Un tirailleur fédéré en 1815 par JOB
ou l'ancêtre du fédéré
de 1871.
1815, la guerre, encore une fois contre toute l’Europe. A
Paris il fallut s’y préparer. La capitale sortit de son apathie ; mais si elle
ne montra pas sa mollesse de 1814, elle montra encore moins son ardeur de 1792.
On fortifia les hauteurs de Paris et les barrières. On fit des appels de
volontaires : ceux des faubourgs composèrent un corps de vingt-cinq mille
fédérés. En fait seulement 3000 furent armées de fusils, les autres n'eurent
que des piques.
Comme plus tard en 1870, une nouvelle crainte agitait la
bourgeoisie, le petit commerce, la propriété : l’appel des fédérés avait fait
croire au retour des moyens révolutionnaires, à un jacobinisme impérial. Quand
on vit sortir de ses bouges, de ses ordures, de sa misère cette population
étrange, qui semblait inconnue à la ville depuis les journées de prairial,
quand on la vit avec ses guenilles, ses piques et ses bonnets rouges, ses cris,
ses chants, ses menaces, vociférant la Marseillaise, A bas les prêtres ! Vive
la nation ! on se crut revenu à 93, on revit la guillotine et la terreur, on
craignit le pillage, et la bourgeoisie, consternée, épouvantée, n’eut plus
qu’une pensée : se débarrasser de l’Empereur pour éviter ce qu’elle appelait «
le règne de la canaille ».
Job qui est un homme de son siècle et un homme d'ordre a
d'ailleurs représenté son "fédéré" de 1815 avec une posture assez
proche de celle vu en 1871 pendant la Commune. Et le visage, rappelle aussi
"l'apache" qui effrayait tant ses contemporains...
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