mercredi 20 août 2014

Bibliographie conquête de l’Algérie.


Comme je n’ai pas mentionné mes sources pour la suite d'articles sur le soldat français de la conquête de l’Algérie, je vous livre une petite bibliographie personnelle et évidemment succincte vu le nombre d’ouvrages sur la période.

  •           Douze ans en Algérie 1830-1842 par le Docteur Jean-Pierre Bonnafont. Témoignage des plus intéressants d’un jeune chirurgien militaire, qui observe et note tout ce qu’il voit ou que lui racontent les blessés qui affluent à son ambulance. Ces souvenirs fourmillent de détails et d’anecdotes pittoresques depuis la prise d’Alger, puis Mascara en 1835, les deux expéditions de Constantine en 1836 et 1837, La Tafna où il fait partie de l’escorte du général Bugeaud lors de son entrevue avec Abd-el-Kader. En 1840, Bonnafont devenu chirurgien-major à la tête de l’ambulance active, voit  Blida, Cherchell, Médéa et Miliana. Partout, il note les détails de son existence, il observe les habitants et leurs coutumes. A noter qu’on y trouve un excellent récit emprunté à un autre officier de l’assaut de Constantine en 1837…



  •           Les deux sièges de Constantine par Ernest Mercier. Ouvrage incontournable sur les très dures expéditions de Constantine. C’est souvent un peu lyrique, héroïque à la manière des chroniques militaires de la deuxième moitié du XIXe siècle, toujours ce souci de présenter une image embellie, d’illustration, de défense et « responsable » de l’armée au combat. Cela reste néanmoins un bon récit.



  •           Les cahiers du sergent Walter  par Pierre Loevenbruck et Pierre Hellin. Récit apocryphe mais très bien documenté et illustré par Maurice Toussaint.



  •           Un soldat d’Afrique. Journal du sergent-major Roussier, du 12e de ligne (expédition de Kabylie : mai-juillet 1849), Carnet de la Sabretache, 1904, p. 46-62. Rare récit d’un fantassin là où on ne trouve que trop souvent des souvenirs d’officiers.



  •           La chasse à l’homme, guerres d’Algérie par le comte de Hérisson. Maurice d’Irisson, bien connu des amateurs du second empire, livre ici un récit sans concession de son expérience militaire en Afrique du nord.



  •           Mes Souvenirs François Charles du Barail. Le 1er tome de ses mémoires couvre allégrement les années de la conquête de l’Algérie, un grand classique.



  •           Sidi-Brahim par Paul Azan. L’ouvrage de référence sur cet épisode dramatique. Un excellent récit qui détaille le combat presque heure par heure tout en s’attardant sur le contexte, l’état d’esprit et les personnalités de ses acteurs (je pense à Montagnac…) A noter que l'édition de 1905 présente la retranscription de lettres et des rapports d'époque, non reproduites dans les éditions postérieures.



  •           Sidi-Brahim – notes et documents par Cl Guinard et Brunon. Bourré d’illustrations et de documents divers. Complète admirablement le précèdent.



  •           Zouaves et Turcos par François Bournand. Très bon historique de ces deux corps depuis leur création jusqu’à leurs plus belles campagnes.



  •            La Conquête de l'Algérie 1830-1871 par Pierre Montagnon. Un brin nostalgique de l’Algérie française (mais juste un brin), la somme la plus complète et surtout la plus abordable sur le sujet.



  •           L'expédition d'Alger 1830 par Henri Noguères. Extraordinaire livre racontant l’expédition de 1830 depuis des prémices jusqu’au changement de régime et au départ de Bourmont. En fait ce bouquin est une subtile compilation de lettres et de témoignages annoté par Henri Noguères et cela va du simple capitaine d’infanterie, au marin, diplomate, officier etc Un régal à lire !



  •           EXPOSITION INTERNATIONALE DE PARIS EN 1931 - LES ARMÉES FRANÇAISES D'OUTRE-MER, CONQUETE ET PACIFICATION DE L'ALGÉRIE par Paul Azan. Gros volume par l’historien inégalé pour cette période. Récit minutieux donc, riche en anecdote et en récits militaires. Comporte en outre des aquarelles du capitaine Maréchal en couleur.



  •           L’infanterie de ligne 1820-1870 des Carnets de la Sabretache.



  •           L’Expédition d’Afrique mai-juillet 1830 des Carnets de la Sabretache.



Je rajouterai à titre personnel deux titres moins connus, plus littéraires dans la forme et qui s’éloignent un tantinet du sujet puisqu’il s’agit plus de la période 1860 :

  •           Sous le burnous par Hector France. Traduit et édité en anglais sous le titre « Musk, hashish and blood », l’auteur futur communard avait servi comme officier dans un régiment de spahis en Algérie pendant dix ans. Il nous livre ces aventures de jeunesse sous formes de nouvelles parfois scabreuses, exotiques ou cruelles. A ne pas prendre au 1er degré. En bref, le côté obscur de l’orientalisme. Juste excellent !



  •           Aventures de guerre et de chasse. Souvenirs d'un spahis par Eugene Razoua. Dans la même veine que le précèdent bien que sorti plus de 20 ans avant. Même recette, un futur communard, sous-officier de Spahis et grand amateur d’absinthe devant l’éternel. à vingt ans, Eugène Razoua s'engage au 5ème chasseurs à cheval, à Vendôme, d'où il fut bientôt détaché à l'École de Saumur. Son attitude au 2 décembre le fait envoyer en disgrâce au 3éme spahis et il parcourt l'Algérie, de Guelma à Souk-Ahras et à Bône, fréquentant le plus possible les indigènes, dont il parle couramment la langue et qui lui inspirent une vive sympathie. « Ils sont mes frères, disait-il, et je leur prouverai bien, parbleu que je les aime ». Sous-officier à 24 ans, il est proposé pour la médaille militaire après une action d'éclat mais ne l'obtient que neuf ans plus tard, en 1863 ; le colonel Guérin de Waldenbach, qui, passé du 5ème chasseurs au 3ème spahis, était resté son chef, lui promet l’épaulette dans un avenir prochain mais Razoua est las de la vie militaire. Comme le livre d’Hector France, celui de Razaoua est aujourd’hui passablement « récupéré » par les professionnels de la repentance. Certes, Razoua déplorait les injustices dont étaient souvent victimes les musulmans et déplorait sincèrement de les avoir eu pour ennemis mais tant qu’il fut en Algérie, il ne cessa jamais de les combattre. Cette admiration pour l’ennemi ou pour la culture arabo-berbère d’Algérie, il n’est pas le seul à l’avoir éprouvé et si des atrocités sont narrées, elles sont le fait de toutes les guerres (surtout de guérilla) et non la responsabilité seule de l’armée française en Afrique du nord. Disons que ce discours passe mieux auprès de certains car Razoua (comme Hector France) a pour lui d’avoir été républicain et communard.


1 commentaire:

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