LA GARDE NATIONALE DE LA SEINE
Les deux sièges - 1870-1871.
Avertissement: En ce qui concerne les documents présentés (photos cdv, papiers, peintures, dessins etc...), il y a de tout! J'ai puisé partout! Dans des livres, des sites, des collections particulières y compris la mienne. Je n'ai pas eu le réflexe de noter de quel site provient tel photo ou tel papier. Mais qu'une chose soit clair, ce n'est pas parce qu'une personne possède ou achete une photo, qu'il en a la paternité! Les photographes, les dessinateurs ou les typographes, auteurs authentiques de ces documents, sont pour la plupart morts depuis bien longtemps! Toute cette iconographie relative à la garde nationale, au siège de Paris et à la Commune, du fait qu'elle touche à l'histoire nationale, sociale, militaire, appartient à tout le monde! Il ne s'agit ici que de partage d'informations, pas de vol ou de récupération. Ainsi mes propres documents présentés sur cette page sont naturellement libre de droits... je n'en suis pas l'auteur!!! Je les ai juste dénichés ici et là, en brocante ou autre. Dites qu'elles sont à vous, utilisez-les pour un site historique sans m'en faire part, reproduisez-les et vendez-les, je m'en cogne! Faites en ce que vous voulez je m'en branle!
LA GARDE NATIONALE EN 1870.
Organisation. ▬ Après les premiers échecs en Lorraine et en Alsace, le Gouvernement impérial avait décidé de réorganiser la garde nationale sur les bases de la loi de 1851 ; puis la loi du 12 août avait assuré à cette réforme une application très étendue.
A Paris, en vertu des dispositions précédentes, le nombre des bataillons avait été porté de 51 à 60 et leur effectif fixé à 1.500 hommes. Mais le Gouvernement impérial, peu confiant dans ces bataillons, ne se hâtait pas de les armer, et le 21 août, le général TROCHU écrivait au Ministre de l'Intérieur que l'opinion publique ne comprenait pas l'hésitation du Gouvernement à armer la garde nationale. Lui-même en était, au contraire, partisan et considérait « qu'il y avait un véritable danger à ne pas prendre aujourd'hui une mesure qui sera commandée dans quelques jours par la gravité des événements ».
Le Gouvernement de la Défense nationale partagea la manière de voir du général TROCHU, et décida d'augmenter le nombre des bataillons ; dès le 6 septembre, une circulaire du Ministre de l'Intérieur ordonna la création, dans la garde nationale de la Seine, de 60 bataillons nouveaux à l'effectif, comme les anciens, de 1.500 hommes formés en 8 compagnies. Ces unités devaient être recrutées dans chaque arrondissement par les soins d'une commission de seize membres, nommée par le maire et chargée de dresser la liste des citoyens à incorporer. Aussitôt qu'un bataillon était ainsi constitué, le maire devait faire procéder à l'élection des officiers, sous-officiers et caporaux ; le chef de bataillon élu, emportant alors le procès-verbal de formation, devait se rendre à l'état-major de la garde nationale de la Seine où un bon pour la distribution des armes lui était immédiatement délivré.
Dans la circulaire du 6 septembre, il n'était pas dit explicitement qu'il fût nécessaire d'être électeur pour
devenir garde national et cependant il semble que cette condition était considérée comme indispensable par le Gouvernement, car, dans une circulaire de la veille relative à l'élection des cadres de la garde nationale, le Ministre de l'Intérieur avait écrit : « Les gardes nationaux de Paris, c'est-à-dire tous les électeurs inscrits sur les listes électorales, sont convoqués ..... ». D'ailleurs, comme on avait limité à 1.500 le nombre des hommes à incorporer dans chaque bataillon, les commissions nommées par les maires pouvaient égaliser les effectifs, limiter les admissions quand ces effectifs étaient atteints, et choisir jusqu'à un certain point les hommes à incorporer.
Dans la précipitation des événements et de la constitution des bataillons, les commissions ne purent tenir compte de ces restrictions. Chacun demandait à être armé et l'allocation d'une solde journalière, fixée à 1 fr. 50 par le décret du 12 septembre, augmenta encore les demandes d'enrôlement. L'engouement fut tel que le Gouvernement ne crut pas, tout d'abord, devoir résister au développement de cette troupe. Le chiffre de 120 bataillons, fixé par le décret du 6 septembre, fut de beaucoup dépassé, sans qu'un nouveau décret fût intervenu. Le 30 septembre, il avait été créé 194 bataillons nouveaux ce qui, avec les 60 anciens, portait le nombre des unités à 254. Certains bataillons avaient été formés avec le personnel de quelques industries ou grandes administrations, tels, par exemple, le bataillon de la Banque de France (qui sous la Commune et bien qu'il fut sujet à caution par les communeux eux-mêmes, resta en faction à la Banque de France, ne prenant aucune part à la lutte ni d'un côté ni de l'autre), les bataillons de la Compagnie du gaz, des Petites Voitures, des Omnibus, des Chemins de fer de l'Est, du Nord, d'Orléans, etc. Les effectifs de ces 254 bataillons étaient des plus divers et allaient de 350 à 2.600 hommes. Enfin, les éléments qui les composaient avaient une valeur physique et surtout morale très variable.
Le développement exagéré du nombre de ces bataillons, les difficultés créées par leur commandement déterminèrent enfin le Ministre de l'Intérieur à interdire, le 1er octobre, la formation de toute nouvelle unité.
Organisation. ▬ Après les premiers échecs en Lorraine et en Alsace, le Gouvernement impérial avait décidé de réorganiser la garde nationale sur les bases de la loi de 1851 ; puis la loi du 12 août avait assuré à cette réforme une application très étendue.
A Paris, en vertu des dispositions précédentes, le nombre des bataillons avait été porté de 51 à 60 et leur effectif fixé à 1.500 hommes. Mais le Gouvernement impérial, peu confiant dans ces bataillons, ne se hâtait pas de les armer, et le 21 août, le général TROCHU écrivait au Ministre de l'Intérieur que l'opinion publique ne comprenait pas l'hésitation du Gouvernement à armer la garde nationale. Lui-même en était, au contraire, partisan et considérait « qu'il y avait un véritable danger à ne pas prendre aujourd'hui une mesure qui sera commandée dans quelques jours par la gravité des événements ».
Le mot d'ordre par Robida. |
Le Gouvernement de la Défense nationale partagea la manière de voir du général TROCHU, et décida d'augmenter le nombre des bataillons ; dès le 6 septembre, une circulaire du Ministre de l'Intérieur ordonna la création, dans la garde nationale de la Seine, de 60 bataillons nouveaux à l'effectif, comme les anciens, de 1.500 hommes formés en 8 compagnies. Ces unités devaient être recrutées dans chaque arrondissement par les soins d'une commission de seize membres, nommée par le maire et chargée de dresser la liste des citoyens à incorporer. Aussitôt qu'un bataillon était ainsi constitué, le maire devait faire procéder à l'élection des officiers, sous-officiers et caporaux ; le chef de bataillon élu, emportant alors le procès-verbal de formation, devait se rendre à l'état-major de la garde nationale de la Seine où un bon pour la distribution des armes lui était immédiatement délivré.
Le dessinateur Robida pendant le siège de Paris par... Robida. |
Dans la circulaire du 6 septembre, il n'était pas dit explicitement qu'il fût nécessaire d'être électeur pour
devenir garde national et cependant il semble que cette condition était considérée comme indispensable par le Gouvernement, car, dans une circulaire de la veille relative à l'élection des cadres de la garde nationale, le Ministre de l'Intérieur avait écrit : « Les gardes nationaux de Paris, c'est-à-dire tous les électeurs inscrits sur les listes électorales, sont convoqués ..... ». D'ailleurs, comme on avait limité à 1.500 le nombre des hommes à incorporer dans chaque bataillon, les commissions nommées par les maires pouvaient égaliser les effectifs, limiter les admissions quand ces effectifs étaient atteints, et choisir jusqu'à un certain point les hommes à incorporer.
L'instruction de la garde nationale par Robida. |
Dans la précipitation des événements et de la constitution des bataillons, les commissions ne purent tenir compte de ces restrictions. Chacun demandait à être armé et l'allocation d'une solde journalière, fixée à 1 fr. 50 par le décret du 12 septembre, augmenta encore les demandes d'enrôlement. L'engouement fut tel que le Gouvernement ne crut pas, tout d'abord, devoir résister au développement de cette troupe. Le chiffre de 120 bataillons, fixé par le décret du 6 septembre, fut de beaucoup dépassé, sans qu'un nouveau décret fût intervenu. Le 30 septembre, il avait été créé 194 bataillons nouveaux ce qui, avec les 60 anciens, portait le nombre des unités à 254. Certains bataillons avaient été formés avec le personnel de quelques industries ou grandes administrations, tels, par exemple, le bataillon de la Banque de France (qui sous la Commune et bien qu'il fut sujet à caution par les communeux eux-mêmes, resta en faction à la Banque de France, ne prenant aucune part à la lutte ni d'un côté ni de l'autre), les bataillons de la Compagnie du gaz, des Petites Voitures, des Omnibus, des Chemins de fer de l'Est, du Nord, d'Orléans, etc. Les effectifs de ces 254 bataillons étaient des plus divers et allaient de 350 à 2.600 hommes. Enfin, les éléments qui les composaient avaient une valeur physique et surtout morale très variable.
Le développement exagéré du nombre de ces bataillons, les difficultés créées par leur commandement déterminèrent enfin le Ministre de l'Intérieur à interdire, le 1er octobre, la formation de toute nouvelle unité.
Pour sa gestion administrative,
la Garde nationale du département de la Seine est subordonnée hiérarchiquement
au 1er bureau de la division de l’administration générale et départementale et
au 4ème bureau de la 1ère division de la préfecture de la Seine. En période de
guerre, la Garde nationale est subordonnée sur le plan opérationnel à
l’état-major de la Place de Paris.
L’état-major général.
Une vue de l'état-major de la garde nationale de la Seine à Paris pendant la Commune. |
L’état-major général est installé
22, place Vendôme (IIe arrondissement). Il se compose d’un groupe de officiers,
parmi lesquels un commandant supérieur, qui a le grade de général de division ,
et d’un état-major d’officiers supérieurs portant les grades de colonels,
lieutenants- -colonels, chefs d’escadrons et de capitaines. Cette structure de
commandement a autorité et coordonne l’activité de six grands services :
-L’intendance
militaire: L’intendance est encadrée par un intendant et trois sous-intendants
. Sa mission est de veiller à l’équipement et au ravitaillement des bataillons.
-Le
service de santé : Il est dirigé par un inspecteur général, trois chirurgiens principaux et quatre
chirurgiens majors . Ce service prend en charge les problèmes médicaux et
contrôle les chirurgiens de bataillons. Ce service sera quasiment inopérant
pendant le siège de Paris.
-Le
jury de révision : Le jury se compose d’un président, d’un vice-président, de
deux rapporteurs et de deux secrétaires, tous officiers supérieurs . Le jury
statue sur l’aptitude du garde au service. Pour la période qui nous concerne,
les jurys sont placés sous l’empire des articles 25 à 33 de la loi du 13 juin
1851. A partir du 12 août 1870, les jurés sont d’un nombre égal à celui des
légions (20). Leur liste est dressée par la préfecture de la Seine sur
présentation faite par les mairies d’arrondissement. Les jurés doivent
impérativement savoir lire et écrire et être âgés de plus de 25 ans . Dans
chacune de ces légions, un juré titulaire est désigné par le sort sur une liste
de 25 gardes nationaux . La présidence du jury de révision est confiée à un
juge de paix qui se substitue aux cadres nommés de l’état-major de la Garde
nationale . Lorsque le jury siège, son quorum est de 7 membres. A partir du 27
septembre 1870, il n’existe plus qu’un jury pour toute la Garde nationale ,
alors que la milice compte presque 300 000 hommes en armes.
-Le
magasin central de l’armement : Il est situé dans la mairie du VIIIe
arrondissement, 11, rue d’Anjou Saint Honoré. Il s’agit du dépôt central des
armes de la Garde nationale. Les autres armes sont déposées dans les mairies
d’arrondissement. C’est à la mairie que les gardes prennent leurs armes
lorsqu’ils sont en service.
-Le
magasin central d’habillement : Il est placé sous l’autorité de deux officiers
qui s’occupent de la gestion des deux
magasins de fournitures, sis, 12, rue
d’Anjou Saint-Honoré et 22, rue de l’Odéon. Le magasin central de
l’habillement et de l’équipement est aussi signalé dans la mairie du 10ème
arrondissement, rue du Faubourg Saint Martin. Il y a probablement eu plusieurs
dépôts .
-Le bureau de l’état-major
général : Trois officiers dirigent
quatre bureaux : le secrétariat, le service, la discipline et la comptabilité.
Ce sont les bureaux centraux de l’état-major, notamment pour ce qui concerne le
service, la solde et la comptabilité. C’est probablement dans ce bureau que
siège les conseils d’administration des légions/subdivisions dont la tâche est de présenter à la
préfecture de la Seine l’état des dépenses et les pièces justificatives à
fournir pour la gestion financière .
-La
maison d’arrêt : La maison d’arrêt est située 5, rue de Boulainvilliers, à
Auteuil (devenu le quartier d’Auteuil en 1860). Son directeur est en 1870, M.
Van Heddeghem . A compter du 27 septembre 1870, les gardes nationaux sont
placés en matière disciplinaire (et pour les délits majeurs) sous l’autorité
des conseils de guerre . Pendant le siège, des maisons disciplinaires seront
utilisées au siège des secteurs ; elles
sont remplacées en février 1871 par la prison de la Petite Roquette.
En résumé, l’état-major général supervise le
fonctionnement quotidien des services et des unités de la milice citoyenne.
L’activité des officiers d’état-major se divise en deux catégories : le service
ordinaire – qu’ils exercent à tour de rôle
- et le service extraordinaire. Le premier, qui représente le service quotidien,
se limite aux activités de gestion administrative courantes et pour les
capitaines de garde, un service de veille et de contrôle des postes placés sous
leur responsabilité. Le service extraordinaire correspond à la mise en
activité de la Garde lors d’événements exceptionnels, c’est-à-dire les revues,
voire les troubles de l’ordre public . La particularité de l’état-major général
est également de disposer d’un conseil de famille . Ce conseil, à l’échelon de
l’état-major, serait une création de la Seconde
République. Un arrêté du 25 février 1851, signé du général de brigade Foltz,
chef d’état-major, général des Gardes nationales de la Seine, en fixe les
compétences administratives. La particularité de ce groupement d’officier est
l’usage de la nomination par l’élection des membres qui le compose. L’activité
de ce conseil consiste, selon le préambule des statuts du 25 février 1851, à «
veiller à l’honneur, à la dignité et aux intérêts du corps » . Ce conseil est
composé de dix membres , dont un président, élu par les officiers de
l’état-major réunis en assemblée générale et les autres officiers par les
électeurs de grade identique (article 1er des statuts du 28 avril 1870).
L’activité du conseil est principalement centrée sur la gestion comptable de la
caisse de l’état-major, le paiement des amendes des conseillers absents et
l’étude des candidatures nouvelles aux admissions à l’état-major ou au conseil.
Ce conseil est à distinguer des conseils de famille.
Armement. ▬ L'armement de toutes ces unités se fit avec d'autant plus de hâte que l'on croyait qu'une attaque de vive force serait dirigée contre la place et que la surexcitation générale augmentait au fur et à mesure que l'ennemi approchait.
On peut affirmer que, dès le 19 septembre, jour de l'investissement, plus de 200.000 gardes nationaux étaient armés. Ceux-ci avaient reçu une grande partie des armes apportées par les 100.000 mobiles
départementaux auxquels le fusil Chassepot avait été distribué après leur arrivée à Paris. En même temps, on leur avait distribué des armes des modèles les plus divers. On peut toutefois classer ces
armes en deux catégories :
1° Des fusils à tir rapide (presque en totalité fusils à tabatière), entrant pour un tiers environ dans
l'armement total ;
2° Des armes se chargeant par la bouche (une moitié de ces armes étaient des fusils rayés à balle oblongue et l'autre moitié des fusils lisses à balle sphérique.
Autant que possible, on donna à chaque bataillon un armement uniforme, mais cette règle ne fut pas toujours suivie, étant donnée la précipitation au milieu de laquelle les distributions furent faites. C'est ainsi que, dans certaines unités, on trouva à la fois des fusils lisses et des armes à tir rapide (remingtons, sniders, chassepots), ces dernières cependant en très faible quantité. Le colonel CHAPER cite un bataillon, le 207e, qui avait 1.228 fusils à percussion rayés, 307 à tabatière, 52 carabines Minié, 150 fusils à percussion lisses, 4 carabines de dragons. D'après le colonel CHAPER également, on aurait distribué en octobre, 4 fusils Remington par bataillon.
Sans tenir compte du petit nombre de carabines à tabatière, des fusils chassepots, sniders et remingtons, qui avaient tous une cartouche spéciale, différente, on voit que les munitions de la garde nationale, pour la masse des armes, étaient de trois espèces différentes et se composaient :
1° de cartouches pour fusils et carabines à tabatière ;
2° de cartouches à balle oblongue particulière pour fusil rayé se chargeant par la bouche ;
3° de cartouches à balle sphérique pour le fusil lisse. L'armement de
la garde nationale était donc varié, ce qui était un grand vice, et, de plus, il exigeait l'emploi de munitions différentes, ce qui était encore un plus grand défaut.
Certains affirment qu'il fut délivré un nombre d'armes plus élevé que l'effectif des bataillons ne le comportait. Ce qui est sûr par contre c'est qu'en janvier, certains bataillons dits "dangereux" parce que à recrutement populaires ou réputés "rouges" n'avaient toujours pas d'armes!!!
Logement, groupement et emploi. ▬ Les gardes nationaux n'étaient pas casernés. Ils restaient, en principe, chez eux. On les rassemblait en des points déterminés, lorsqu'il en était besoin.
L'arrêté du 8 septembre, créant les commandements des neuf secteurs de l'enceinte, comportait une répartition dans chacun d'eux de tous les bataillons de la garde nationale « formés ou à former ». Les chefs de bataillon ne devaient recevoir pour le service de guerre que les ordres du commandant de leur secteur.
La garde nationale était ainsi, dès le début du siège, affectée uniquement à la garde des remparts et au service intérieur de la place. Elle avait pour mission de s'opposer à toute attaque de vive force que l'ennemi aurait pu diriger contre la place. Son rôle primordial fut donc un rôle défensif. Plus tard, on songea à l'utiliser pour les opérations offensives. Le 17 octobre, parut à l'Officiel un décret en date du 16, ordonnant la formation, dans chaque bataillon, d'une compagnie de volontaires; quatre compagnies
réunies devaient former un bataillon de guerre.
Certains ont pu dire que les enrôlés n'abondèrent pas. C'est sans compter les nombreuses pétitions de gardes nationaux demandant à marcher contre l'ennemi. Ces pétitions adressées à Clément-Thomas furent ignorées par lui-même ou par son administration. Elles étaient pourtant signés par des ouvriers patriotes qui avaient fait l'armée. Cette tentative d'organisation échoua, en partie, à cause du défaut de précision du décret sur les services demandés à ces troupes et aussi encore une fois, parce qu'on se méfiait de voir des ouvriers armés ou trop motivés.
Le 9 novembre, parut enfin un décret disposant que chacun des bataillons armés fournirait quatre compagnies de guerre, dont le recrutement, l'effectif et le commandement étaient prévus.
Les hommes valides des catégories ci-dessous devaient fournir les effectifs des compagnies de guerre :
1° Volontaires de tout âge ;
2° Célibataires ou veufs sans enfants, de 20 à 35 ans ;
3° Célibataires ou veufs sans enfants, de 35 à 45 ans ;
4° Hommes mariés ou pères de famille de 20 à 35 ans :
5° Hommes mariés ou pères de famille de 35 à 45 ans.
Pour comprendre les dispositions de ce décret, il faut savoir que la loi du 10 août avait été imparfaitement appliquée à Paris.
Cette loi avait d'abord rappelé dans l'armée tous les anciens militaires de 20 à 35 ans, célibataires ou veufs sans enfants. Plus tard, on avait rappelé aussi sous les drapeaux les jeunes gens de la deuxième partie du contingent qui avaient déjà reçu, les années précédentes, un commencement d'instruction
militaire.
Un point de vue humoristique mais non moins critique sur le désarmement de la garde nationale. |
Armement. ▬ L'armement de toutes ces unités se fit avec d'autant plus de hâte que l'on croyait qu'une attaque de vive force serait dirigée contre la place et que la surexcitation générale augmentait au fur et à mesure que l'ennemi approchait.
On peut affirmer que, dès le 19 septembre, jour de l'investissement, plus de 200.000 gardes nationaux étaient armés. Ceux-ci avaient reçu une grande partie des armes apportées par les 100.000 mobiles
départementaux auxquels le fusil Chassepot avait été distribué après leur arrivée à Paris. En même temps, on leur avait distribué des armes des modèles les plus divers. On peut toutefois classer ces
armes en deux catégories :
1° Des fusils à tir rapide (presque en totalité fusils à tabatière), entrant pour un tiers environ dans
l'armement total ;
2° Des armes se chargeant par la bouche (une moitié de ces armes étaient des fusils rayés à balle oblongue et l'autre moitié des fusils lisses à balle sphérique.
Autant que possible, on donna à chaque bataillon un armement uniforme, mais cette règle ne fut pas toujours suivie, étant donnée la précipitation au milieu de laquelle les distributions furent faites. C'est ainsi que, dans certaines unités, on trouva à la fois des fusils lisses et des armes à tir rapide (remingtons, sniders, chassepots), ces dernières cependant en très faible quantité. Le colonel CHAPER cite un bataillon, le 207e, qui avait 1.228 fusils à percussion rayés, 307 à tabatière, 52 carabines Minié, 150 fusils à percussion lisses, 4 carabines de dragons. D'après le colonel CHAPER également, on aurait distribué en octobre, 4 fusils Remington par bataillon.
Sans tenir compte du petit nombre de carabines à tabatière, des fusils chassepots, sniders et remingtons, qui avaient tous une cartouche spéciale, différente, on voit que les munitions de la garde nationale, pour la masse des armes, étaient de trois espèces différentes et se composaient :
1° de cartouches pour fusils et carabines à tabatière ;
2° de cartouches à balle oblongue particulière pour fusil rayé se chargeant par la bouche ;
3° de cartouches à balle sphérique pour le fusil lisse. L'armement de
la garde nationale était donc varié, ce qui était un grand vice, et, de plus, il exigeait l'emploi de munitions différentes, ce qui était encore un plus grand défaut.
Certains affirment qu'il fut délivré un nombre d'armes plus élevé que l'effectif des bataillons ne le comportait. Ce qui est sûr par contre c'est qu'en janvier, certains bataillons dits "dangereux" parce que à recrutement populaires ou réputés "rouges" n'avaient toujours pas d'armes!!!
Fusil "Chassepot" et son sabre-baïonnette. Le fourreau en 1870 était couleur acier. Il fut repeint en noir au tout début de la IIIème république mais après la guerre! |
Carabine Minié. |
Fusil "à Tabatière." |
Fusil Remigton. |
Le fusil 1822 t bis, simple fusil "à piston". |
Fusil Snider. |
Logement, groupement et emploi. ▬ Les gardes nationaux n'étaient pas casernés. Ils restaient, en principe, chez eux. On les rassemblait en des points déterminés, lorsqu'il en était besoin.
L'arrêté du 8 septembre, créant les commandements des neuf secteurs de l'enceinte, comportait une répartition dans chacun d'eux de tous les bataillons de la garde nationale « formés ou à former ». Les chefs de bataillon ne devaient recevoir pour le service de guerre que les ordres du commandant de leur secteur.
La garde nationale était ainsi, dès le début du siège, affectée uniquement à la garde des remparts et au service intérieur de la place. Elle avait pour mission de s'opposer à toute attaque de vive force que l'ennemi aurait pu diriger contre la place. Son rôle primordial fut donc un rôle défensif. Plus tard, on songea à l'utiliser pour les opérations offensives. Le 17 octobre, parut à l'Officiel un décret en date du 16, ordonnant la formation, dans chaque bataillon, d'une compagnie de volontaires; quatre compagnies
réunies devaient former un bataillon de guerre.
Certains ont pu dire que les enrôlés n'abondèrent pas. C'est sans compter les nombreuses pétitions de gardes nationaux demandant à marcher contre l'ennemi. Ces pétitions adressées à Clément-Thomas furent ignorées par lui-même ou par son administration. Elles étaient pourtant signés par des ouvriers patriotes qui avaient fait l'armée. Cette tentative d'organisation échoua, en partie, à cause du défaut de précision du décret sur les services demandés à ces troupes et aussi encore une fois, parce qu'on se méfiait de voir des ouvriers armés ou trop motivés.
Le 9 novembre, parut enfin un décret disposant que chacun des bataillons armés fournirait quatre compagnies de guerre, dont le recrutement, l'effectif et le commandement étaient prévus.
Les hommes valides des catégories ci-dessous devaient fournir les effectifs des compagnies de guerre :
1° Volontaires de tout âge ;
2° Célibataires ou veufs sans enfants, de 20 à 35 ans ;
3° Célibataires ou veufs sans enfants, de 35 à 45 ans ;
4° Hommes mariés ou pères de famille de 20 à 35 ans :
5° Hommes mariés ou pères de famille de 35 à 45 ans.
Pour comprendre les dispositions de ce décret, il faut savoir que la loi du 10 août avait été imparfaitement appliquée à Paris.
Cette loi avait d'abord rappelé dans l'armée tous les anciens militaires de 20 à 35 ans, célibataires ou veufs sans enfants. Plus tard, on avait rappelé aussi sous les drapeaux les jeunes gens de la deuxième partie du contingent qui avaient déjà reçu, les années précédentes, un commencement d'instruction
militaire.
Les subdivisions
L’état-major dispose d’officiers
intercesseurs entre ses services, les dix subdivisions et le régiment de cavalerie . Ces cadres
siègent dans les bureaux de l’état-major et sont regroupés au sein d’un
état-major spécifique . Les subdivisions se répartissent en subdivisions intra
muros et extra-muros . Lors de
l’extension de la Ville en 1860, le nombre des bataillons resta invariable,
mais les bataillons des communes annexées ont été intégrés dans les subdivisions
intra muros. Néanmoins, et ceci pour des raisons politiques et sociales, les
quartiers populaires ne sont pas organisés en compagnies de gardes nationaux.
Au sein de chaque subdivision, le major dirige tout ce qui concerne
l’administration et la comptabilité. Le major dirige l’adjudant major de
semaine de la subdivision et rend compte de son activité au chef de
l’état-major général .
Les bataillons
Les bataillons sont répartis dans
chacune des subdivisions, puis dans chacun des secteurs de défense à partir
d’août 1870 .
Chaque secteur est, sous le siège des prussiens, dirigé par un
officier supérieur de l’armée de terre ou de la Marine auquel est adjoint un
état-major. Les secteurs coupent la ville en tranche égales du centre vers la
périphérie et se répartissent comme suit (indication du numéro et de la
localisation du secteur, de son chef, de son siège et des bataillons
subordonnés) :
1er secteur, Bercy, général
Faron, quartier général , 25, rue Michel Bizot, 14e, 48e, 49e, 50e, 51e, 52e,
53e, 56e, 73e, 93e, 94e, 95e, 96e, 99e, 121e, 122e, 126e, 150e, 162e, 182e,
183e, 198e, 199e, 200e, 210e, 212e, 254e.
2e secteur, Belleville, général
Caillier, 79, rue Haxo (lieu de l’exécution des otages le 27 mai 1871), 27e,
30e, 31e, 54e, 55e, 57e, 58e, 63e, 65e, 66e, 67e, 68e, 74e, 76e, 80e, 86e, 87e,
88e, 89e, 123e, 130e, 135e, 138e, 140e, 141e, 144e, 145e, 159e, 172e, 173e,
174e, 180e, 190e, 192e, 194e, 195e, 201e, 204e, 205e, 206e, 208e, 209e, 211e,
213e, 214e, 218e, 219e, 232e, 233e, 234e, 236e, 237e, 239e, 240e, 241e.
3e secteur, la Villette, amiral
Bosse, marché aux bestiaux, rue d’Allemagne, 9e, 10e, 23e, 24e, 25e, 26e, 28e,
29e, 62e, 107e, 108e, 109e, 110e, 114e, 128e, 137e, 143e, 147e, 153e, 157e,
164e, 167e, 170e, 175e, 179e, 186e, 188e, 191e, 197e, 203e, 224e, 230e, 231e,
238e, 242e, 246e.
4e secteur, Montmartre, amiral
Cosnier, 105, avenue de Saint Ouen, 6e, 7e, 11e, 32e, 34e, 36e, 61e, 64e, 77e,
78e, 79e, 116e, 117e, 124e, 125e, 129e, 142e, 152e, 154e, 158e, 166e, 168e,
169e, 189e, 215e, 216e, 220e, 225e, 228e, 229e, 235e, 245e, 247e, 252e,253e,
256e, 258e.
5e secteur, les Ternes, amiral du
Quilio, 74, avenue Mac Mahon, 2e, 3e, 8e, 33e, 35e, 37e, 70e, 90e, 91e, 92e,
100e, 111e, 112e, 113e, 132e, 148e, 149e, 155e, 171e, 181e, 196e, 207e, 222e,
223e, 227e, 244e, 257e, 259e, 260e, Rueil, Argenteuil, Versailles, Le Pecq
(bataillons de gardes nationaux réfugiés de la banlieue).
6e secteur, Passy, amiral
Fleuriot de Langle, château de la Muette, 1er, 4e, 5e, 12e, 13e, 38e, 39e, 69e,
71e, 72e, 221e, 226e, Sêvres, Saint Cloud.
7e secteur, Vaugirard, amiral de
Montagnac, gare de ceinture de Vaugirard, 15e, 17e, 41e, 45e, 47e, 81e, 82e,
105e, 106e, 127e, 131e, 156e, 165e, 178e, 187e.
8e secteur, Montparnasse, amiral
Méquet, 93, avenue d’Orléans, 16e, 18e, 19e, 20e, 40e, 43e, 46e ,83e, 84e, 85e,
103e, 104e, 115e, 136e, 146e, 193e, 202e, 217e, 243e, 249e.
9e secteur, les Gobelins, amiral
de Challié, 75, avenue d’Italie, 21e, 22e, 42e, 44e, 59e, 60e, 97e, 98e, 101e,
102e, 118e, 119e, 120e, 133e, 134e, 151e, 160e, 161e, 163e, 176e, 177e, 184e,
185e, 248e, 251e.
Garde Nationaux de garde sur les remparts. |
Chaque bataillon correspond à un quartier ou à un îlot
d’habitation précis appartenant théoriquement
à un même arrondissement. Les bataillons se composent d’un état-major,
d’un conseil d’administration , d’un conseil de famille et d’un nombre variable de compagnies. Les
compagnies sont composées de 100 à 250 gardes, sauf les compagnies de guerre
dont l’effectif est strictement limité à 125 baïonnettes. Il existe différentes
catégories de bataillons : des bataillons spécialisés (génie, génie
auxiliaire), des bataillons de marche ou de guerre (qui résultent de l’application de l’arrêté
de l’état-major général de la Garde nationale de la Seine du 19 octobre 1870
portant la création des compagnies de volontaires) et des compagnies de
vétérans pour les gardes ayant atteint la limite d’âge pour l’incorporation.
C'est dans cette unité que nous retrouvons aussi Paul Decœur ancien élève à l’École Polytechnique (examen à Paris, grade sergent en 1859) et promu élève à l’École des ponts et chaussées le 1er novembre 1861. Pendant le siège de Paris il a pris part à la défense de la capitale comme capitaine au 2e Bataillon de la Légion du Génie auxiliaire de la Garde Nationale de la Seine. Pas indifférent à la politique de son temps, il n'a pas fui Paris lors de de la Commune, puisqu'il y est resté en son domicile. Nous ne pouvons pas affirmer s'il a simplement sympathisé avec le mouvement communaliste mais il est certain qu'après ces événements il est rester sans travailler pendant presque un an.
Les maçons de la Creuse, très nombreux à Paris à l'époque se sont engagés en masse au sein de la Garde Nationale. On en retrouve certains dans le génie auxiliaire, où leur savoir faire aide aux fortifications des remparts et des barricades. Certains le quitteront à la fin du siège et au début de la Commune, pour rejoindre les formations plus classiques de la garde nationale.
L'uniforme consistait en un vêtement noir ou bleu avec deux haches de sapeur en croix, en drap rouge, sur la manche gauche, un képi en drap bleu avec deux haches en sautoir sur le bandeau. Les insignes
des grades étaient placés sur le bas des manches, en tresse dorée pour les officiers et les sous-officiers, en laine rouge pour les caporaux. Les hommes étaient armés de la carabine Minié.
La cavalerie est regroupée en escadrons et l’artillerie en batteries et batteries auxiliaires. Pierre-Henri Zaidman a relevé dans le XIVe arrondissement l’existence de compagnies de dépôt, celles-ci correspondent, selon la terminologie militaire, aux compagnies à l’instruction – et par conséquent non opérationnelle – mais ayant une existence légale. Celles-ci devaient dans la pratique guère se distinguer des compagnies sédentaires.
Le Personnel auxiliaire du génie. ▬ Les travaux à exécuter dans Paris étaient si considérables et le personnel du génie, officiers et troupes, si restreint qu'il fallut songer, comme pour l'artillerie, à se
procurer un personnel auxiliaire. On décida d'abord d'utiliser les ressources que pouvaient présenter les grands services de l'État ou de la Ville. Bientôt, l'initiative privée offrit d'autres éléments et
successivement se formèrent les corps ci-après.
Le Corps auxiliaire du génie militaire. ▬ Le 9 août, jour de la proclamation de l'état de siège, le préfet de
la Seine, sur demande du Ministre de la Guerre, chargeait les ingénieurs du service municipal de l'exécution des plans étudiés par les officiers du génie militaire pour fermer les fortifications de Paris.
Le service était immédiatement organisé et réparti entre trois ingénieurs en chef et onze ingénieurs ordinaires, chargés chacun d'un arrondissement avec le nombre nécessaire de conducteurs, piqueurs et chefs cantonniers. Ce personnel s'accrut dans la suite par l'arrivée d'ingénieurs des Ponts et Chaussées et des Mines du département de la Seine et des départements voisins. Le préfet confia la haute direction de ce service à un inspecteur général des Ponts et Chaussées, M. ALPHAND.
Le 24 août, un décret instituait officiellement ce service sous le nom de « Corps auxiliaire du génie »
comprenant:
1° Un état-major ;
2° Une section d'ouvriers de corps d'état, divisée en six compagnies fortes de 100 à 150 hommes ;
3° Une section de sapeurs du génie, divisée également en six compagnies fortes de 150 à 250 hommes.
Ce corps était aux ordres du général du génie de CHABAUD La TOUR. Les ouvriers qui en faisaient partie recevaient, en temps d'activité, une solde réglée d'après la série des prix de la Ville de Paris. M.ALPHAND fur nommé commandant en premier, M. VIOLLET-LEDUC commandant en second.
En septembre, le corps comprenait douze compagnies, dont six d'ouvriers d'état : maçons, charpentiers, serruriers, forgerons, plombiers, etc., et six de sapeurs terrassiers. Neuf de ces compagnies étaient affectées aux secteurs de l'enceinte et trois restaient en réserve à l'Hôtel de Ville. L'effectif de chacune d'entre elles étaient à cette époque d'environ 250 hommes.
Dès le 4 septembre, six de ces unités étaient employées sur les chantiers. Elles comprenaient un nombre relativement important de gradés. Plusieurs étaient commandées par des architectes très habiles qui sacrifièrent quelquefois la solidité à l'élégance, que, cependant, les travaux entrepris ne comportaient pas.
Ce corps, malgré les services incontestables qu'il rendit, ne laissa pas que de causer quelques mécomptes qui occasionnèrent d'assez nombreux froissements entre ses collaborateurs et les officiers
du génie militaire.
On retrouve dans le Tableau de l'Effectif des Compagnies de Guerre de la 1re Compagnie de marche du 1er Bataillon de la Légion du Génie auxiliaire de la Garde Nationale de la Seine, daté de 15 et 16 novembre 1870, cote D2R4/49 des Archives de Paris, Eugène Viollet-le-Duc, domicilié au 15 de la rue de Laval, qui apparaît comme un simple soldat (sapeur n.º 86)...
procurer un personnel auxiliaire. On décida d'abord d'utiliser les ressources que pouvaient présenter les grands services de l'État ou de la Ville. Bientôt, l'initiative privée offrit d'autres éléments et
successivement se formèrent les corps ci-après.
Le Corps auxiliaire du génie militaire. ▬ Le 9 août, jour de la proclamation de l'état de siège, le préfet de
la Seine, sur demande du Ministre de la Guerre, chargeait les ingénieurs du service municipal de l'exécution des plans étudiés par les officiers du génie militaire pour fermer les fortifications de Paris.
Le service était immédiatement organisé et réparti entre trois ingénieurs en chef et onze ingénieurs ordinaires, chargés chacun d'un arrondissement avec le nombre nécessaire de conducteurs, piqueurs et chefs cantonniers. Ce personnel s'accrut dans la suite par l'arrivée d'ingénieurs des Ponts et Chaussées et des Mines du département de la Seine et des départements voisins. Le préfet confia la haute direction de ce service à un inspecteur général des Ponts et Chaussées, M. ALPHAND.
Le 24 août, un décret instituait officiellement ce service sous le nom de « Corps auxiliaire du génie »
comprenant:
1° Un état-major ;
2° Une section d'ouvriers de corps d'état, divisée en six compagnies fortes de 100 à 150 hommes ;
3° Une section de sapeurs du génie, divisée également en six compagnies fortes de 150 à 250 hommes.
Ce corps était aux ordres du général du génie de CHABAUD La TOUR. Les ouvriers qui en faisaient partie recevaient, en temps d'activité, une solde réglée d'après la série des prix de la Ville de Paris. M.ALPHAND fur nommé commandant en premier, M. VIOLLET-LEDUC commandant en second.
En septembre, le corps comprenait douze compagnies, dont six d'ouvriers d'état : maçons, charpentiers, serruriers, forgerons, plombiers, etc., et six de sapeurs terrassiers. Neuf de ces compagnies étaient affectées aux secteurs de l'enceinte et trois restaient en réserve à l'Hôtel de Ville. L'effectif de chacune d'entre elles étaient à cette époque d'environ 250 hommes.
Dès le 4 septembre, six de ces unités étaient employées sur les chantiers. Elles comprenaient un nombre relativement important de gradés. Plusieurs étaient commandées par des architectes très habiles qui sacrifièrent quelquefois la solidité à l'élégance, que, cependant, les travaux entrepris ne comportaient pas.
Ce corps, malgré les services incontestables qu'il rendit, ne laissa pas que de causer quelques mécomptes qui occasionnèrent d'assez nombreux froissements entre ses collaborateurs et les officiers
du génie militaire.
On retrouve dans le Tableau de l'Effectif des Compagnies de Guerre de la 1re Compagnie de marche du 1er Bataillon de la Légion du Génie auxiliaire de la Garde Nationale de la Seine, daté de 15 et 16 novembre 1870, cote D2R4/49 des Archives de Paris, Eugène Viollet-le-Duc, domicilié au 15 de la rue de Laval, qui apparaît comme un simple soldat (sapeur n.º 86)...
Toutefois, nous savons que l'architecte
Viollet-le-Duc fut commandant en second, avec le titre de lieutenant-colonel du
Corps auxiliaire du Génie dès 24 août 1870 et lieutenant-colonel de la Légion
du Génie auxiliaire de la Garde Nationale de la Seine, divisée en deux
bataillons, dès 7 novembre 1870...
Ainsi, il ne pouvait pas être un soldat
(sapeur) en novembre 1870!?!
Il y a un autre architecte Eugène
Viollet-le-Duc, son fils (né vers 1835) ... Cependant, Viollet-le-Duc fils fut
lieutenant en premier de la 4ème Compagnie du Corps auxiliaire du Génie dès 24
août 1870, nommé officier d'ordonnance en décembre.
L'architecte Viollet-le-Duc père
a commandé un bataillon de 7 Compagnies de la Légion du Génie auxiliaire (4
compagnies de marche du 1er Bataillon + 3 compagnies de marche du 2ème
Bataillon), attachée à la 2ème armée de Paris du général Tripier, commandant du
génie, pendant la bataille de Champigny (de 28 novembre à 4 décembre)...
Le bataillon spécial de Viollet-le-Duc a
campé en arrière de la redoute de la Faisanderie (le 29 novembre), où nous
pouvons trouver Anatole France et Calmettes, dans la 1er Compagnie du 20e
Bataillon de la 7ème Légion du Génie de la Garde Nationale mobilisée...
Selon les indications de
Viollet-le-Duc, dans son rapport, les cadres de la Légion du Génie de la Garde
Nationale de la Seine étaient formés d'ingénieurs civils des Arts et
Manufactures, architectes, entrepreneurs et ingénieurs des Ponts et
Chaussées...
Le 1er bataillon était commandé
par le chef de bataillon l'entrepreneur Delatour et le 2ème bataillon par le
chef de bataillon l'ingénieur des Ponts et Chaussées Rozat de Mandres...
C'est dans cette unité que nous retrouvons aussi Paul Decœur ancien élève à l’École Polytechnique (examen à Paris, grade sergent en 1859) et promu élève à l’École des ponts et chaussées le 1er novembre 1861. Pendant le siège de Paris il a pris part à la défense de la capitale comme capitaine au 2e Bataillon de la Légion du Génie auxiliaire de la Garde Nationale de la Seine. Pas indifférent à la politique de son temps, il n'a pas fui Paris lors de de la Commune, puisqu'il y est resté en son domicile. Nous ne pouvons pas affirmer s'il a simplement sympathisé avec le mouvement communaliste mais il est certain qu'après ces événements il est rester sans travailler pendant presque un an.
Les maçons de la Creuse, très nombreux à Paris à l'époque se sont engagés en masse au sein de la Garde Nationale. On en retrouve certains dans le génie auxiliaire, où leur savoir faire aide aux fortifications des remparts et des barricades. Certains le quitteront à la fin du siège et au début de la Commune, pour rejoindre les formations plus classiques de la garde nationale.
L'uniforme consistait en un vêtement noir ou bleu avec deux haches de sapeur en croix, en drap rouge, sur la manche gauche, un képi en drap bleu avec deux haches en sautoir sur le bandeau. Les insignes
des grades étaient placés sur le bas des manches, en tresse dorée pour les officiers et les sous-officiers, en laine rouge pour les caporaux. Les hommes étaient armés de la carabine Minié.
Génie auxiliaire de la Garde Nationale. Officier. |
La cavalerie est regroupée en escadrons et l’artillerie en batteries et batteries auxiliaires. Pierre-Henri Zaidman a relevé dans le XIVe arrondissement l’existence de compagnies de dépôt, celles-ci correspondent, selon la terminologie militaire, aux compagnies à l’instruction – et par conséquent non opérationnelle – mais ayant une existence légale. Celles-ci devaient dans la pratique guère se distinguer des compagnies sédentaires.
Tableau des bataillons par arrondissements en 1870-71 à Paris, cliquez pour agrandir. |
Il existe aussi une garde civique
pour les citoyens non inscrits dans la Garde nationale, qui sont souvent des
banlieusards, et parfois des réfractaires. La garde civique est chargée du
service des incendies, de la surveillance des points de distribution alimentaire
et des rondes. Elle est structurée par îlot d’habitation.
Les classes sociales sont un
outil de compréhension des événements parisiens de 1870-1871. Au-delà des
classes se pose aussi le problème d’une conception du peuple, et plus
particulièrement du peuple de Paris, mais ceci dépasse le cadre de notre
analyse historiographique et archivistique. Néanmoins, une typologie de bataillons est envisageable :
- Le
bataillon « bourgeois » : essentiellement les bataillons anciens hérités du
Second Empire et les nouveaux bataillons levés dans les quartiers aisés.
L’examen de ces unités, notamment ceux du XVIe et du Ve arrondissements, fait
apparaître l’existence d’un recrutement de personnes plus modestes. Le 38e
bataillon du XVIe arrondissement regroupe notamment des ouvriers maçons,
probablement venus de province et travaillant aux travaux d’aménagement
parisiens. L’exemple de ce bataillon est des plus significatifs, puisque les
ouvriers sont essentiellement regroupés
dans les compagnies de guerre, en raison de la solde, et les gardes « bourgeois
» dans les compagnies sédentaires, les moins exposées au feu des Prussiens.
- Le
bataillon mixte : il correspond à un bataillon recruté dans un quartier où
cohabitent des îlots de population riche et modeste. Par exemple, un quartier
où les grands boulevards ont été haussmanisés et où résident une population à
forts revenus dans des immeubles en pierre et où les artères perpendiculaires
regroupent une population modeste dans des immeubles en brique. L’historien
Robert TOMBS a examiné les gardes nationaux du quartier de Bonne-Nouvelle, mais
cette étude peut par exemple être élargie au quartier des Batignolles ou bien
encore au chevauchement du quartier Mouffetard et de la rue Monge.
- Le
bataillon populaire : c'est-à-dire le bataillon recruté dans les quartiers
pauvres et populaires, principalement dans les arrondissements périphériques.
- Le
bataillon « corporatiste » : c’est-à-dire l’unité défendant des intérêts
particuliers (compagnies de l’octroi, des chemins de fer, de la Banque de
France, etc.).
→ Les unités politiques : Les
unités à forte coloration politique sont identifiées dans les livres
d’histoire, les témoignages et les archives et cette grille de lecture peut
être superposée à l’analyse sociologique. Elle permettrait de dégager des
profils de gardes nationaux au sein de chacun des bataillons :
·Le garde attentiste, neutraliste ou
touche-la-solde, c’est-à-dire le Parisien qui suit les événements et ne s’est
engagé que pour assurer sa subsistance et celle de sa famille.
·Le garde républicain modéré.
·Le garde rallié au gouvernement de Versailles, resté ou non à Paris.
·Le garde rallié au gouvernement de Versailles, resté ou non à Paris.
·Le garde national fédéré, rallié ou
ayant des sympathies pour le Comité central et la Commune.
·Le garde des sous-comités
d’arrondissement, ou Communard, en lutte pour la défense de sa classe sociale.
L'UNIFORME
Habillement. ▬ D'après la loi de 1851, remise en vigueur par la loi du 12 août 1870, les gardes nationaux devaient s'habiller à leurs frais, mais le Gouvernement reconnut vite que cette mesure était inapplicable, beaucoup de nouveaux incorporés étant sans ressources.
La Mairie de Paris fut chargée de pourvoir à l'habillement de la garde nationale. Étienne ARAGO, maire de Paris, secondé par Charles FLOQUET, son adjoint, organisa ce service. D'après la circulaire du 6 septembre portant création des bataillons nouveaux, l'uniformité de la tenue n'était plus obligatoire ; le type désigné communément sous le nom de vareuse était simplement recommandé.
Des effets nombreux et variés furent, en réalité, distribués, comprenant couvertures, vareuses, pantalons, souliers, ceinturons, képis, cartouchières, porte-baïonnette, ceintures de flanelle, cravates de laine. En sept semaines, malgré l'inexactitude des fournisseurs et des fabricants, malgré la mauvaise qualité de certains produits, malgré les indignes procédés de la spéculation, malgré surtout l'hésitation du commerce à livrer les marchandises, la Mairie centrale fit des distributions complètes à
250.000 hommes.
La gestion de l'habillement dépend en général des mairies d'arrondissement. Pendant la Commune les marchés sont réexaminés par les délégués de la Commune à l’habillement militaire, Lazare, Levy et Evette. Les fournisseurs en viennent à baisser leurs prix (de 6f à 3,75f pour une vareuse, de3,50f à 2,50f pour un pantalon).
Habillement. ▬ D'après la loi de 1851, remise en vigueur par la loi du 12 août 1870, les gardes nationaux devaient s'habiller à leurs frais, mais le Gouvernement reconnut vite que cette mesure était inapplicable, beaucoup de nouveaux incorporés étant sans ressources.
La Mairie de Paris fut chargée de pourvoir à l'habillement de la garde nationale. Étienne ARAGO, maire de Paris, secondé par Charles FLOQUET, son adjoint, organisa ce service. D'après la circulaire du 6 septembre portant création des bataillons nouveaux, l'uniformité de la tenue n'était plus obligatoire ; le type désigné communément sous le nom de vareuse était simplement recommandé.
Des effets nombreux et variés furent, en réalité, distribués, comprenant couvertures, vareuses, pantalons, souliers, ceinturons, képis, cartouchières, porte-baïonnette, ceintures de flanelle, cravates de laine. En sept semaines, malgré l'inexactitude des fournisseurs et des fabricants, malgré la mauvaise qualité de certains produits, malgré les indignes procédés de la spéculation, malgré surtout l'hésitation du commerce à livrer les marchandises, la Mairie centrale fit des distributions complètes à
250.000 hommes.
La gestion de l'habillement dépend en général des mairies d'arrondissement. Pendant la Commune les marchés sont réexaminés par les délégués de la Commune à l’habillement militaire, Lazare, Levy et Evette. Les fournisseurs en viennent à baisser leurs prix (de 6f à 3,75f pour une vareuse, de3,50f à 2,50f pour un pantalon).
Le képi: Absent du texte de 1852 était inconnu dans la Garde Nationale avant 1870. Ce képi est une version allégée et simplifiée du schako modèle 1867 de la Ligne, tout comme le képi des mobiles, sauf que sur celui-ci, la cocarde est absente et doit posséder les attributs spécifiques de la GN.
A savoir: Bandeau, turban et calot sont en drap noir. Cordonnet écarlate y compris celui masquant la couture entre la visière et le bandeau. La visière rectangulaire possède en général le jonc cousu à la manière des officiers de l'armée. Un petit pompon ovoïde en drap noir avec cordonnet écarlate, maintenu dans un gousset pratiqué à l'intérieur du képi avec ouverture sur le devant du calot.
Les chiffres de métal jaune indiquent le numéro du bataillon sur le bandeau, celui de la compagnie sur le pompon. Ce dernier fait défait sur de nombreux képis à l'instar du képi simplifié des mobiles. Au sein des compagnies de Marche, les volontaires se distinguent par le port d'une insigne, cor de chasse ou grenade de cuivre placé sur le bandeau au dessus du numéro. Parfois ( comme au 85eme bataillon ) c'est la lettre "M" qui est placée à la suite du numéro. Le képi des officiers est en drap noir avec galons et fausse jugulaire en argent, numéro du bataillon en chiffre dorée.
Une curiosité visible au musée de l'armée, un képi à bandeau écarlate et chiffres romain "IX" cousu en fil blanc. On a pu dire qu'il s'agissait de Gardes Nationaux "vétérans" du IXeme arrondissement, tout en sachant que seul le 225eme bataillon du XVIIIeme arrondissement portait ce titre de "vétérans". La solution est pour moi dans ce dessin Jules Renard dit Draner qui illustre un Garde National auxiliaire. Ceux-ci étant vraiment le fond du fond des effectifs et s'occupant par exemple de régler la file d'attente aux boulangeries. Notre petit père porte en plus un brassard avec le même chiffre romain.
Garde Nationale Auxiliaire. |
Garde National d'un bataillon parisien indéterminé. |
Fringuant sous-officier d'un bataillon dit "bourgeois". |
|
Garde national parisien portant des hautes guêtres de chasse acheté dans un magasin civil. |
Garde national avec un fusil à piston. Son pantalon de bonne coupe droite est d'origine civil, comme son paletot militarisé et fort bien ajusté à sa silhouette. |
Tambour diablement bien équipé: capote, képi réglementaire avec numéros de bataillon et même pompon avec numéro de compagnie. |
Garde National d'un bataillon de la partie populaire du VI e arrondissement ( rue de Bucy) |
Garde Nationale équipé d'un fusil à tabatière et d'une capote pardessus sa tunique. |
Garde national du 32°
bataillon(?) compagnie de marche, équipé d'un fusil anglais Snider avec sa
baïonnette yatagan.
|
Cantinière de la garde nationale. |
Un officier de la garde nationale de la Seine... dans toute sa splendeur. |
Eclaireur de la Garde Nationale. Comme la plupart des autres gardes et notamment ceux des quartiers populaires, il porte une blouse d'ouvrier militarisée par l’adjonction de pattes d'épaules. |
Garde national dans l'ancienne tenue porté sous l'empire. Comme la république a été proclamée, le bonhomme a ôté l'aigle impérial sur son shako et a changé de boucle de ceinturon. |
Képi du 256 e bataillon de la garde nationale de la Seine, vsile au musée de l'armée. La grenade indique une compagnie de marche ou de guerre. |
Un képi de lieutenant de la garde nationale. |
Képi de capitaine de la garde nationale. |
Possible képi de capitaine du 117ème bataillon de la garde nationale. Le numéro sur le pompon indiquerait donc la compagnie. |
Képi de capitaine de la garde nationale. |
Képi du modèle attribué aux gardes nationaux mais les numéros ni le pompon. |
Képi du 278 e Bataillon. |
Capote de garde national |
Bouton "Gde Nle MOBILISÉE" |
Boutons "GARDE NATIONALE SÉDENTAIRE." |
Cavalier de la Garde Nationale de la Seine avant la guerre avec la chapka type lancier, très vite remplacé par un képi pour ces hommes qui ne servirent que d'estafettes dans le meilleur des cas. |
Uniforme de cavalier de la garde nationale. Le tissu est noir et non bleu foncé comme on le remarque trop souvent sur les illustrations d'époque. |
Un "gandin" servant comme estafette au sein de la cavalerie de la Garde Nationale. |
Officier d'état-major de la Garde Nationale. |
LA GARDE NATIONALE SOUS LA COMMUNE.
Étendard marqué "compagnies de guerre" du 143°bataillon (Xème arr très populaire et très communard) de la garde nationale fédérée pendant la Commune. |
Étendard du 145° bataillon (IIIème arr, quartier très populaire et de tradition insurrectionnelle depuis 1848) de la garde nationale fédérée sous la Commune. |
Drapeau rouge du 117° bataillon de la garde nationale sous la Commune. |
Quelques figures:
Napoléon Gaillard, en uniforme de chef de bataillon avec les revers écarlates et col en velours très prisés pendant la Commune et un revolver à broche glissé dans sa ceinture. |
Brunel, ancien chasseur d'Afrique, commandant brave et efficace avec une tunique du modèle de l'empire avec collet à brandebourg. |
Johannard. |
Le même Chauvière en uniforme de capitaine de la garde nationale. Collet à brandebourg du modèle de l'empire. L'insigne sur le képi est pour le moins étrange. Elle ressemble à une étoile (?) |
Razoua, ancien chasseur d’Afrique absinthique. Commandant de l'Ecole Militaire pendant la Commune. Quels sont les galons sur son col? mystère... |
Brunereau, officier commandant le 117eme bataillon pendant le siège et la Commune. Paletot militarisé avec collet à brandebourg. |
MANUEL, RÈGLEMENT ET CODE
DE LA GARDE NATIONALE.
DE LA GARDE NATIONALE.
Le "Nouveau manuel du Garde
National contenant l'école du soldat, l'école du peloton, la manoeuvre des
fusils chassepot, à tabatière et à percussion et les décrets concernant la
Garde Nationale". Livret édité par Létang, libraire-éditeur rue de la
Mairie (sans indication de la ville) et imprimé à Poitiers, par typ. Oudin en 1870.
Nouveau manuel de la Garde
Nationale sédentaire, contenant les lois des 10 août 1870, 15 mars, 20 mai et
12 juin 1850, l'école du soldat, l'école de peloton, la manœuvre du fusil
Chassepot, du fusil dit à tabatière,du fusil à percussion. (1870) : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k370547v
DOCUMENTS ET AFFICHES.
Le 32eme bataillon, celui dont faisait partie Sutter-Laumann, l'auteur de "Mémoire d'un trente sous". Un des meilleurs récits sur le siège et la Commune vu par un jeune lascar de base qui raconte ses péripéties ai sein du 32 eme bataillon, la rigueur du siège et de la famine, les engagements aux avant-postes (récit d'un combat au corps à corps dans une maison abandonnée, de la mise en réserve de la GN à Champigny et du dédain que leur témoignait les généraux de l'armée régulière) et enfin la Commune auquel il se rallie, fait le coup de feu lors de la sortie d'avril, sur les barricades avant de manquer de se faire fusiller par les "volontaires de la seine", sorte de barbouzes Versaillais qu'il avait prit pour des fédérés. En effet ces derniers composés d'anciens francs-tireurs, d'ancien officiers de la garde mobiles et dont une des deux compagnies était entièrement composé d'officiers, avait un uniforme tr_s proche des insurgés. Chose qui a entraîné des méprises et plusieurs risques d’exécutions sommaires par les lignards ou les chasseurs à pieds de Versailles. |
Carte d'identité de garde national (en haut) et carte de présence à poinçonner (en bas). |
Simple carte nominative. |
Carte pliante muni de trou pour
faire passer la ficelle et qui permettait de la porter autour du cou.
|
Carte d'identité et de sûreté qui
n' a apparemment pas servi mais qui montre bien la place prise par la
photographie dans l'identification des gardes nationaux.
|
Carte de présence. |
Carte de présence. |
Source: Hors-série UNIF EUROP 19
sur la Commune, documents personnels, pas mal de bouquins sur la Commune ou le
siège de Paris ainsi que "La Guerre de 1870 -71 – L' Investissement de Paris
Librairie militaire R. Chapelot et Cie – 1908" et "L’exemple de la Garde nationale du département de la Seine de la fin du Second Empire au 18 mars 1871 au travers des archives de la sous série DR4 des Archives de Paris" par Rémy VALAT.
Librairie militaire R. Chapelot et Cie – 1908" et "L’exemple de la Garde nationale du département de la Seine de la fin du Second Empire au 18 mars 1871 au travers des archives de la sous série DR4 des Archives de Paris" par Rémy VALAT.
Les gravures colorisées "Souvenirs du siège de Paris" sont issus du recueil ci dessous:
Un ouvrage portant mal son titre est celui-ci. Dans ce bouquin l'auteur s'intéresse surtout à la première garde nationale de la révolution de 1789, ne consacrant que quelques pauvres et inutiles pages à la période 1870-1871. A lire mais vous n'y apprendrez rien sur la GN de l'année terrible.
Cher monsieur, vous avez utilisé plusieurs reproductions de photos de Draner venant de mon blog, ce n'est pas un reproche c'est pour me situer. Or l'une que vous n'avez pas prise est relative au Franc-Tireurs du Colonel Aronssohn, mon grand-père (oui, je sais ça fait toujours cet effet là vu qu'il est né en 1834, mais c'est ainsi) J'aurais été fier de voir honorer sa mémoire sur votre blog, sinon pour sa guerre de Crimée, sa direction de francs tireurs équipés à ses frais en 70, mais aussi son rôle joué lors de la commune. Je comprends bien que votre blog est plus pointu, plus ciblé. Mais l'Histoire ne se limite pas à un corps, n'est-ce pas ?
RépondreSupprimerBonjour monsieur, je serais ravi de mettre en ligne un "papier" sur l'unité du colonel Aronssohn et son parcours. Mais je dois avouer que présentement, je dispose de peu de documentation sur ce sujet. Le log n'est pas si ciblé que vous le dites étant donné que j'ai traité de bien d'autres sujets et concernant la période qui nous intéresse, de d'autres corps, comme les Tirailleurs de la Seine.
SupprimerBonjour cher ami
RépondreSupprimerexcusez mon français, ce n'est pas ma langue natale.
Je apprécie beaucoup votre travail, en particulier sur la Commune.
Je fais des recherches semblables, si vous voulez bien repondre a ma mail
(alberto.angiolini@prodigious.com) je vous envjera un pdf
avec mes recherches sur franc tireur, garibaldiens et communards.
Merci
alberto
galon sur le col de RAZOUA: brevete d'etat major
RépondreSupprimerbonjour, votre page s'ouvre sur l'image d'un garde national blessé face à son chien. Auriez-vous plus d'information sur cette oeuvre ? Son auteur, date ?
RépondreSupprimercordialement
J-F L
I apologize for my English. Please let me know if you could find anything on Michel Joly, officer payeur au 112 bataillon. Photographs, documents, descriptions - anything.
RépondreSupprimerMerci,
Serge
I apologize for my English. Please let me know if you could find anything on Michel Joly, officer payeur au 112 bataillon. Photographs, documents, descriptions - anything.
RépondreSupprimerMerci,
Serge
Bonjour
RépondreSupprimerMon ailleul Félix Theisz était captitaine à la garde national pendant la Commune,et il y est blessé sur les baricades à neuilly.et mourra de ses blessure à l'ambulance de l'ambassade legislative le 7 mai 1871.
Un héro ,meme si l'histoire n'en parle pas.
Son frére était Albert Theis,directeur des postes de Paris.
J'aurai aimé savoir si vous pouviez m'aider à avoir des information sur le capitaine Félix theisz né le 19/09/1828 à dunkerque et fils de Félix et de Caroline Stober.Une photo aurai était le plus grand bonheur
vous remerciant par avance cordialement
sebastien
Bonjour Monsieur, aussi moi je ne parle très bien le français, pardonnez-moi. Je cherche des informations sur les origines du sakko, sur les vêtements en forme de sac, qui étions porté avant les années 1860eme. J'ai trouvé termes comme ›paletot-vareuse‹ (élégant: Journal des Tailleurs : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32766045h/date), ›blouse-redingote‹ (Henriette Vanier, La Mode et ses Métiers, 1960, KIOSQUE) et ›redingote-guérite‹ (Histoire de ma vie, G. Sand) et aujourd'hui ›capote de guérite‹ dans votre blog et, ce que m´aide beaucoup, des photos des capotes. Si vous avez d´autres instructions sur ces vêtements je vous demande poliment de répondre à mon adresse email :
RépondreSupprimerjulia.burde@t-online.de
Il faut dire, que toutes mes recherches sont en allemand et en forme de textes pour ma dissertation. Si vous êtes intéressés pourtant, je les vous enverrai. Merci beaucoup pour ce blog informatif et impressionnant. Julia Burde, Berlin
Bonjour,
RépondreSupprimerJe recherche des informations sur le bataillon de la Garde Nationale formé pendant la commune dans le quartier du bout de la rue Saint-Maur (Xe arrondissement) entre la rue Corbeau et l'avenue Claude Vellefaux. S'agit-il bien du 203e bataillon ? Où puis-je me renseigner. Merci. Ruth Zylberman (zylberman.ruth@gmail.com)
Très utile. Merci beaucoup pour son travail.
RépondreSupprimerBonjour. toutes mes félicitations pour ce compte rendu précis, complet et dont je n'ai pas trouvé d'équivalent. j'ai pour une recherche besoin de votre éclairage. Je cherche des renseignements sur le 4e bataillon de la GN. Pouvons-nous échanger autrement, plus facilement svp. C'est assez urgent, je ne vous le cache pas.
RépondreSupprimerBon boulot.
RépondreSupprimerTravail intéressant et bien documenté, merci beaucoup.
RépondreSupprimerJ'ai appris aujourd'hui que Jules Bartholy, un de mes arrière-grands-pères, était capitaine au 54e bataillon, 1e compagnie, durant le siège de Paris. Il a reçu un témoignage de satisfaction le 20 mars 1871, fait à la mairie du IIIe arrondissement, secteur où il possédait une entreprise de cartonnerie.
J'ignore s'il a pris part à la Commune, mais il est mort chez lui en 1891 ou 1895.