Le « bataillon de la mort »
Tchétchène :
Батальон «Смерть». C’est sous ce nom délicat que sont regroupés
les 300 tchétchènes combattants en Nouvelle-Russie. La plupart sont d’anciens
militaires qui bien que tchétchènes et musulmans se considèrent comme dépendant
de la Fédération de Russie (ce qui est vrai). Ils seraient engagés dans la région
de Donetsk et portent sur les manches ou casquettes des drapeaux de la république
de Tchétchénie. Les journalistes ont beaucoup insistés sur le fait que ce
bataillon serait prioritairement dans le Donbass, pour « récupérer »
les tchétchènes qui combattent dans l’autre camp. Allez savoir…
Unité Nationale Russe (RNE):
Unité Nationale Russe (Русское
национальное единство). Groupe nationaliste radical panrusse lié à l’Armée
Orthodoxe Russe (RPA). Cette organisation est dirigée par Aleksandr Barkashov, qui a créé un
groupe de volontaires armés pour aller soutenir activement les séparatistes
russophone au Donbass. Il semblerait qu'ils ont tissé des liens avec les volontaires français et serbes.
Les miliciens armés de ce "parti" portent leurs propres insignes (celui de leur mouvement avec une croix orthodoxe) ainsi que leur propre drapeau.
Parmi les autres partis nationalistes russes dont des membres sont partis se battre au Donbass, figure "Русский Образ" ("Russkiy Obraz"- "Image Russe" ?), un petit mouvement ultra nationaliste calqué sur une organisation serbe du même type. Leurs membres portent une insigne de manche avec l'insigne du mouvement et le nom (en russe) "Légion impériale" comme Sergueï Zinchenko (voir photo) qui a combattu avec d'autres militants de ce parti dans le groupe "Batman".
Les volontaires
nationaux-bolcheviks et du Parti Autre Russie :
Petit rappel :Les nationaux-bolchéviques russes
(appelés "Nazbols") se distinguent par une idéologie qu'on pourrait vaguement qualifier de "communisme nationaliste". Le parti national-bolchevik russe reste attaché à la figure de l'écrivain Limonov, qui fut longtemps un des dirigeants les plus influents du parti.
Au niveau idéologique, certains
politologues classent ce mouvement à "l’extrême droite" de l’échiquier politique,
notamment en raison de ses positions nationalistes. Cependant ce point de vue
ne fait pas l'unanimité puisque d’autres, estimant que le nationalisme n’est
pas un critère discriminant du positionnement droite/gauche, Ils considèrent que
les aspects anticapitaliste et révolutionnaires du mouvement sont déterminants
pour le classer à "gauche". Certains adeptes du national-bolchévisme rejettent
formellement l’étiquette « extrême droite » dont ils dénoncent notamment le
libéralisme. Au contraire, ils affichent une certaine nostalgie de l'URSS, qui
regroupe à la fois le souvenir d'un étatisme puissant et une exaltation de la «
Russie éternelle » comme avait pu le faire Staline pendant la Seconde Guerre
mondiale. Le national-bolchévisme est donc un mouvement politique qui affirme
vouloir regrouper des opposants au système quels qu'ils soient. Refusant à la
fois le capitalisme et le gauchisme occidental, le national-bolchévisme est
parfois qualifié de mouvement « tercériste ».
Plus récemment, le géopoliticien
russe Alexandre Douguine a fusionné l'idée politique nationale-bolchevique avec
la conception géopolitique eurasiste. De ce fait, tous ces partis se
définissent maintenant comme eurasistes et sont favorables à la création d'une
Europe allant de Reykjavik à Istanbul, de Gibraltar à Vladivostok.
Au début de l'année 2006, le PNB a éclaté. Une fraction
majoritaire a exclu Édouard Limonov du Parti. Limonov a maintenu son action
avec ses partisans sous le même nom et une troisième fraction a rejoint l'Union
de la jeunesse eurasiste, branche jeune du parti d'Alexandre Douguine.
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Drapeau utilisé par la faction pro-Limonov du PNB |
Le PNB (parti national-bolchevik) mène aujourd'hui des
actions communes avec l'opposition démocratique et libérale, le Parti
Communiste, l'extrême gauche, et d'autres organisations de citoyens sur les
thèmes de la défense des libertés et des droits civiques et sociaux. Il attaque
farouchement le gouvernement de Vladimir Poutine et considère l'État, la
bureaucratie et la police comme corrompus.
Il est par ailleurs membre de "L’Autre Russie" (en russe : Другая
Россия, Drougaïa Rossiïa) qui est une coalition d’opposition civile russe. Cette
alliance réunit les représentants de différents mouvements et mouvances
politiques et de défense des droits de l’homme.
Dès le début des événements en Crimée, puis au Donbass, les militants du PNB et de la coalition "Autre Russie" sont intervenus pour soutenir les populations russophones (et cela malgré leur opposition à la politique intérieure de Poutine).
Très tôt, "Autre
Russie" a organisé des collectes de fond pour aider à l'équipement des volontaires armés et de l'aide humanitaire pour la population des deux jeunes républiques de Donetsk et Lougansk et ont ouvert des centres de collecte à Moscou, Saint-Pétersbourg, Nijni Novgorod, Severodvinsk,
Syktyvkar etc...
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Limonov entouré de volontaires du PNB. |
En outre, lorsque les événements de nouvelle Russie ont pris une tournure franchement militaire, Limonov et des militants du PNB ont organisé un mouvement de volontaires nommé "brigade internationale" (Интербригады) et qui accueille vraisemblablement quelques volontaires étrangers non-russes dont entre autres quelques lettons.
Ces hommes ont participé à la défense de
Slavyansk, Kramatorsk et continuent de se battre dans les forces armées de la République populaire de Donestk ou de Lougansk. Il semblerait que la compagnie
«
Herpeste » (Мангуст) du bataillon ZARYA soit composé de nombreux volontaires issus du PNB.
A priori, tous ces volontaires ne portent aucune insigne rappelant leur parti d'origine, même au sein de cette "brigade" dont on ne sait que peu de choses.
Organisation PHALANGE:
(“Фаланга”) Petit
groupe nationaliste (voir même néo-fasciste) d’origine polonaise historiquement opposé aux nationalistes ukrainiens nostalgiques de l'UPA et de ce fait solidaire de la cause des russophones
du Donbass, L’Organisation PHALANGE est dirigé par Bartosz Becker qui a entretenu des liens avec le Hezbollah.
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Emblème de l’organisation Phalange. |
Les premiers volontaires polonais seraient sur place depuis mai 2014. Il sont apparus avec une bannière
sur laquelle figure des fusils croisés sur fond noir. Il est probable qu'ils servent au sein du Bataillon Ruthène IVAN GEORGIEVICH KUNDRI.
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Bartosz Becker à gauche. |
Bataillon Ruthène IVAN
GEORGIEVICH KUNDRI:
Le Bataillon de
volontaires ruthénien créé le 23 août 2014 comme composante de la Milices
Populaire de Lougansk. Le nom de l'unté a été choisi en l'honneur d’un missionnaire orthodoxe des Carpates et vétéran de la Grande
Guerre Patriotique soviétique. le Bataillon Ruthène IVAN GEORGIEVICH KUNDRI est
composé de 387 volontaires slovaques, polonais et hongrois, placés sous les
ordres d’un certain “Yantso”.
Les Ruthènes sont l’un des quatre
grands peuples slaves avec les Russes, les polonais, les Ukrainiens et les Biélorusses. Avec
une culture distincte, ils sont considérés comme une minorité dans la plupart
des pays où ils sont présents. Reconnus en Ukraine sous le gouvernement de
Yanoukovitch, les Ruthènes se sentent menacés dans le régime issu du
soulèvement de la Place Maïdan et leur proximité culturelle avec les russes
expliquent la création de ce nouveau groupe de combat.
Il est réputé dangereux et
composé d’ex-membres des forces spéciales ukrainiennes, spécialisées dans le
sabotage, les techniques de guérilla et les opérations sur les arrières
ennemis. Il bénéficie de nombreux soutiens au sein de la population civile et
dispose d’un réseau de renseignement particulièrement efficace.
Légion de Saint Stéphane:
La légion de Saint Istvan (Легион Святого Иштвана - Szent István
Légiojál) est une organisation d’extrême-droite hongroise traditionaliste, qui prône le
retour des valeurs et cultures traditionnelles, ainsi que la chrétienté, en
Europe. Elle est essentiellement eurosceptique et soutient activement la Russie
dans la crise ukrainienne. Elle a également adopté les positions eurasiennes de Dougine.
Elle a détaché un groupe de combattant en Crimée et en Ukraine afin de soutenir activement les séparatistes. Elle assure des tâches de sécurité territoriale avec son bataillon « Muscovy » et coopère activement avec le bataillon « Variag » ou encore le bataillon Nouvelle-Russie. Les membres de la "légion" réfutent le terme de "brigade" les concernant, car trop connoté communiste et se déclarent plus proche de Salazar ou Degrelle que de Tito ou Buddionny.
Détachement JOVAN SHEVITCH:
Otryad « Iovan Shevitch » – Отряд
«Йован Шевич ») Groupe armé de volontaires serbes («tchetniks») composé de
vétérans de la guerre dans les Balkans, qui combat aux côtés des milices
russophones au Donbass. Fort de quelque 205 combattants – souvent qualifiés de
« mercenaires » – le Détachement JOVAN SHEVITCH comprend également des
combattants bulgares et russes. Il est commandé par Bratislav Zivkovic et porte ses propres insignes dont le drapeau caracteristique, noir avec tête de mort et tibias croisés et l'inscription "Pour la Roi et le Patrie - La liberté ou
la mort".
Les premiers groupes à utiliser
le nom de tchetniks furent des unités d'insurgés en lutte contre l'Empire
ottoman apparues en Macédoine et en Serbie du sud au début du xxe siècle, puis
en Albanie, les « tchétas ». Le mot « tchéta » (чета ou četa en serbe, çeta en
albanais) provient lui-même du turc çete, signifiant « gang » ou « bande »,
vraisemblablement du fait de la récupération par les tchetniks eux-mêmes de la
désignation que leur donnaient les soldats turcs.
Dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale, le terme Tchetniks désignait
l’Armée yougoslave de la patrie, un ensemble d'unités de résistance armée
contre les occupants allemands et italiens. Le mouvement fut rapidement débordé
par les Partisans communistes de Tito, mieux structurés, et, face à la
puissance de ces derniers, les Britanniques décidèrent le roi Pierre II
d'appeler l’Armée yougoslave de la patrie à se rallier aux partisans de Tito :
devant pareil dilemme, certaines unités passèrent sous les ordres de Tito, d’autres luttèrent à la fois contre les
communistes et les nazis tandis que d'autres abandonnèrent la résistance pour
collaborer avec l'occupant.
Les groupes paramilitaires serbes
que l'on a appelés « Tchetniks » en 1991-1996, notamment en Bosnie-Herzégovine,
ont deux origines, mais le même objectif. Certains étaient des militaires de
carrière serbes de l'Armée populaire de Yougoslavie, originaires de Croatie ou
de Bosnie-Herzégovine, et donc devenus citoyens de ces pays lors de leur
indépendance, mais qui, plutôt que d'intégrer leurs forces armées, préfèrent
changer d'écusson au profit d'unités spécifiquement serbes, régulières (armée
de la Republika Srpska de Bosnie-Herzégovine) ou non (« Tchetniks »). D'autres
étaient des civils d'origine serbe, qui s'engagèrent volontairement dans les
unités « Tchetniks ». Dans les deux cas, leur objectif était le maintien au
sein de la Fédération yougoslave, des territoires où ils sont majoritaires et
de protéger les serbes dans les régions où ils sont minoritaires.
Unité Continentale – Brigade Continentale :
A l’origine, les « Brigades
continentales » sont une organisation géopolitique créée début 2014 à
Belgrade, en Serbie, avec des mouvements nationalistes serbes. S’y sont alors greffé
des volontaires français désireux de se rendre au Donbass.
Unité Continentale est alors devenue
un petit groupe armé franco-serbe qui dans l’avenir devait s’accroître afin de
créer une véritable brigade de volontaires pour combattre au Donbass. Cet objectif
n’ayant pas obtenu les résultats espérés, le groupe ne rassembla à son apogée qu’une
vingtaine de volontaires. Une précision : malgré une tradition française du
mercenariat vers les pays africains, il s’agit là d’authentiques volontaires, motivés
par « l'honneur, l'amitié, et des convictions politiques et idéologiques ».
Ces convictions politiques et
idéologiques ont plusieurs sources. Pour les serbes, il y a une certaine
ressemblance entre les guerres yougoslave et ukrainienne, puisque déjà à
l’époque, les USA avaient démembré la Yougoslavie afin de pouvoir plus
facilement exploiter ses terres. L’OTAN qui soutient l’Ukraine reste donc le
vieil ennemi, et les russophones du Donbass, des frères slaves.
Pour les français, il y a indéniablement
une part de romanisme, Novorossia représentant pour eux l’exemple-type d’une «
révolte contre le monde moderne ».
Mais leur engament découle aussi et surtout d’un
constat géopolitique. A juste titre, ils considèrent la Russie comme un pays
continental (dans le sens européen) dont la civilisation possède à l’origine
plus de points communs avec la civilisation française, que le magma
américano-mondialiste. Leur présence tend à montrer au peuple russe que tous
les Français ne sont pas d’accord avec leur gouvernement : ils sont des
français opposés à l’impérialisme américain et à l’atlantisme qui veulent
imposer un mode de vie unique au monde entier.
Pour eux, les nations
européennes ont le choix entre un avenir au sein d’une Union européenne
assujettie aux États-Unis par le traité transatlantique ou l’idée d’une grande
Europe alliée avec la Russie. A ce propos, ils insistent sur le fait qu’ils ne
défendent pas la Russie ou son dirigeant, mais les populations russophones
du Donbass. Le Donbass est géographiquement, culturellement et linguistiquement
russe. Pour « Unité Continentale », dissocier le Donbass et son
peuple de la Russie, serait aussi bête que s’offusquer que la France soutienne
une rébellion séparatiste au Québec ou en Wallonie, par exemple.
Parmi les volontaires français,
on compte quelques anciens militants nationalistes ou patriotes que la
proximité avec des volontaires communistes (étrangers ou novorusses) ne gêne
pas outre mesure. Et pour cause, le discours des membres d’Unité Continentale reflète
une certaine filiation avec l’idéologie nationaliste-révolutionnaire voir
national-bolchevik. Le véritable ennemi étant le capitalisme, l’impérialisme et
la mondialisation.
Sur ce sujet, Unité Continentale
est asseez clair : « Aujourd’hui, le parti qui a élu Ianoukovitch
(Parti des Régions) est allié au parti communiste ukrainien. Même si les
russophones ne s’intéressent plus à Ianoukovitch, les images de la victoire de
1945 et du front de l’Est restent des vecteurs de mobilisation patriotique
forts dans cette région. Le respect rendu à Lénine faisait partie d’un ciment
patriotique et social qui n’implique en aucun cas que la Russie de Vladimir
Poutine ne soit communiste.
En détruisant les statues de
Lénine et les monuments aux morts de l’Armée Rouge, les partisans de Svoboda
(le parti d’extrême droite ukrainien) ont agressé le sentiment national russe
et le souvenir de la « guerre sacrée ». D’où la réaction : drapeaux à l’effigie
de Staline et du Tsar. La Russie actuelle, que nous soutenons, n’est pas
communiste. Mais elle a compris que les sentiments nationaux et les souvenirs
galvanisants, quels qu’ils soient, ne doivent pas être dégradés, car il en va
de l’instinct de survie d’un peuple. Une leçon que la France, en jetant de plus
en plus aux oubliettes ses héros nationaux au nom du relativisme progressiste,
n’a pas du tout assimilée. »
Beaucoup de volontaires français
(mais pas tous) ont déjà servis dans l’armée française et à ce titre, effectués
diverses missions en Afrique ou en Afghanistan. Certains dans les chasseurs
alpins, d’autres dans quelques formations parachutistes. Malgré cette
expérience, ils ont surtout effectués des missions d’observation, de
patrouille, mais toujours à proximité des lignes ennemies, sous les
bombardements. Ils n’ont jamais été confrontés directement à l’infanterie
ukrainienne. Cela s’explique par la barrière de la langue. Aucun d’entre eux ne
parlant russe, ils doivent communiquer par gestes. Les armes dont ils
disposent ont été récupérées par les milices populaires de Donetsk, qui les ont
équipés.
A son apogée, « Unité Continentale »
disposait d’un groupe français de taille variable (environ 8 soldats, en plus
d’un groupe serbe et d’un groupe espagnol) et d’une unité médicale française.
Depuis, les espagnols (communistes) ont quittés le groupe pour rejoindre l’unité
communiste de la brigade Prizrak, dont les français dépendent également. Il semble que des volontaires brésiliens ai fait partie ou font encore partie du groupe armée d'Unité Continentale, ainsi que des russes.
Il y a eu récemment d’autres
changements. Des désaccords avec le commandement d’Unité Continentale ont mené
la plupart des derniers volontaires français à la quitter. Ils sont
actuellement une petite dizaine à se redéployer dans différents secteurs, selon
leur préférence.
Les volontaires de cette unité portent alternativement les insignes de leur mouvement d'origine, des écussons de nationalité français ou serbes, ainsi que des emblèmes de manche aux couleurs de la république de Donetsk ou des forces armées de Nouvelle-Russie.
La Brigade Internationale CARLOS
PALOMINO et les volontaires espagnols :
La Brigada Internacional « Carlos
Palomino » est le nom du premier groupe de volontaires espagnols à avoir
rejoint la région de Lougansk en août 2014. Constituée d’une dizaine de
combattants, qui revendiquent l’héritage des brigades internationales de 1936,
le nom de leur unité dérive d’un jeune militant espagnol poignardé à Madrid en
2007 par des néo-nazis.
Il apparaît qu’au début, les
volontaires espagnols ont rencontrés plus ou moins les mêmes problèmes que ceux
venus de France. A savoir, la barrière de la langue qui les a cantonnés à des
missions de sécurité dangereuses, mais éloigné du front principal des combats.
C’est peut-être pour cette même raison qu'après avoir transité par le bataillon Vostok, ils ont à un moment rejoint le groupe « Unité
Continentale », au sein de la Brigade Prizrak.
Ils ont semble-t-il été accueillis
sans problèmes, bien que les espagnols se revendiquent communistes et les
français d’un certain nationalisme révolutionnaire. A cette époque, Victor
Lenta leader du groupe français affirmait : «Notre unité est très
diversifiée. Vous pouvez trouver les nationalistes, ultra-nationalistes ou
communistes ici, mais il n'y a aucun problème. Nous ne faisons aucune
discrimination contre quiconque pour leur religion, de race ou d'idéologie. L’OTAN
est notre ennemi et nous accueillons toute personne tant qu'ils sont prêts à se
battre notre ennemi commun. »
Mais la presse de gauche en Espagne
et en Catalogne les a désapprouvés, faisant valoir que le fait de se battre aux
côtés des nationalistes français signifiait que Novorossia ne valait pas mieux
que Kiev. Pour des raisons de « confort politique » donc, les
espagnols ont pris la décision de quitter « Unité Continentale ». En
fait ils n’ont pas été très loin, restants dans la brigade Prizrak, mais
rejoignant un autre bataillon de cette grande unité, l’unité 404, à très forte
identité communiste.
Dès le début les espagnols se sont affichés avec le drapeau de la république espagnole (1931-1939), l'insigne des Brigades Internationales (l'étoile à trois branches) et divers symboles issus de la culture anti-fascite ou communiste.
L’Unité 404 :
L’unité 404 est l’une des deux
unités 100% communistes au Donbass. La première étant le bataillon du mouvement
néo-communiste russe « Essence du temps », qui dépend de la brigade
Vostok dans la région de Donetsk (mais dont les mmembres sont surtout des
russophones, bien qu’il y ai quelques volontaires étrangers), la deuxième étant
cette « unité 404 » dit aussi « bataillon communiste » qui
officie au sein de la brigade Prizrak dans la région de Lougansk.
Pris en charge par Piotr Biriukov et Alexei Markov,
l’unité 404 dispose d’un nombre conséquent de volontaires étrangers dans
ses effectifs (environ 300 hommes), dont outre les espagnols, des italiens, des
grecs etc… ainsi que des ukrainiens… mais communistes ! En effet, les communistes restent une force importante au Donbass, ils étaient même une majorité dans le premier Conseil de la République populaire de Lougansk.
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Alexei Markov |
Pour Alexei Markov, l'un des deux commissaires du bataillon, les choses sont clairs: Ils se battent "contre le fascisme et pour donner le pouvoir au peuple". Les hommes du bataillon doivent suivre une discipline militaire très stricte (l’alcool est d'ailleurs proscrit) n'ont pas de soldes particulières, ils vivent et sont armés grâce aux dons des partis communistes russes et ukrainiens. Ils ne reçoivent rien de la république populaire de Lougansk, à laquelle ils ne sont pas officiellement intégré et qu'ils considèrent parfois comme trop corrompue ( un constat qu'on retrouve dans d'autres unités).
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Piotr Biriukov |
Pour les espagnols, « ce qui
change vraiment, c’est la hiérarchie. Tout ici est plus égalitaire, il n'y a
pas de commandants. Il y a un commissaire politique qui est en charge de la
discipline et de moral des soldats. Et nous avons deux leaders: un en charge de
la formation militaire et du repos à l’arrière, l’autre en charge de conduire
les camarades dans la bataille. »
L’unité 404 utilise son propre écusson
de manche en plus de celui de la brigade Prizrak, un losange bleu frappé d'une étoile rouge et de la
faucille et du marteau communiste.
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Deux ukrainiens communistes de l'unité 404. |