Inconnue en France, la querelle
qui opposa les familles Hatfield et McCoy au lendemain de la Guerre de
Sécession est devenue proverbiale outre-Atlantique. Soldats confédérés, voisins
inséparables au combat, Devil Anse Hatfield et Randall McCoy se déchirèrent, et
leurs proches avec eux, aux lendemain des combats et plus de vingt ans durant,
s’exterminant les uns les autres pour des affaires de terrains, de cochons
volés, d’unions contestées et d’à peu près tout ce qui se passait sur leurs
lopins de terre, du côté du Kentucky et de la Virginie Occidentale. La chaîne
câblée History, qui avait lancé, avant de l’abandonner à la concurrence, The
Kennedys, s’est décidée à faire de cette guerre de voisinage sa première
minisérie, en trois épisodes de presque deux heures chacun, diffusés depuis ce
28 mai.
Un coup d’essai porté par Kevin
Costner, producteur et interprète de Devil Anse Hatfield, qui a confié la
réalisation à Kevin Reynolds, un de ses amis, heureux réalisateur de Robin des
bois prince des voleurs puis conspué pour le ruineux Waterworld. Barbu,
marmonnant pipe à la bouche et vieux chapeau sur la tête, le comédien fait des
débuts en série convaincants, bien aidé par Bill Paxton, habitué du petit écran
depuis Big Love.
Hatfields & McCoys n’a
malheureusement guère mieux que ces deux performances pour sa défense. Filmée
avec un manque d’inspiration total – si on voulait être aimable, on parlerait
de « classicisme » – la minisérie présente certes une déclinaison originale du
genre western, variante ploucs sans Indiens dans les bois de l’Amérique de
l’Est. Elle nous permet sans doute de découvrir ce chapitre « célèbre » de
l’Histoire des Etats-Unis… mais quelle histoire !
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