Juin 2009 ou 2010, 2010 je crois. Un après-midi, je pars à la quête des tombes de communeux présents sur le site du cimetière du Père Lachaise.
Je commence par Jules Vallès, le plus proche de l'entrée sud. En fait ce n'est pas si simple, car le vieil insurgé ne repose pas près d'une allée mais en plein milieu d'autres tombeaux. En cherchant un peu on l'a, on le trouve. Le buste altier domine la sépulture, quelques fleurs...
Plus loin, en fait juste à côté repose le chevalier rouge, je parle de Gustave Flourens, assassiné par un capitaine de Gendarmerie et dont le nom ne mérite pas de figurer ici même si j'en connais un qui aimerais bien connaître son prénom. C'est une sépulture familiale, sobre, qui borde l'allée. Ici repose donc l'idole de Belleville.
Il me faut trouver Charles Deslescluze, le vieux publiciste jacobin, ce coeur malade mais si fier que le feu Versailleux foudroya sur la barricade du boulevard Voltaire. Ce n'est guère aisé. Je cherche, je fouine, aidé par le guide de Jean Braire "Sur les traces des communards".
Enfin je trouve, la tombe de Delscluze domine le flanc d'un mamelon du cimetière. Hélas, le nom est presque effacé, illisible.
Il me faut aller plus loin. De ce côté, au-delà des tombes, ça sent le blanquiste.
Voilà, je ne me suis pas trompé. Le "général" Eudes repose ici.
Non, loin du disciple... le maître. En fait "le vieux". Louis Auguste Blanqui. L'homme politique, le révolutionnaire, le militant le plus intègre et le plus pure à mes yeux. Il gît là... simplement, drapé et sous une couronne de fleurs.
Un peu plus loin, mais là, c'est facile, je tombe sur Victor Noir. Le journaliste de La Marseillaise, abattu comme un chien en 1869 par Pierre-Napoléon Bonaparte, de la même race assassine que son parent l'empereur Badinguet. Sa tombe est jeté à même le sol où repose une sculpture qui représente le journaliste habillé.
Là, le tombeau de Cournet, féroce résistant au coup d'état du 2 décembre, collaborateur au journal républicain Le Réveil et élu de la Commune de Paris en 1871.
Je ne pouvais passer là sans saluer André Gill, l'illustrateur au talent incomparable. L'ami de Vallès, de Cattelain, de tant d 'autres.
Plus loin, Eugène Pottier, élu de la Commune et auteur de L'Internationale.
Impossible de trouver Frankel, cet artisan -bijoutier juif hongrois qui fut lui aussi membre de la Commune. Il est dans la partie isarelite du cimetière. Décidément non, je ne le trouverais pas. Je descend jusqu'au mur...
Une pensée pour Benoit Malon, le vieux révolutionnaire des Batignolles.
Walery Wroblewski, polonais indomptable, commandant des forces fédérés entre Ivry et Arceuil qui pendant la semaine sanglante, retint quelques temps les lignards sur la butte aux Cailles avant de se replier sur la rive droite pour continuer le combat.
Gustave Lefrançais aussi repose près du mur, lui, élu par le peuple du IVème arrondissement à la Commune et futur collaborateur d'Elisée Reclus.
Merci pour ce site. Je viens de lire "Souvenirs d'un révolutionnaire" de Gustave Lefrançais. Je vais aller voir du côté du Père Lachaise. J'habite dans le 20°.
RépondreSupprimerLe guide Jean Braire n'est pas inutile, si vous le trouvez sur internet, il n'est pas si cher... sinon bonne chance car il y en a encore quelques uns à qui je n'ai pas rendu visite.
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