Le Père la Purge !
Manifeste de la jeunesse ANTIMODERNE paru en 2010 dans le numéro I du Père La Purge, organe du frôlement ANTIMODERNE, diffusé de salles de répét, de bistrots en concerts et de mains sales à de bonnes librairies. Tout cela à quelques centaines d’exemplaires ( 300 je crois )
Le Père La Purge est sacrément en colère, foutre ! Ca oui, il est sacrément en rogne contre cette foutue garce de modernité qui nous retourne le sang et nous fend le cœur !

Il n’est pas trop tard pour se rendre compte que cette immonde modernité est sournoisement acoquinée au parisianisme le plus malsain. Elle est foutrement résolue à régir nos vies, elle qui n’a que l’odeur d’un rétro sensationnel, d’un folklore revomi mille fois, que l’on nous sert à lécher, mais pas de trop prêt quand même et qui dure le temps d’une mode, le temps d’une saison ou d’un film, le temps d’un RIEN ! Nous sommes à sa merci, elle nous prend à la gorge, cette « culture parisianiste ». Le Père la Purge est bien décidée et vous appelle à ne pas vous dégonfler. Foutre ! Il faut la prendre d’assaut au pas de charge gouailleur et insolent des zouaves gravissant les pentes de l'Alma pendant la guerre de Crimée ! Elle est malsaine, elle pue, cette « culture parisianiste », xénophile autant qu’élitiste jusqu’au ridicule, nous pour qui la patrie est partout ou l’on se sent vraiment libre, nous qui ne nous déguisons pas, ni le samedi soir, ni jamais !
Le Père la Purge ne se trompe pas de cible, elle est dans sa ligne de mire, cette colique moderne de ce qui est applaudit trop vite, immédiatement vendu et encensé, l’enthousiasme nauséabond pour ce qui et branché. La modernité, légitime roulure du progrès, s’est fichue dans le caniveau de la voie rectiligne qu’elle prétendait nous imposer. Que crève leur meilleur des mondes ! Il y a plus de beauté dans la ville en flammes, dans certaines ruines, dans les ruelles glauques et oubliées, plus d’élan dans les arabesques d’acier des vieilles gares que dans n’importe quelles de ces constructions modernes. Ce Moloch architecturale, cette arène urbaine de la « société » moderne, avec son grand bordel de banques aguicheuses, ces grands ensembles totalitaires de bureaux vitrés, ces stades idéalement sécurisées, ces facs anti émeutes, ces centres commerciaux aux caméras omniprésentes, ces cafés où il est outrageusement interdit de fumer, ces nouvelles stations de métro avec ses guichets électroniques, ses barrières anti suicide, ses patrouille de pandores, sa milice.
L’espace moderne est un espace de contrôle et d’aliénation. Le Père la Purge ne le dira jamais assez, l’ennemi est dans nos murs !
L’espace moderne est un espace de contrôle et d’aliénation. Le Père la Purge ne le dira jamais assez, l’ennemi est dans nos murs !
Ni rétro, ni passéiste, cet éclat de rire, ce mythe qui vous hante et vous rend fou, c’est celui des jeunes ANTIMODERNES !
Il y a si peu en 2010 qui vaille la peine de croire en lui. Mais Le Père la Purge veut être clair avec ses bons bougres de lecteurs, ANTIMODERNE ne veut pas dire passéiste, il n’y aura pas de retour en arrière, nous ne voulons pas de cette survie nostalgique. Si nous voulons nous soustraire à la vie moderne, ce n’est pas pour nous réfugier dans le champ stérile d’un passé que nous ne connaîtrons plus, le passé n’est qu’une arme, il nous sert à mettre en scène nos fantasmes esthétiques d’être bêtement héroïques.
Pour nous il n’existe pas de culte d’un sois disant « bon vieux temps », mais le culte de ce qui est Unique, de ce qui est fidèle ! Chez nous, rien n’est figé mais surtout rien n’est opportuniste. Si nous trempons dans certaines innovations comme internet et le four micro onde c’est dans la seule mesure où il y a l’eau et le gaz à tous les étages. Notre dynamisme est ennemi de ces convulsions fashionable, de l’esclavagisme domestique du « dernier cri » et de ces lourdeurs.
Notre liberté est notre seule discipline, il n’y a rien à gagner.
Ce démon zélé qui grandit en vous et vous pousse à toutes les audaces, c’est celui du jeune ANTIMODERNE !


Nos héros sont les grands vaincus de l’histoire, danseurs maudits, fusillés solitaires, oppressés, marginaux ascètes ou festifs mais toujours féroces. Foutre !
Nous préférerons encore la défaite à une victoire qui aurait le goût de l’hypocrisie et de la fourberie.
Plutôt, s’admirer périr en trempant nos lèvres dans nos verres à bulles, en s’émancipant rien qu’une nuit par les vapeurs de fumée illicites et décadentes. Nous sommes empreints d’une culture qui n’a pas le sourire satisfait de la réussite mais qui éclate facilement de rire dans l’impasse. Nos cœurs tourmentés n’ont qu’une face et même si ils n’ont pas peur des contradictions, ils ont pour mot d’ordre la franchise et vomissent les trahisons. Ils ne cesseront de parler à voix haute à l’heure de l’apéro.
Foutre ! Le Père la Purge vous avertit ! Que tremble les minaillons vintages et autres misérables branchés, tigres en papier de notre époque aux tristes cultes éventés!
Parce qu’un jeune homme mal dans son époque mais bien dans
sa peau est un jeune homme ANTI MODERNE !
Le jeune ANTIMODERNE s’épanouira dans l’ambiance redoutable et insolente des émeutes et des surprises parties !
Prenez ma carte avant de prendre ma tête, je suis le jeune homme ANTI MODERNE, il n y a plus rien à décréter.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire