jeudi 5 avril 2012

Les Raids Fenians.


La plupart des raiders Fenians, qui ont pris part aux incursions contre la Canada, étaient des anciens combattants de la guerre civile américaine. En général ceux-ci portaient leurs anciens uniformes ( en écrasante majorité de l'ancienne armée de l'Union mais aussi de l'ex armée confédéré) avec des vêtements civils. De ce fait c'étaient des hommes rompus à l’épreuve du feu ( au contraire des milices canadiennes), et extrêmement motivés par la cause qui les animaient

L'Irish Republican Brotherhood (IRB) avait été créé en 1858 en Irlande puis aux États-Unis (La fraternité de Fénian étant l'aile américaine du mouvement). Il s'agissait d'une puissante organisation révolutionnaire laïque dont le but était d'engager la lutte armée contre la Grande-Bretagne afin d'établir en Irlande "une république démocratique indépendante". Le nom Fenian, est lui même dérivé de Na Fianna ou Na Fianna Éireann, guerriers mythiques de Finn Mac Cumaill vers le IIIe siècle ap. J.-C.
On retreouve cette appellation, mais de manière péjorative, de la part des unionistes d'Irlande du Nord pour désigner les républicains irlandais d'une manière générale. On l'entend également dans l'ouest de l'Écosse en en visant les irlandais vivant en Ecosse, notamment les supporters du Celtic FC.

Le terme Fenians exprimé "une haine intense et indéfectible envers la monarchie et l'oligarchie de Grande-Bretagne." (et je les comprend!)


En 1866, la Fraternité des Fenians a mené trois incursions militaires au Canada. Avec de nombreux vétérans américains d'origine irlandaise de la guerre de Sécession dans leurs rangs, les Fenians avaient décidés de s'emparer des territoires britannique en Amérique du Nord et de proclamer une République d'Irlande. Ils espéraient que leurs raids encouragerait les États-Unis à suivre avec d'autres troupes régulières en vue qui aurait pu élargir sa frontière nord comme elle 'lavait fait avec le Mexique au sud, voire à l'annexion de l'ensemble du Canada.

Pendant la guerre civile américaine, les tensions furent tendus entre les États-Unis et la Grande-Bretagne. Celle-ci, bien u'ayant déclaré après sa neutralité dans le conflit, avait permis le passage d'émissaire Confédérés diplomates sur des navires britanniques. L'hostilité américaine à la Grande-Bretagne a augmenté en octobre 1864. Il semble que l'origine de cette crise soit venu d'une bande confédérée, qui après avoir dévalisé la banque de St.Albans au Vermont, volèrent des chevaux, mirent le feu aux maisons, avant de se réfugier au Canada. dans la presse américaine, de nombreuses voix appelaient à une invasion. C'est dans cette optique qu'en 1865, un mouvement éphémère a appelé à des attaques pures et simples pour annexer le Canada . Certains ont même imaginer s'unir aux confédérés pour envahir le Canada!


Le plan d'attaque, conçu par le secrétaire de la guerre des Fenians qui avait été servi au sein de l'armée Unioniste au cours de la guerre civile, a appelé à de multiples invasions: à travers la frontière du Vermont et du Canada; de Malone et de Potsdam à New York pour les villes canadiennes de Cornwall et Prescott, puis vers le nord à Ottawa et à Montréal; sur le lac Michigan et le lac Huron à Stratford. Enfin de s’emparer  d'un terminal ferroviaire important, de prendre le contrôle des voies qui permettrait à terme de s’emparer de Toronto. Les Fenians avait quelque raison de croire que le gouvernement américain serait  grâce à ces succès en passe de reconnaître une république irlandaise sur le sol britannique capturé. Cela en escomptant que le gouvernement américain, soucieux de ne pas se mettre à dos les électeurs américains d'origine irlandaise, reconnaissent le fait accompli.


La première opération des Fenians a eu lieu 1866.
Le commandant fénien John O'Neill et ses troupes traversèrent la rivière Niagara et affrontèrent une brigade de la milice canadienne près de Ridgeway le 2 juin 1866. Les 800 soldats d'O'Neill se surnommèrent eux-mêmes l'Irish Republican Army (IRA), et il est avéré que certains de leurs uniformes avaient des boutons qui portaient ces initiales pour la première fois .Plusieurs centaines d'autres Fenians (les sources canadiennes avancent le chiffre de trois mille) restèrent coincés sur l'autre rive aux États-Unis, empêchés dans leur tentative de traversée par l'arrivée du USS Michigan, navire de guerre américain.



La milice canadienne, composée de volontaires motivés mais inexpérimentés et n'ayant reçu qu'un entraînement sommaire, était désavantagée face aux soldats Fenians. Ceux-là, de rudes irlandais ayant combattu sur tous les front de la guerre de sécession. Après une longue marche nocturne et appuyé par d'autres unités de la province qui les avaient rejoints, les Canadiens se dirigèrent à l'aube sur Ridgeway, un petit hameau à l'ouest du fort Érié où étaient rassemblés les Fenians.   
Alors que les miliciens Canadiens se protégèrent derrière des abatis construits dans la précipitation, les Fenians montèrent à l'assaut à la diable, sans aucune préparation d'artillerie. Ils culbutèrent sans difficultés les canadiens qui purent néanmoins se retirer avec leurs morts et leurs blessés.


En fait, faut de soutien, les Fenians étaient condamnés à rester sur leurs poisitions avant de retourner sur le lac Erié. Une autre escarmouche s'ensuivit qui eut pour conclusion la reddition d'un autre petit groupe de la milice locale qui s'était positionné à l'arrière des irlandais.
Finalement, après avoir pris en compte qu'aucun renfort ne pouvait traverser la rivière ainsi que l'approche de troupes importantes composées de miliciens et de soldats britanniques, les Fenians décidèrent de retourner à Buffalo. Ils furent interceptés par le USS Michigan et furent désarmés par la marine américaine.

Il y eu toutefois d'autres combats la même année comme le Raid sur Pigeon Hill, dans le comté de Mississquoi en 1870 puis le "raid Pemina" en 1871. A chaque fois, malgré la grande valeur combative des soldats Fenians, ces incursions furent contrés par des troupes canadiennes toujours plus nombreuses et plus aguerries.

La menace de raids Fenians a subsisté au Cnada tout au long des années 180 et jusque dans les années 1890. De nombreux projets d’invasions furent projetés sans jamais aboutir.








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