Les partisans dans l'Oural, la
Sibérie et l'Extrême-Orient pendant la guerre civile russe.
Les partisans dans l'Oural, la
Sibérie et l'Extrême-Orient sont apparus dès l'été 1918. Après la révolte des
tchèques, beaucoup de gardes rouges se sont en effet retrouvés coupés de leurs
lignes. Isolés, parfois vaincus, ces unités avaient néanmoins l’espace
avec eux. La tactique de la guérilla s’imposait donc, tant par survie que par
nécessité militaire. A la fin de 1918 - début 1919 à Omsk et dans d’autres
villes, des révoltes d’ouvriers mobilisés par l'armée de Koltchak avaient
éclatés avant d’être brutalement réprimée. D'importantes forces de partisans ont
donc émergés dans l'Oural, comptant parfois plus de 1000 hommes par unités.
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Les zones contrôlées par les partisans le long du chemin de fer sibérien pendant la guerre civile russe. |
Des groupes encore plus nombreux
existèrent jusqu’à former des petites républiques soviétiques de partisans. Elles
organisaient le harcèlement des arrières de Koltchak et du trafic du chemin de
fer de Sibérie. Si bien qu’à l’automne 1919, les communications des armées
blanches étaient totalement désorganisées. En outre, bien avant que l’armée
rouge n’arrive, les partisans avaient chassés les blancs de régions entières.
Dans la région du lac Baïkal et plus à l'est, la lutte fut particulièrement dure contre les
japonais et les troupes de l’ataman Semenov.
Le nombre total de partisans en
Sibérie et en Extrême-Orient est estimé à environ 30 000 hommes voir jusqu’à
100 000 hommes selon les périodes. Essentiellement paysans, les partisans
n’hésitaient pas à coordonner leurs actions avec les grèves, les sabotages et
parfois les insurrections des villes. C’est un fait qu’en Sibérie, la lutte des
partisans a largement été déterminée par les conditions socio-économiques et
géographiques de cette région immense. En Extrême-Orient la lutte s’est d’avantage définie par une combinaison entre
la lutte des classes et des impératifs de libération nationale.
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Partisans sibériens. |
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Partisans sibériens. |
Ces partisans sibériens ou d’Extrême-Orient
n’étaient pas tous d’inspirations bolcheviks. Certaines unités étaient gagnés
par les thèses anarchistes, quand d’autres ne combattaient que parce qu’elles
refusaient que des étrangers ne foulent leur sol (tchèques, japonais,
américains etc…) En général, les villages élisaient chacun leurs représentants
qui se rassemblaient en congrès. Ce dernier organisait la conscription des
hommes de 18 à 55 ans, la réquisition des chevaux, des ateliers de vêtements,
de munitions et des ateliers de réparations d’armes. Ensuite la même formation
de partisans se divisait en infanterie, cavalerie et même artillerie quand elle
le pouvait. Signalons que les bolcheviks redoublèrent d’efforts pour que ces
unités soient encadrées et puissent afficher une dénomination militaire digne
de ce nom (bataillons, régiments et même divisions). Pour se faire reconnaître
les partisans bolcheviks épinglaient ou cousaient sur leurs coiffures des bandes
rouges, portaient des brassards de la même couleur. Les drapeaux avec le nom de
l’unité ou le slogan « Tout le pouvoir aux soviets ! » existèrent
aussi dans certaines formations.
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Partisans bolcheviks de Sibérie. |
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1922, funérailles d'un chef de détachement de partisans. |
Au début, les partisans n’étaient
souvent armés que de fourches, de couteaux, de bâtons, de haches et n’arrivaient qu’avec peine à rassembler des
fusils de chasses d’un autre siècle, à silex ou à pistons. En pillant des vieux
arsenaux, ils récupèrent en outre des piques et des pièces d’artilleries de
petits calibres (type couleuvrine) datant parfois du XVIIIème ou du XVIIème siècle.
Au fur et à
mesure des combats (les attaques de trains ont bel et bien existé), les
partisans s’armèrent de fusils modernes, de grenades, d’armes de poing et de mitrailleuses
pris sur des cadavres des soldats blancs. Mais cela ne doit pas faire oublier à
quel point l’armement était disparate et l’approvisionnement en munitions
difficile.
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Partisans de la province de Tomsk en 1919, équipés de fusils de diverses origines. |
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Partisans sibériens. |
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Partisans sibériens. |
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Gabriel Shevchenko, commandant un
détachement de partisans dans la région de Shkotovo contre les troupes alliées
et les russes blancs en avril 1919. Sa tête était mise à prix par
les japonais.
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Partisans sibériens. Fusil mitrailleur lewis, pistolet browning et revolvers Nagant. |
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Partisans sibériens. |
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Partisan d'Extrême-Orient. |
Dans certaines régions peu boisées
on utilisait des conduites d'eau pour fabriquer des petits canons. Dans les
régions forestières, c’était le bois qui était mis à contribution afin de
réaliser des pièces d’artilleries artisanales dont le canon était sculpté à
partir d'un tronc d’arbre. Ces armes qui faisaient plus de bruits et de fumées qu’autre
chose, n’en effrayait pas moins les blancs qui croyaient à des attaques au gaz
toxique. Les cartouches artisanales pour fusils faisaient elles aussi des
bruits terribles qui mettaient mal à l’aise les adversaires.
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Type de canon artisanal employés par des partisans sibériens. |
On fabriquait des
fusils et des étranges pistolets. On
sciait aussi le canon de certains fusils à culasse afin de mieux les dissimuler
sous les blouses ou les larges mentaux. Les explosifs pour attaquer les trains
et les voies ferrées étaient soit pris dans les nombreuses mines ou fabriqués
par des mains plus ou moins expertes. Ainsi, lors d’attaques prévues sur des
trains, il arriva fréquemment que les charges n’explosaient pas. Les partisans
étaient alors bons pour replacer une charge plus efficace et patienter
plusieurs jours de suite, dans les conditions extrêmes qu’on imagine.
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Fusil (un martini-henry anglais semble-t6il) et carabine(winchester) modifiés par les partisans sibériens. |
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Un partisan sibérien avec un fusil de fabrication artisanale. |
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Moule à balles de partisans sibériens. |
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Piques de partisans sibériens. |
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