les barricades de sacs hachés par les balles, celles moins communes formés de selles sûrement récupérés dans une écurie de cadets de l'Alcazar. Enfin on peut apercevoir un blindé, équipé d'une mitrailleuse hotchkiss, dont l'équipage est sûrement ces miliciens sans brelage qui se reposent au soleil. A noter un membre de l'armée régulière resté fidèle à la république, un sous-officier, qui souvent s'épuisait à commander des miliciens motivés mais sans expérience militaire...
Les combats autour de l'Alcazar furent terribles pour les deux camps. Essentiellement pour les assiégés qui souffraient de la chaleur, du manque d'eau et de vivres, mais aussi pour les assiégeants, qui devaient escalader les ruines sous le feu ennemi pour approcher le bâtiment occupés par les nationaux.

































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