Caution, Sir! I am eternally
tired of hearing that word caution. It is nothing but the word of cowardice!
If it is deemed necessary that I
should forfeit my life for the furtherance of the ends of justice, and mingle
my blood further with the blood of my children and with the blood of millions
in this slave country whose rights are disregarded by wicked, cruel, and unjust
enactments-I submit; so let it be done.
John Brown
Petit portrait de ce grand homme, de cet antiesclavagiste forcené jusqu'à en mourir issu du site du Cercle des abolitionnistes. http://cercle-des-abolitionnistes.pagesperso-orange.fr/
En 1800, John Brown naquit dans
l'Etat du Connecticut à Torrington. Son père, un fervent religieux calviniste,
s'opposait à l'esclavage et croyait que le fait de maintenir un homme en esclavage
était un acte contre Dieu.
Pendant la guerre de 1812, John
Brown se rendit dans les régions inexplorées du Michigan. Il logea chez un
homme propriétaire d'un esclave. John Brown était bien traité contrairement à
l'esclave qui était systématiquement battu avec une pelle, sous ses yeux. Ces
scènes de violence restèrent gravées à jamais dans sa mémoire.
Le 21 juin 1820, John Brown
épousa Dianthe Lusk.
En 1832, suite à une fausse
couche, Dianthe Lusk mourut.
En juin 1833, John Brown se maria
avec Mary Dary, elle prit soin des cinq enfants de John Brown nés de son
premier mariage et elle-même donna naissance à 15 autres enfants.
En 1836, ne connaissant pas un
succès avec sa tannerie, John Brown et sa famille s'en allèrent vivre à
Franklin Mills dans l'Etat de l'Ohio. Il emprunta de l'argent pour acheter de
la terre. Mais avec les difficultés économiques que connurent les Etats-Unis en
1837, il ne put rembourser ses dettes.
Le 7 Novembre 1837 à la suite de
l'assassinat de son ami Elijah Lovejoy, un éditeur d'un journal abolitionniste,
John Brown fit le serment de mettre fin par tous les moyens à l'esclavage.
Le 28 septembre 1842, une cour
fédérale prononça l'insolvabilité de John Brown. Les créanciers prirent ce dont
la famille avait besoin pour vivre. Cependant, ses déboires financiers ne l'empêchaient
pas de continuer sa lutte.
En 1847, il rencontra pour la
première fois Frédérick Douglass à Springfield dans l'Etat du Massachusetts.
C'est sans doute au cours de cette première entrevue, que John Brown dévoila
les grandes lignes de son plan de guerre pour la libération des esclaves noirs.
En 1849, John Brown s'installa
parmi une communauté noire au nord de la ville de Elba dans l'Etat de New-York
créée à l'initiative de Gerit Smith. Ce généreux philanthrope fit don de 50
âcres de terre aux familles noires disposées à défricher et à cultiver la
terre. En dépit de ses diverses
contributions à la cause anti-esclavagiste, John Brown n'émergea pas comme un
leader dans la lutte pour la libération des esclaves.
En 1851,le président Stephen
Douglass fit adopter la loi "Nebraska-Kansas". Cette disposition
législative déclencha une guerre civile au Kansas entre les colons
pro-esclavagistes et les partisans d'une terre libre exemptée de l'institution
de l'esclavage.
En juin 1855, John Brown décida
de partir au Kansas avec ses fils combattre les colons esclavagistes.
Le 24-25 mai 1856, suite au
pillage de la ville de Lawrence dans le Kansas par des esclavagistes venus de
l'Etat du Missouri et à l'agression du sénateur abolitionniste, Charles Summer,
John Brown accompagné de quatre de ses fils et de trois autres hommes,
décidèrent de se venger. Ils enlevèrent cinq colons esclavagistes près de
Pottawatomie Creek puis les tuèrent à coup de sabre.
Août 1856 John Brown lança avec
ses hommes un raid sur la ville d'Ossawatomie.
Dès janvier 1857, John Brown
avait un projet: provoquer un soulèvement d'esclaves dans les Etats du sud.
Afin de réaliser son rêve, il avait besoin d'argent pour équiper sa petite
armée. Pour lever des fonds, il obtint d'abord des lettres de recommandation de
la part de Charles Robinson, gouverneur du Kansas pour les partisans de la
"terre libre". Dès lors, sa vie se partagea entre le Kansas et
Boston. Dans la capitale de l'Etat du Massachusetts, John Brown fit la
connaissance de nombreux abolitionnistes fortunés; tels que les membres d'un
groupe clandestin appelé "les Six Secrets" qui servaient la cause
anti-esclavagiste au Kansas. Comme son nom l'indique, ce cercle était composé
de six membres issus de la bourgeoisie bostonienne: Thomas Wentworth Higginson,
pasteur transcendantaliste et écrivain, Théodore Parker, fondateur de l'Eglise
unitarienne de Boston, Samuel Gridley Howe, médecin de réputation
internationale pour ses travaux auprès des aveugles et des sourds, Georges L.
Stearns un riche commerçant et Franklin B. Sanborn, jeune enseignant. Il
rencontra aussi Amos Lawrence, l'homme qui donna son nom à la fameuse ville de
Lawrence au Kansas et le sénateur Charles Summer. Tous acceptèrent de l'épauler
dans son projet.
Pendant l'hiver 1858, installé
dans la ville ontarienne de Chatham au Canada, lieu de ralliement pour les
esclaves en fuite, John Brown envoya une lettre type à quelques personnes
minutieusement choisies: "monsieur, nous vous demandons instamment de
venir rencontrer de nombreux amis de la liberté...et d'amener avec vous tous
ceux que vous savez totalement dédiés à notre cause.Ici, beaucoup d'entre nous
sommes déjà réunis. Nous avons donc cru bon de tenir cette assemeblée dans la
plus haute discrétion." en fait, John Brown commença à élaborer son plan
destiné à s'emparer d'un arsenal fédéral afin de provoquer une insurrection
d'esclaves en Virginie; l'endroit choisi fut Harper's Ferry, une ville se
situant à quelques kilomètres de la Pennsylvanie.
En mai 1858, John Brown retourna
au Kansas sous le pseudonyme de Shubel Morgan. Chevauchant à travers le
Missouri, il attaqua deux fermiers propriétaires d'esclaves. Il leur confisqua
leurs biens et libéra onze esclaves dont deux allaient se joindre plus tard à
la bande. En 28 jours, il couvrira plus de 600 kilomètres afin de rejoindre le
Canada et de redonner la liberté aux esclaves.
Le 3 juillet 1859, Au Nord de
Harper's-Ferry, sur la rive du Potomac situé dans l'Etat du Maryland, John
Brown loua une ferme sous le nom de Isaac Smith. Le 16 août 1859, John brown et
Frédérick Douglass eurent un entretien clandestin dans une vieille carrière de
Chamberburg. Pour convaincre l'abolitionniste noir, il lui dit: "Venez
avec moi, Douglass. J'ai besoin de vous pour une mission spéciale. Quand je frapperai,
les abeilles formeront leur essaim et il faudra que vous m'aidiez à les diriger
vers la ruche". Frédérick Douglass refusa. Au cours de cette rencontre, il
fit la connaissance d'un jeune noir de 23 ans, Shield Green. John Brown n'eut
aucune difficulté à le persuader de se joindre à lui.
L'ATTAQUE DE L'ARSENAL FEDERAL DE
HARPER'S FERRY
Le 16 octobre 1859, avant de
quitter la ferme, il dit à ses hommes: "messieurs, prenez vos armes, nous
recourrons à la violence à Harper's Ferry". Après la tombée de la nuit et
laissant à la ferme trois de ses hommes par précaution pour garder sa base,
John Brown et sa petite armée composée de treize hommes blancs dont trois de
ses fils, et de cinq hommes noirs attaquèrent l'arsenal fédéral de Harper's
Ferry se trouvant sur Potomac Street. La sentinelle prise par surprise par le
commando se fit rapidement désarmer. Brown lui dit: " je suis du Kansas et
je viens ici car c'est un Etat esclavagiste; je veux libérer tous les noirs de
cet Etat; je prends dès maintenant possession de cet arsenal et si les citoyens
de cette ville tentent de s'opposer à moi, je mettrai le feu aux maisons et je
ferai couler le sang".
John Brown envoya des hommes pour
avertir les esclaves de sa présence et de ses intentions. Ils ramèrent aussi soixante
otages dont l'arrière-petit-neveu de Georges Washington, le lieutenant-colonel
Lewis Washington, lui-même propriétaire d'esclaves. Toute la nuit, John Brown
attendit les esclaves. Aucun d'entre eux ne vint le rejoindre. Il réalisa que
son plan était un échec. Vers minuit, il fit arrêter un train sur un pont. L'un
des hommes de John Brown tua un bagagiste noir. L'abolitionniste du Kansas
paralysé par l'indécision, ne sachant que faire, retourna dans l'arsenal. La
contre attaque des habitants de Harper's Ferry et de la milice locale
s'organisa.
Le 17 octobre 1859, Envoyée de
Washington, une compagnie de fusiliers marins arriva sur place. A sa tête, le
colonel Robert E Lee (futur général de l'armée sudiste) secondé par le
lieutenant J.E.B Stuart (futur général de cavalerie confédéré). Les échanges de
coup de feu durèrent toute l'après-midi. Ayant déjà perdu des compagnons, John
brown se réfugia avec les survivants de sa petite armée et les prisonniers dans
la caserne des pompiers de Harper's Ferry. Ce bâtiment avec ses murs épais lui
offrait une meilleure protection. A la fin de la journée, John Brown subit une
déconvenue: huit hommes du commando avaient été tués dont deux fils de John
Brown tandis que sept autres membres du raid prirent la fuite (plus tard deux
d'entre eux furent capturés).John Brown, quant à lui, fut blessé par l'épée de
parade d'un officier. Du côté des miliciens, on ne déplora qu'un mort, tué dans
l'assaut final de la caserne des pompiers.
Un des fils de Brown tué pendant la Raid. |
Des cinq noirs qui avaient suivi
John Brown, deux hommes furent tués au moment des combats: Dangerfield Newby et
Lewis Sheridan Leary originaire de Caroline du Nord. Deux autres, Shields Green
et John Anthony Copeland Jr, furent arrêtés puis pendus le 16 décembre 1859.
Seul un noir, Osborn Perry Anderson pu s'échapper et rejoindre le Canada. Il ne
reviendra qu'en 1864 pour s'engager dans l'armée nordiste. Il mourut en 1872.
Le 27 octobre 1859 afin d'éviter
toute tentative de lynchage, l'Etat de Virginie organisa rapidement le procès
de John Brown. Les chefs d'accusation portèrent sur trois points: la haute
trahison, l'incitation à l'insurrection et le meurtre. Au cours de son procès,
John Brown gagna l'admiration de certaines personnalités par sa dignité, son
éloquence et son implacable engagement anti-esclavagiste. Il devint un
véritable symbole de la lutte contre l'esclave et rapidement un martyr.
Le 2 novembre 1859, le jury
condamna John Brown à être pendu, après cinquante cinq minutes de délibération.
Le 2 décembre 1859 John Brown fut
pendu. Victor Hugo écrivit une lettre au gouvernement des Etats-Unis en soutien
au condamné.
Ne voulant pas soutenir et
cautionner l'action de John Brown, Abraham Lincoln déclara en décembre 1859
:"John Brown a été exécuté pour trahison; nous ne pouvons nous élever
contre cette décision bien qu'il ait partagé notre conviction sur l'esclavage.
Cela ne peut excuser la violence, l'effusion de sang, et la trahison. Et le
fait qu'il pensait avoir raison, ne l'excuse pas davantage".
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