Ce qu’ON appelle encore virilité n’est plus que
l’infantilisme des hommes et féminité celui des
femmes. Au reste, peut-être devrait-on parler
de virilisme et de “féminisme”, quand se mêle à
l’acquisition d’une identité tant de volontarisme.
La même opiniâtreté désabusée qui caractérisait la femme
traditionnelle, assignée à résidence dans le devoir d’assurer
la survie, s’épanouit à présent dans la Jeune-Fille, mais
cette fois émancipée de la sphère domestique, comme de
tout monopole sexué. Elle s’exprimera dorénavant partout :
dans son irréprochable imperméabilité affective au travail,
dans l’extrême rationalisation qu’elle imposera à sa “vie
sentimentale”, dans son pas, si spontanément militaire, dans
la façon dont elle baisera, se tiendra ou pianotera sur son
ordinateur. Ce n’est pas autrement, aussi, qu’elle lavera sa
voiture.
La plus extrême banalité de la
Jeune-Fille
est encore de se payer un(e)
“original(e)”.
L’amour de la Jeune-Fille
n’est qu’un autisme à deux.
Pourquoi la Jeune-Fille doit-elle toujours
feindre quelqu’activité?
Pour demeurer imprenable dans sa
passivité.
La Jeune-Fille appelle invariablement
“bonheur” tout ce à quoi on l’enchaîne.
http://www.bloom0101.org/jeunefille.pdf
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