mercredi 26 décembre 2012

Koji Wakamatsu - cinéaste de la mélancolie nihiliste.

Koji Wakamatsu 
 cinéaste de la mélancolie nihiliste.



En lisant sur le maximum d'ouvrage sur les groupes du luttes illégalistes qui ont fleuri de la fin des années 60 à la fin des années 70, on finit toujours par tomber sur les zenkaguren, les mouvements d’extrême gauche de Tokyo, puis sur  l'armée rouge japonaise et enfin sur le cinéma qui lui est éternellement lié. 


Ainsi on découvre Koji Wakamatsu. Très vite on se rend compte qu'aucun de ces films n'est vendu en France et il faut l'aide inopinée d'une étudiante japonaise pour pouvoir visionner 2 films entièrement en japonais et sans sous-titre. Inutile de dire desquels il s'agit. De la violence, du sexe et beaucoup de mélancolie. 
Du regret? Jamais. 
De la violence et su sexe avons-nous dit. Le spectateur occidental associe de facto ces deux mots à presque n'importe quel film japonais. Mais la mélancolie ? C'est bien cette altière mélancolie japonaise qui aiguise l'oeuvre cinématographique de Wakamastu. Ainsi on s'attends d'un pays comme la France, terre bileuse si il en est une, de s'intéresser et de découvrir ce réalisateur. Bien sûr il y a aussi la mélancolie russe, presque toute puissante et la notre à cette habitude tout aussi française de se saloniser et de se fourvoyer avec la pire racaille branchée ( la mélancolie britannique anglaise n'existe plus depuis que l'angleterre est devenu elle m-même une colonie de son ancienne colonie outre atlantique, quant à la mélancolie allemande, elle a depuis longtemps été détruite par les soubresauts d'un peuple qui ne sait que passer d'un extrême à un autre. )


Mais il y a aussi cette révolte. Une révolte qui malgré ce que l'on peut croire est tout aussi évidente au Japon qu'ailleurs. La révolte de Koji Wakamatsu ne cherchait pas ses mots. Elle agissait. D'où ces dialogues qui ne servaient qu'à démontrer l'impuissance des mots face à l'action. D'où cette violence de Wakamatsu qui n'existait que pour combattre une violence encore plus terrible. Celle que la société ou l'individu qui en découle peut exercer sur une autre personne. Violence criminelle des images nues et de toutes ces putasseries qui ornent les pages ou les murs des grandes villes industrielles. Violence du totalitarisme démocratique qui a tant de goût pour la petite police. Violence de l'empire, qui exclue et condamne à l'intolérance chaque être qui ne pense pas ce que tout le monde est censé penser. Violence, non de l'idéal, mais de l’interprétation que peut en faire celui qui en porte officiellement les couleurs, au détriment des justes.  
Des solutions? Wakamastu les suggéraient dans une autre forme de violence propre à secouer le monde. Le réalisateur est mort il y a quelques mois. Son cinéma n'était pas autre chose que cela: le combat contre toute forme d'autorité, un nihilisme parfaitement assumé et cette idée que l'honneur n'appartient pas aux gens de vieilles castes, mais à tous ceux qui sont prêts à vivre la vie tout en acceptant de devoir la perdre si le destin l'exige.



Les réalisateurs japonais ne font que des films sur des animaux ou sur des gens qui vont mourir du cancer. 

Je suis sans doute la personne qui a tué le plus de flics au Japon, à travers mes films. 

Koji Wakamastu.

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