lundi 16 juillet 2012

Le Banquet des Affamés...0 pointé!



La couverture d'abord... des volontaires de l'an II, 1792... Bref une époque où Maxime Lisbonne, fier communeux n'était pas né. Ah oui mais à la fin de sa vie, il se présentait sous l'étiquette "Maratiste". Non toujours pas de rapport...

Un livre bourré d'anachronismes, de vulgarisation historique, d'erreurs de toutes sortes en plus d'être mal ou en tout cas pas très bien écrit. L'auteur a du lire la page de l'humanité sur Maxime Lisbonne cet été, s'est un peu renseigné en tirant quelques infos de la biographie de Lisbonne écrite par Marcel Cerf et nous a pondu ce mauvais roman écrit à la 1ere personne, comme s'il s'agissait des vraies mémoires d'un communard. Au final, l'auteur ne maîtrise pas son sujet. Ça pue le bouquin rédigé en quelques semaines. Sans compter tous les anachronismes et erreurs qui gâchent vraiment tout. Un livre bâclé! Fortement déconseillé!

Des exemples ?

Il y en a tellement!

D'une au niveau de du "militaire" si j'ose dire. La guerre de Crimée. Les théâtres n'étaient pas près des lieux des combats mais à l'arrière. L'auteur c'est sans doute inspiré d'une illustration de Detaille où l'on voit un théâtre de de zouaves mettre un terme à leur représentation à cause d'une alerte (sortie russe?)
Mais en aucun cas, une charge de cavalerie n'a balayé les arrières français comme il le raconte. Le seul cas d'assaut surprise ayant eu lieu contre les britanniques. Le pseudo Lisbonne de ce livre, ramasse une arme de lancier ( il n’y avait pas de régiment de lanciers en Crimée ).

Ensuite il n'y a aucune preuve que Lisbonne ai été insulté de "youpin" par son officier. Cela vient plus d'une volonté de donner un côté "antiraciste" au personnage mais ne s'appuie sur aucune archive, aucune source viable.
D'ailleurs le terme "youpin" n'existait pas à l'époque.
Lisbonne avait un père juif, ce qui ne fait pas de lui un juif. Certains communards étaient descendants de juifs portugais, Salvador Daniel fusillé pendant la semaine sanglante, les frères Da Costa. Sinon il y avait Meyer, juif alsacien, Bauer qui était juif par sa mère et fils de Dumas Père, et Frankel juif hongrois. Aucun d'eux a cette époque ne faisait dans l'identitarisme juif, parce que révolutionnaires, républicains ou même français avant tout. Et encore moins Lisbonne!
Si les études montrent qu'au XIX eme siècle les juifs français essayaient d'échapper au service militaire, les archives prouvent que beaucoup se sont distingués en tant que soldats, sous offs et parfois officiers, sans aucune discrimination. Ils étaient "assimilés" et pas religieux. Enfin l'antijudaïsme n'avait pas encore pris les proportions qu'il a pris plus tard.

Pendant la Commune, Lisbonne prend comme ordonnance un algérien ( donc régiment de tirailleurs dit "turcos") qu'il dit étant d'un régiment de zouave!!!! Les zouaves étaient recrutés parmi les français de souches!!!
Niveau bataillons de la garde nationale, l'auteur s’emmêle. Pitoyable... Ce n'est pourtant pas difficile de vérifier. Il prend un bataillon de Belleville pour un bataillon qui vient du X eme arrondissement ou un bataillon de Mouffetard pour un bataillon de Belleville... quelle déception...
Allez j'en passe!

Tout ca c'est du roman baclé pour faire de la récupération politique! C'est mauvais très mauvais, des erreurs il y en a tous les deux pages, je ne plaisante pas... 0 pointé!

Vous voulez en savoir plus sur Maxime Lisbonne; lisez l'excellente et incontournable bio de Marcel Cerf. Cela vaut mieux. Mais laissez tomber ces romans pseudo historiques, complètement anachronique, qui mélangent tout, inventent n'importe quoi et salissent plus la mémoire d'un tel personnage plutôt que de l'honorer.

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