dimanche 24 février 2013

Un calot d'officier de l'aviation républicaine pendant la guerre civile espagnole.



Calot et son pompon du modèle classique de l'armée espagnole d'avant 36, avec étoile de l'Ejercito Popular et les deux barrettes de capitaine. La couleur bleue employé dans le camp "républicain"  par certaines milices (au début), par les gardes d'assaut (mais avec un cordonnet blanc) est aussi visible dans l'aviation. Ici le passepoil est donc réglementairement vert (comme il doit l'être dans l’aviation), tout en observant que la couleur est un peu délavée par le temps. L’inscription à l'intérieur est en anglais.






lundi 18 février 2013

Le "batallon de la muerte" ou la "Centuria Malatesta"


Le "batallon de la muerte" ou la "Centuria Malatesta" est une unité anarchiste de la guerre civile espagnole composé de volontaire italiens. Sa discipline apparente et l'uniformité de sa tenue, tranche nettement avec l'allure bigarrée des autres formations anarchistes ou anarcho-syndicalistes (CNT-FAI-FIJL) de la même époque. 


Son défilé lors d'un enterrement publique à Barcelone le 3 mars 1937 impressionna grandement la population ainsi que les responsables anarchistes comme Garcia Oliver. Ce dernier rapporte que la vue du "batallon de la muerte" lui fit immédiatement penser à un groupe de chemises noires de l'Italie fasciste paradant dans les rues. G.Oliver n'avait pas complètement tort dans le sens où les volontaires anarchistes italiens étaient vêtus d'uniformes italiens (pantalon et vareuse) sous lesquels ils portaient des pulls à cols roulés noirs. 


En plus de souligner que les volontaires italiens défilaient comme une unité militaire régulière, Garcia Oliver fait aussi état de leurs courtes bottes noires, et des longs poignards qui pendaient aux ceinturons. Dernière remarque du dirigeant de la CNT, le drapeau, aux couleurs de la république espagnole mais frappée d'un immense sigle (celui des mineurs des Asturies de l’insurrection de 1934), "UHP" pour UNION HERMANOS PROLETARIOS, soit Union des Frères Prolétaires. Ce n'est pas ce dernier détails qui dut étonner l'anarchiste qui était à l'époque ministre du gouvernement bourgeois de la république espagnole! Ajoutons d'ailleurs que le bataillon italien avait été financé par le gouvernement républicain. En outre l'unité faisait flotter un immense étendard noir, frappé par une tête de mort au-dessus de deux tibias croisés. A ce propos, les membres du "batallon de la muerte" portaient sur la poitrine ainsi que sur de larges bérets noirs, une insigne métallique à tête de mort et tibias croisés. 








Certains en ont déduit que l'unité anarchiste italienne avait récupéré un lot d'insignes d'un ancien régiment de l'armée espagnol, le Regimiento de Caballería Ligero Acorazado "Lusitania" n.º 8. Dans la matinée du dimanche 2 Août 1936, au début de la guerre civile donc, la caserne de ce régiment de cavalerie légère cantonné à la Paseo de la Alameda (Valence), fut envahi par les miliciens antifascistes, appuyés par les gardes d'assaut, et le régiment disparut en tant que tel. Il semble plus probable que ce furent les membres d'une autre unité anarchiste (espagnole celle-ci) qui récupéra l'insigne emblématique de ce vieux régiment espagnol. Il s'agit de la colonne du commandant Perea ( du nom de son "commandant" ou délégué général, Juan Perea Capulino).Cette unité a été formée à Valence avec des membres de la CNT, elle est par la suite devenue un régiment et s'est battu sur le front de Madrid avant de former la 5ème Division de l'armée de Levant (Valence) ou de l'est (Aragaon)









Pour en revenir à l'origine de l'insigne du "batallon de la muerte", il faut nécessairement de replonger dans l'histoire de l'antifascisme italien des années 1921/1922 et de la composante violente de ce mouvement, à savoir les ARDITI DEL POPOLO. Ses membres, anciens combattants de la 1ere guerre mondiale, et des unités d'élite italiennes (Arditi) se refusaient contrairement à la plupart de leurs comparses, à servir de nervis des patrons et se constituèrent en une organisation d'auto-défense ouvrière qui affrontaient les fascistes dans la rue, à coups de poings, à coups de feu et... à coups de poignards, celui des corps à corps dans les tranchées, qui renvoyait au glaive romain, dans un camp comme dans l'autre. C'est dans l'héritage des ARDITI DEL POPOLO que le "batallon de la muerte" a puisé et non ailleurs. Le "style" très italien de leur tenue en ai la preuve la plus éclatante. Plusieurs de ses membres, exilés en France étaient d'ailleurs des anciens membres des ARDITI DEL POPOLO qui furent en quelque sorte la première organisation antifasciste du monde.




Le "batallon de la muerte" passa quelques mois à l'instruction dans un château de Santa Perpetua, près de Barcelone avant de rejoindre la Colonne Ascaso (CNT). Entré dans Almudevarn, le bataillon participa à  la bataille et Montalban, et à l'assaut de l'ermitage de Santa Quiterial, où il fut purement et simplement annihilé. Les survivants furent définitivement incorporés à la Colonne Ascaso, quand d'autres, blessés ou écoeurés rentrèrent en France. On  a souvent dit ou écrit que cette unité fut commandé par l'anarchiste italien Camillo Berneri, ce qui est tout à fait inexacte. En effet, cet intellectuel libertaire qui fut éliminé par les staliniens après mai 1937, était sourd...


jeudi 14 février 2013

La bataille de Nuits, 1870.



18 décembre 1870, gare du PLM à Nuits. Émiland s’éveille parmi les francs-tireurs des Pyrénées-Orientales, avec l’envie de mettre de l’ordre dans ses idées. Il a vécu les graves évènements de la guerre avec une certaine indifférence. Mais on a déclaré la Patrie en danger et la République a été proclamée. À la fin novembre, le jeune homme a quitté le lycée pour rejoindre son ami Francisque au corps franc des Vosges… Il ne sait pas encore que, dans quelques heures, un peu par hasard, il va se trouver au cœur d’une terrible bataille entre les Prussiens et l’armée du général Crémer. Dans ce déferlement de violence, dans le sang et la souffrance, il y aura la rencontre avec Louise…

Alain Fauconnier fait revivre avec rigueur et passion cet épisode tragique de la guerre de 1870-1871 en Bourgogne, en s’inspirant de ce que les acteurs et les témoins vécurent et ressentirent. Un grand roman dont l’action se situe entre Genlis, Dijon, Nuits-Saint-Georges, Beaune et Tournus, pour nous faire vivre sur le terrain cet épisode douloureux de l’histoire de France.

Un roman "historique" avec son inévitable amourette... Ce qui ne se fait que trop en France, en "romans" comme en téléfilms... Le peu d'intérêt réside ici en ce que l'action se déroule pendant la phase républicaine de la guerre de 1870 et du triste combat de Nuits Saint-George.

La bataille de Nuits, le 18 décembre 1870.


L'armée prussienne du Sud, sous les ordres du général von Manteuffel, couvre tout le secteur allant de la région d'Orléans à la frontière suisse. Sa mission est de couvrir la voie de communication principale de l'armée prussienne, qui passe par la Lorraine, et de procéder à la réduction des garnisons française du théâtre d'opération. La plus tenace de celles-ci est la forteresse de Belfort, qui résistera d'ailleurs jusqu'à l'armistice.

Mais la menace la plus immédiate pour les Allemands est la première offensive du général Guiseppe Garibaldi (qui fera l'objet d'un scénario ultérieur) pour reprendre la ville de Dijon. Cheville ouvrière de l'armée du Sud, le XIV corps du général von Werder repousse Garibaldi le 27 novembre à la bataille de Pâques (15 kilomètres à l'ouest de Dijon). A compter de cette date, les Allemands se mettent dans une position d'attente pour se reposer et se réorganiser. C'est chose faite à la mi-décembre, date à laquelle ils envisagent des opérations plus offensives. La première de celles-ci a lieu le 16 décembre et est dirigée sur Langres, nid de francs-tireurs qui mettaient à mal les communications prussiennes. Les Allemands dispersent les Français. Le 17 décembre, les Badois de von Glümer sont concentrés sur Dijon et reçoivent comme missions pour le lendemain de lancer une reconnaissance en force sur Nuits où les Français sont signalés. Les Allemands s'attendent à disperser les Français avec leur facilité habituelle. L'avenir leur donnera tort.

Car en face, le général Cremer a repris en mains les troupes françaises. Il dispose des mêmes effectifs que les Allemands, à savoir une division, et est fermement décidé à montrer que l'honneur des troupes françaises est intact. Ses effectifs sont les suivants :

1ère brigade

Gardes mobiles de Gironde       1 bataillon

32ème régiment de marche        3 bataillons

57ème régiment de marche        3 bataillons

2ème brigade

Volontaires du Rhône    1 bataillon

1ère légion du Rhône    3 bataillons

2ème légion du Rhône    3 bataillons

Aucune cavalerie n'est présente, mais trois batteries (une de 9 Livre et deux de 4 Livres), soit 18 canons, complètent l'effectif. Le moral est bon, sauf pour les légions du Rhône, minées par l'indiscipline. Quant à l'armement, il est excellent. Les régiments de marche et la première légion sont armées de Chassepots, tandis que les autres sont armés de carabines Spenser ou Remington d'importation. L'artillerie est d'origine française, sauf la batterie de 9 qui est là aussi une Armstrong (en acier) d'origine anglaise.

La disposition des Français est la suivante. Un bataillon du 32ème de Marche, avec deux canons, tiennent les hameaux de La Berchère, Boncourt et Agencourt. Entre Preneaux et la gare de Nuits, deux bataillons de la 2ème légion du Rhône avec six canons. Dans la gare elle-même, un bataillon du 32ème de Marche. Entre Vosne et la gare, le bataillon de volontaires du Rhône et le bataillon des gardes mobiles de Gironde. A Vosne même un bataillon de la 1ère légion du Rhône. A Nuits se trouvait le général Crémer avec une première réserve formée de deux bataillons de la 1ère légion du Rhône. Une seconde réserve se trouvait sur les hauteurs de Chaux avec le bataillon restant de la 2ème légion du Rhône et le bataillon restants du 32ème de Marche. Cette force était censée empêcher un débordement par l'arrière du front. S'y trouvait également 10 canons qui pouvaient battre tout le front français. On remarquera qu'il manque le 57ème de marche. Il est à Beaune et, prévenu tôt le matin, se met immédiatement en marche.

Le terrain avantage la défense. La contre-pente de Chaux est occupée par des vergers qui forment un terrain peu praticable. En avant, les villages de Premeaux et Vosnes, ainsi que la ville de Nuits (4 000 habitants) peuvent être facilement défendables grâces à de nombreux murets qui entourent les maisons. Ensuite, la ligne de chemins de fer qui coupe le terrain en deux est une ligne de défense naturelle car elle forme un profond fossé au sud, un large talus au nord. Enfin, les hameaux de La Berchère, Boncourt et Agencourt peuvent eux-aussi êtres puissamment fortifiés.

Les forces badoises sont divisées en une Avant-Garde, un Gros et un Flanc-Garde (à droite du dispositif principal).

Avant-Garde (gén. Von Willisen)

Régiments des Gardes du Corps   3 bataillons.

1 Batterie d'artillerie et 1 escadron de cavalerie.

Gros (gén. Prince Guillaume de Bade)

    2ème régiment de Grenadiers     3 bataillons

3ème régiment d'infanterie      2 bataillons

            4 batteries d'artillerie et 5 escadrons de cavalerie.

Flanc-Garde (gén. Von Degenfeld)

3ème régiment d'infanterie      1 bataillon

4ème régiment d'infanterie      3 bataillons

1 batterie d'artillerie et 1 escadron de cavalerie.

L'avant garde et le gros des Badois se présente sur la droite française, par Soulon, la Rue et Epernay (nord, à l'est de la voie de chemins de fer). Le flanc-garde est dirigé en ordre dispersé du nord et de l'est. Un bataillon et un escadron suivent la grande route par Vougeot (au nord de Vosne, à l'ouest de la voie de chemins de fer) ; un bataillon est dirigé sur Concoeur (hauteur directement au Nord de Chaux) ; enfin deux bataillons et une batterie venaient de Curley et Villers-Fontaine (nord-ouest).



La bataille

Les troupes badoises, qui quittent Dijon au lever du jour, arrivent aux abords de Nuits en fin de matinée. Le régiment des Gardes du Corps est le premier à se déployer et, à midi, attaque le hameau de Boncourt qu'il enlève rapidement aux hommes du 32ème de marche. Ce dernier se replie sur La Berchère et, soutenu par le bataillon des volontaires de Gironde, oppose une vive résistance aux Badois, avant que ces dernier ne se rendent maître de la position vers 13 heures 30. A cette heure, l'avant-garde des Badois est toujours seule sur le champ de bataille et, faisant preuve d'une trop grande témérité, attaque la voie de chemin de fer solidement tenue par les Français. Ces derniers repoussent sèchement le régiment des Gardes du Corps qui se replie sur les positions conquises, d'où ils engagent une fusillade en attendant les renforts.

Ceux-ci débouchent sur le champ de bataille en milieu d'après-midi seulement. La journée est déjà bien avancée et les Allemands, pour emporter la décision, se résignent à engager un assaut frontal. Il est 16 heures lorsque les Badois se déploient pour se ruer à l'assaut. Deux bataillons (un du régiment des Gardes du Corps et un du 2ème régiment des Grenadiers) sont dirigés sur la gare tandis que quatre bataillons (les deux derniers des Gardes du Corps et les deux dernier des Grenadiers) engagent les Français plus au nord, entre la gare et Vosne. Mais les Français opposent une résistance acharnée, d'autant plus que Cremer fait entrer en ligne ses réserves. Les deux corps d'élite badois n'arrivent à tourner l'obstacle de la voie de chemin de fer qu'avec l'appoint des réserves, formées du 3ème régiment d'infanterie. Il est déjà tard et les Badois se lancent à l'assaut de Nuits, repoussant une contre-attaque du 57ème régiment de marche qui fait enfin son apparition sur le champs de bataille. C'est dans la pénombre que les Badois repoussent les Français du village. Il est 18 heures, la nuit tombe enfin.

Les autres actions de la journée n'ont donné aucun résultat. Le bataillon badois qui a pris Concoeur reste inutile sur la position conquise, tandis que les deux bataillons sensés tourner la position Française par Villers-Fontaine sont arrêtés par les Français embusqués dans les vignobles. Mais Cremer est conscient d'avoir été battu, sans avoir failli à l'honneur des armes françaises. Il profite de la nuit, et de l'arrivée des troupes fraîches du 57ème de marche, pour se replier en bon ordre. Il laisse quand même sur le champ de bataille 1500 hommes (dont moitié de prisonniers), tandis que les Allemands déplorent la perte de 900 des leurs.



Le général Cremer


Camille Cremer voit le jour le 6 août 1840 à Sarreguemines.

Fils d’un teinturier lorrain, il obtient une bourse pour l’ESM en 1857, il en sort 25e sur 240.

Sous-lieutenant en 1859 au 95e Régiment d’Infanterie, il intègre l’école d’Etat-major en 1860 (sorti 2e sur 23).

Lieutenant en janvier 1862, il effectue un stage au 10e cuirassiers. En février 1863, il passe aux Dragons de l’Impératrice.

En janvier 1864, il va au 1er Zouaves et part au Mexique. Durant son séjour (jusqu’en mai 1866), il se distingue au combat de Jiquilpan où le 24 octobre 1864, à la Cuesta de Sayala, il charge hardiment un escadron ennemi avec le peloton d’avant-garde.

Le 22 juin 1864 il est à nouveau distingué pour avoir conduit avec entrain et intelligence la poursuite d’avant-garde qui a tué le bandit Pueblita et une partie de sa troupe à Uruapan.

Il est titulaire de la Médaille du Mexique et fait chevalier de Notre Dame de la Guadalupe.

Il est noté comme "officier très intelligent, d’un excellent esprit militaire, plein d’envergure et d’entrain".

Promu Capitaine en janvier 1866, il passe au 10e RA. En janvier 1867 il est nommé à l’Etat-major de la 21e division militaire, puis en avril il devient aide de camp du général Clinchant, son ancien colonel au 1er Zouaves.

Il est promu Chevalier de la Légion d’Honneur en 1870.

Durant la guerre franco-prussienne de 1870, il participe aux opérations autour de Metz, et s’évade avant la reddition de la ville. En décembre il rejoint Gambetta qui le nomme le même jour, général de brigade et général de division à titre auxiliaire, ainsi que chef d’escadron.

Il rejoint alors l’armée de l’Est pour prendre la tête de la 3e Division d’Infanterie du 24e Corps d’Armée. Il participe aux combats de Bligny sous Ouche (3/12/70), à Nuits (18/12/70) et entre à Dijon à la tête du CA.

Le 13 février 71 il est nommé divisionnaire à Chambéry, mais est relevé le 26 du même mois. Républicain modéré mais populaire parmi les parisiens qui ont su apprécier son "battant", Cremer est le jour même de son arrivée à Paris après le 18 mars, proposé pour être commandant de la Garde Nationale fédérée. On ne sait exactement quel double-jeu il a réellement joué, se montrant, au début, proche des aspirations républicaines et patriotes de la futur Commune de Paris, puis s'éclipsant mais sans prendre aucun commandement dans l'armée Versaillaise, à l'instar de d'autres officiers méritants et combatifs (d'opinion républicaine ) comme le défenseur de Belfort, Denfert-Rochereau.

Après la guerre, la commission des grades le remet chef d’escadron, en disponibilité pour avoir continué la guerre en dépit de la reddition de l’armée à Metz. Symbole de l’épuration des officiers républicains de l’armée par les anciens officiers impériaux, il adresse une lettre ouverte au ministre :

"Je reçois à l’instant la lettre de service qui me notifie la décision de la commission de révision des grades. Tant de générosité me touche et je ne saurais mieux le reconnaître qu’en alléguant, autant qu’il est en mon pouvoir, les charges de l’Etat. J’ai donc l’honneur de vous adresser ma démission, me contentant comme récompense de quinze années de service d’avoir mes biens confisqués, mon père exilé, mon frère tué et mon pays natal livré. Tant de bonheur me fait redouter ceux que me réserve l’avenir que vous me faites, et je préfère attendre en simple citoyen l’occasion de refaire la guerre aux Prussiens. Veuillez agréer monsieur le ministre l’assurance de tout le respect avec lequel j’ai l’honneur d’être votre très dévoué et obéissant serviteur. Cremer, Lorrain annexé et ex général gambettiste."

Cette lettre publique lui vaut une commission d’enquête et le 15 novembre 1871, il est mis en réforme pour faute grave contre la discipline.

Sa carrière militaire est alors terminée. Le général Cremer s’est éteint en 1876.


mercredi 13 février 2013

France 1944


Un peu partout, ça flinguait sec... la procédure accélérée. Quelques commérages sur votre compte... Il était bon! Chacun profitait de l'occase pour se payer une pinte de sang.  [...] C'est lé défoulement universel... toutes les passions, les rancoeurs, jalminceries de clocher, les ressentiments distingués...

Alphonse Boudard, Bleubite, 1975

mercredi 6 février 2013

Ne nous indignons pas. Tuons.




Soldats de l’Armée rouge, tuez ! tuez ! À mort, les Fascistes ! car il n’y a pas d’innocents chez eux ! Ni ceux qui vivent ni ceux qui ne sont pas encore nés ! À mort ! À mort!


Ne disons rien. Ne nous indignons pas. Tuons. Si tu n’as pas tué un Allemand par jour, ta journée est perdue… Si tu ne tues pas l’Allemand, c’est lui qui te tuera… Si tu ne peux pas tuer un Allemand avec une balle, tue-le à la baïonnette… Si tu as tué un Allemand, tues-en un autre— à l’heure actuelle il n’est rien de plus réconfortant pour nous autres que de voir des cadavres allemands. Ne compte pas les jours, ne compte pas les kilomètres. Compte une seule chose : les Allemands que tu auras tués. Tue l’Allemand ! C’est ce que te demande ta vieille mère. L’enfant t’implore : tue l’Allemand ! Tue l’Allemand ! C’est ce que réclame ta terre natale. Frappe juste.


Tue, tue les allemands jusque dans le ventre de leur mère, réduit la fierté de la femme allemande.

— Ilya Ehrenbourg

Le dernier communard ?



Officiellement, le dernier combattant de la Commune de Paris fut Adrien Lejeune. Toutefois, certains pensent que d'autres survivants anonymes lui survécurent de plusieurs années. Ainsi, ils imaginent que le dernier communard s'est éteint, centenaire, au début des années 1950. Pour se justifier, ils se basent sur le fait que le dernier vétéran français de la guerre de 1870-71 est décédé en 1955. 
Peut-être ? Saura-t-on jamais ? Mais c'est oublier que les "communards" furent bien moins nombreux que les "vétérans" du conflit franco-prussien.

Que cela ne nous empêche pas de penser à Alexis Truillot, lycéen en 1870, il rejoint Paris après le siège des prussiens, rue de Puebla (actuel rue des Pyrénées). Pendant la Commune, il fait notamment partie des "Vautours de Juarez", bande de gamins du quartier qui servent parfois d'estafettes pour les fédérés. Son témoignage paraît dans un numéro de juin 1960 de la revue Europe...


- Adrien Lejeune ( 03-06-1847 / 09-01-1942, 94 ans) : décédé en URSS ; officiellement le dernier communard. Membre de la Garde nationale pendant le siège. Participe aux journées du 31 octobre 1870 et 22 janvier 1871. Responsable de l’approvisionnement du XXème sous la Commune. Il est déporté en Nouvelle-Calédonie. Il repose au Cimetière du Père Lachaise (Paris), face au Mur des Fédérés.

- Emile Chausse (06-07-1850 / 30-12-1941, 91 ans) : né à Paris, il décède à Nogent-sur-Marne. Par tirage au sort, il effectue toute la campagne de 1870 contre l'Allemagne dans le 1er régiment du train des équipages. Très tôt il se lance dans l'action sociale. Au lendemain de la défaite, au cours de la tentative avortée d'une Commune de Paris, le 31 octobre 1870, il occupe la mairie du XIIè arrondissement. Il participe à l'insurrection de la Commune de mars à mai 1871, bien que son rôle ne soit pas connu précisément. Adhérent de l'Internationale, il est conseiller municipal socialiste de Paris de 1893 à 1935.

- Antonin Desfarges (14-08-1851 / 05-12-1941, 90 ans) : député.

- Pierre Vidal (09-04-1850 / 04-08-1941, 91 ans) : né à Toulouse (Haute-Garonne), il décède au Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne). Sa participation active à la Commune de Paris lui vaut d'être condamné à mort par contumace. Pierre Vidal se serait ensuite exilé en Hongrie puis en Roumanie. Revenu en France dans les années 1880, il exerce la profession de cordonnier et se marie en 1887 avec Régine François Louise Renaud. Devenu veuf en 1897, il termine ses jours au Kremlin Bicêtre.