dimanche 25 mars 2012

15 février 1839.



Le 15 février 1839, à la Prison du Pied-du-Courant de Montréal, cinq hommes furent pendus par l'anglais. Cinq de nos frères d’Amérique du nord, cinq de nos frères du Québec. Ceux que qui restèrent dans l'histoire de ce peuple: "les patriotes". Des hommes tels que François-Marie-Thomas Chevalier de Lorimier, Pierre -Rémi Narbonne, François Nicolas, Amable Daunais ou Charles Hindelang. 
La veille, au petit matin, ceux-ci avaient appris leur condamnation à mort. Cela pour leur participation à la  prise d'armes contre l'occupant anglais en 1837-38 dans le Bas-Canada (aujourd'hui le Québec).
Le film sorti en 2001 et réalisé par Pierre Falardeau, raconte les vingt-quatre dernières heures de ce petit groupe de condamnés à morts et de leurs camarades, enfermés dans les geôles anglaises. La prison, l'angoisse, le souvenir des derniers moments de vie et d'amour bientôt perdus, de l'idéal qui reste intact malgré la défaite... tout cela est puissamment rendu dans ce film qui se passe entre quatre murs. Pas d'action. Pour cela et sur le même thème, regardez "Quand je serai parti... vous vivrez encore".


Parmi les 800 patriotes prisonniers dans la prison de Montréal, un seul français. Je veux dire un seul français de France. 
Il avait 29 ans. et s'appelait Charles Hindelang.
Hindelang, était né à Paris, en 1810. Apparemment issu d'une famille de commerçants suisse, il était calviniste et donc de religion protestante. Ainsi dans le film, alors qu'il a la corde au cou, il est le seul à ne pas embrasser le crucifix que lui tend un prêtre.
Hindelang avait prit part à la Révolution de juillet 1830, durant laquelle comme beaucoup d'autres il devint officier dans dans l'infanterie légère de l'armée française. 
En 1838, il pris part à la dernière bataille du conflit pour l'indépendance, la Bataille d'Odelltown au cours de laquelle les patriotes furent défait par les troupes anglaises.

Ses derniers mots furent : 

« La cause pour laquelle on me sacrifie est noble et grande [...] Canadiens, mon dernier adieu est le vieux cri de la France: Vive la liberté! »







L'insurrection de 1837. 
par Guillaume-Pierre Michaud

En 1814, Papineau est élu chef du parti Canadien, qui deviendra le parti des patriotes en 1826. De plus, en 1815, il devient président de l'assemblée législative. Débute alors une période de fortes tensions parlementaires.



    À partir de 1820, les britanniques de Montréal démontrent leur projet d'unifier les deux Canadas, dans le but d'assimiler. En effet la population du Bas-Canada est de 479,288 habitants, alors qu'au Haut-Canada, la population est de 157,923 habitants. Les francophones représentent alors 70% des Canadiens, d'où la hargne des Canadiens-Anglais. Bien sûr, les francophones sont en fort désaccord et ils le font savoir. Par exemple, en 1830, une simple manifestation pour une élection partielle tourne au drame. Les soldats anglais chargent la foule et tuent ainsi trois francophones. La situation devient de plus en plus critique entre Anglais et Français du Bas-Canada.
    Le principale problème est le contrôle des subsides. L'assemblée législative a le pouvoir d'instaurer des taxes à la population. Mais ironiquement, le gouverneur peut, à son loisir détourner les taxes et utiliser l'argent dans ce qu'il veut! Les patriotes réclament alors le contrôle des subsides, ce à quoi l'Angleterre s'oppose, car elle ne veut pas que des Canadiens-Français viennent contrôler les revenus de sa colonie.
    De nouvelles institutions en faveur du mouvement naissent alors. Ludger Duvernay, en 1834, fonde la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal, une institution qui jouera un rôle important pour ce qui est de la souveraineté, et ce, tout au cours de l'évolution du Québec.
    C'est ainsi qu'en 1834, un événement important sonne le glas de la crise politique des patriotes. Ceux-ci, n'étant pas satisfait de l'attitude de Londres, votent les 92 résolutions, qui dénoncent les injustices du gouvernement britannique à l'égard de la population. Comme réplique, Londres, qui s'oppose à ces demandes, vote les 10 résolutions Russel. Ces résolutions sont tout le contraire de ce que souhaitaient les patriotes. Les Canadiens-Français sont outragés. Ces derniers apportent d'ailleurs leur total accord au patriotes qui en 1835, remportent une éclatante victoire aux élections.

La rebellion des Patriotes de 1837-1838

    L'affrontement est désormais inévitable entre les patriotes et les britanniques. Tout d'abord, une série de mesures est adoptée comme moyens de pressions. On décide alors de boycotter les produits anglais. On organise des assemblées populaires, dont la plus importante sera l'assemblée des six comtés à Saint-Charles sur le Richelieu, pour expliquer la situation. Ces assemblées deviennent de plus en plus nombreuses. L'église affiche alors son opposition à ces évènements, mais elle n'a, à cette époque, que très peu d'influence sur le peuple meurtri par toutes les injustices vécues au quotidien.

    C'est alors que l'atmosphère devient de plus en plus aigüe. En 1836, le gouverneur Gosford, prévoyant la crise, instaure le régime militaire à Québec ainsi qu'à Montréal. En 1837, il tente une dernière approche pour calmer les esprits. Il suspend les 10 résolutions Russel et il est prêt à nommer quelques-uns des Patriotes au conseil exécutif. Mais les Patriotes ne sont pas satisfaits de cette offre et refusent. Le gouverneur n'a alors d'autre choix que de dissoudre la chambre d'assemblée.


    Par la suite les manifestations verbales évoluent en violence et en affrontements. Les premières escarmouches ont lieu en 1837, dans les rues. Des batailles opposent alors deux clubs de militaires volontaires, le Doric Club (anglais) et les fils de la liberté (français), dans lequel fait partie, le légendaire Jos Montferland, un costaud qui fait figure de héros chez les Canadiens-Français. Voyant la situation dégénérer dangereusement le gouverneur lance des mandats d'arrêts contre 26 chefs patriotes, et il appelle des renforts armés du Haut-Canada. Le Québec est maintenant en état de guerre.
    Le 23 novembre 1837, à Saint-Denis sur le Richelieu, après un dur combat de six heures, les troupes anglaises battent en retraite devant la résistance acharnée des patriotes. Ceux-ci sont énormément encouragés par cette victoire inattendue qui sera malheureusement la seule grande victoire des patriotes. Partout, on déborde d'espoir et l'on crie des slogans tels " nous vaincrons ".
    Pourtant, à Saint-Charles, les patriotes sont repoussés par l'armée britannique. En effet, inférieurs en nombre, et mal organisés, ils sont défaits malgré une lutte courageuse. En guise de représailles, l'armée brûle des centaines de maisons dans les villages avoisinants. Les patriotes, malgré les défaites qui s'accumulent, persistent et reprennent la lutte à Saint-Eustache, sous le commandement du docteur Chénier. Ils font une fois de plus repoussés par l'armée, et 70 d'entre eux se cachent dans une église. L'armée les bombarde tout de même, et ils périssent alors brûlés, le docteur Chénier étant du nombre. L'armée fait alors plusieurs abus et brûle une fois de plus des centaines de maisons en guise de représailles.
    Pendant ce temps, la plupart des chefs rebelles se sont réfugiés aux Etats-Unis. C'est de là que l'un deux, Robert Nelson réorganise les troupes et en 1838, il proclame l'indépendance du Bas-Canada.
    Ses troupes partent alors pour libérer le Québec, mais malheureusement, ils échouent une fois de plus. En effet, lors des batailles de Lacolle et d'Odeltown, ils subissent la défaite, et près d'un millier de patriotes sont mis en arrestation. Encore une fois, l'armée incendie des villages entiers.
    C'est la fin de la révolte des patriotes. C'est alors que 108 d'entre-eux sont jugés au tribunal. Parmi eux, 58 seront déportés et 12 seront tragiquement pendus à la prison du Pied-du-Courant, à Montréal, le valeureux Chevalier De Lorimier étant de leur nombre, lui qui, juste avant son exécution, écrivit une lettre qui affirmait ses ferveurs indépendantistes.


Le rapport Durham (1838)

    Après ces évènements, l'Angleterre, décidée à régler pour de bon les problèmes qui subsistent dans sa colonie, dépêche sur les lieux Lord Durham, qui est chargé d'enquêter sur la situation.
    Six mois après les évènements de 1837-1838, Lord Durham dépose son rapport, le rapport Durham. Celui-ci affirme que le principal problème est le conflit ethnique qui subsiste à Montréal car, celui-ci a détourné une évolution politique naturelle en une guerre entre deux peuples. La solution est donc, selon lui, l'assimilation complète des Canadiens-Français, car l'Amérique du Nord est destinée à être britannique. Pour en arriver à cela, il faut, selon lui, unir les deux Canadas pour empêcher les Canadiens-Français de dominer à l'assemblée. Finalement, il propose de donner la responsabilité ministérielle à la population.
    Ce rapport très controversé provoque bien des réactions dans les deux camps. Les Canadiens-Français l'apprécient pour ce qui est de l'assimilation. En effet, Durham affirme que les Canadiens-Français sont un peuple sans histoire et sans culture, inférieur au peuple anglais. Cette déclaration est totalement fausse, raciste et inacceptable, et il est parfaitement normal que les Canadiens-Français s'insurgent face à ce rapport.
    Quant au gouvernement britannique, il n'est d'accord qu'en parti avec les idées de Durham. Il accepte ses propositions, sauf le gouvernement responsable.





"Quand je serai parti... vous vivrez encore."



2 commentaires:

  1. Very interesting, I never knew anything about this piece of history, thanks for sharing, I'll look out for the film to, thanks!!

    RépondreSupprimer
  2. Ty, I want to know where you find the flags of the huguenot regiment de la melonière... If you imagine theses flags or if they existed really in the past ...

    RépondreSupprimer